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Pour celles d’entre vous qui ignorent tout d’Andrea Crews et de leurs activités, un petit récap rapide :
Andréa Crews est un collectif mené par Maroussia Rebecq qui agit entre art et mode en fédérant stylistes, dessinateurs, musiciens, vidéastes et performers. Combinant plusieurs aspects de la création contemporaine, elle présente et met en scène ses collections sous forme de performances, de happenings et de vidéo clips. En opposition à l’uniformité dominante, Andrea Crews met en valeur la créativité personnelle, l’expérimentation et l’indépendance.
Un casting avait été organisé (via Facebook entre autres) pour choisir des mannequins. Se mélangeaient donc des modèles professionnels, des wannabe modèles (qui enchainent les castings et les pubs) et des amateurs (fans, curieux ou jeunes choisis dans la rue en casting sauvage) réquisitionnés pour ce défilé au thème assez simple et vaste : les morts vivants
.
Dés 15 h les premiers modèles commencent à arriver. Les vêtements accrochés sur des portants offrent un petit aperçu de ce que va donner le défilé : de la récup’, du détournement, des assemblages audacieux, du bricolage, des masques en laine et des bodys en velours, des baskets aux semelles en carton ou en mousse… le collectif est fidèle à lui-même.
Dans la salle d’attente au papier peint à fleurs, une brochette de modèles anglaises d’un mètre 80 papotent castings et agences en bouffant du chocolat-noisettes Carrefour, tout un programme.
Plus bas, dans la salle réservée au maquillage et à la coiffure, on reconnait vite les « vrais » mannequins (qui défileront pour la première partie du défilé, l’introduction en quelque sorte) qui se font boucler les cheveux : tripotant leurs téléphones en posant sur tout et tout le monde un regard désabusé, alors que les amateurs, eux, sont tout excités par l’expérience.
Dans la pièce d’à côté, les « Blackmobers » constituant la « foule noire et mouvante » dont parlait l’événement Facebook sont en train de s’habiller.
Le mot d’ordre : pas de peau qui dépasse. Du noir de la tête aux pieds et des trous pour voir et respirer, point. Autant dire que les déplacements de cette foule dans les couloirs du Trianon sont plutôt surréalistes.
18H45, on met les modèles en ligne et c’est parti pour la répétition durant laquelle on reprend les bases pour certains : temps d’arrêt en bout de podium, le regard, l’attitude… mais ici on encourage les petites fantaisies, les sourires fanfarons et les petits pas de danse 90’s.
Après les dernières instructions données par Maroussia, tout le monde remonte mettre en place les derniers détails et attendre (assis par terre ou dans les escaliers, un peu comme dans « Un Dos Tres », voyez ?) pendant que les journalistes envahissent les coulisses pour poser quelques questions plus ou moins pertinentes aux modèles (« tu le porterais VRAIMENT dans la rue, ce que tu portes pour le défilé ? »…).
L’introduction au défilé commence. Avec leurs longues chevelures bouclées, robes rouges et larmes de sang qui coulent, une demi-douzaine de jeunes filles avancent sur le podium les unes après les autres… puis lors du passage de la dernière la musique change brusquement, une armée toute en noir entre en scène, déploie un grand sac poubelle sur la mannequin en rouge et l’embarque en sac à patate hors du podium.
Dans le fond de la scène, des décors en carton bricolés sont installés : des flammes et des formes fantomatiques et toute une ribambelle de Blackmobers presque invisibles dans l’obscurité. Un gros son électro est envoyé par deux DJs cachés derrière les décors et le vrai défilé commence.
Le côté ludique des pièces se ressentant dans la mise en scène, on passe un bon moment, avec ce défilé. En gros ça rappelera à certaines les séances de déguisements quand on est gamines, durant lesquelles on enfile plus ou moins n’importe quoi, de façon improbable, à l’instinct (sauf que là, c’est mieux, évidemment).
Les mannequins improvisés défilent sans erreur ou presque, juste assez maladroits pour garder le côté naïf du concept. Le dernier modèle s’avance et entame une petite danse chamanique au bout du podium en agitant deux têtes en tissu autour d’elle, sapée comme une esquimau sexy du futur. Les autres arrivent pour un tour de piste de clôture, en dansant (mollement pour certains, en sautant compulsivement pour les autres) et repartent derrière le rideau rouge le sourire aux lèvres.
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Les Commentaires
Oui, c'est sûrement pour ça. Et on ne demande pas à la mode que ce soit forcément "portable", puisqu'il s'agit bel et bien d'un art. Et il ne suffit pas de faire "n'importe quoi", non ...
Les gens qui pensent que c'est aussi facile me hérissent les poils, parce qu'on ne peut pas juger sans connaître tout ce qu'il y a derrière, et crois moi qu'il y en a