Vous voyez peut-être tourner depuis quelques jours dans vos fils d’actualité un défi Facebook qui fait du bien. De jeunes sarcellois ont en effet décidé de se réunir sur l’idée de l’un d’entre eux pour préparer des repas et venir les distribuer aux dizaines de réfugié•es qui vivent notamment dans les quartiers de Porte de la Chapelle et Stalingrad, à Paris.
C’est Malik Diallo, chauffeur livreur qui les croise tous les jours, qui a eu cette idée et a décidé de lancer un appel à son quartier, à ses amis et leurs familles. Ensemble ils ont confectionné plus de 150 repas, sans l’aide d’aucune structure, qu’ils sont allés distribuer.
Et ensuite ? Malik et ses amis ne peuvent pas conduire cette action chaque jour. Ils sont conscients que ce n’est pas une solution miracle à la situation de crise actuelle. Mais ils sont aussi convaincus que si chacun y met un petit peu du sien, des actions comme celles-ci peuvent contribuer à l’adoucir. Toi aussi, ça te redonne foi en l’humanité ?!
En tous cas, le défi est lancé et les prochains qui devront le relever ont d’ores et déjà été nominés. Invités sur le plateau du Grand Journal hier soir, ils ont cependant rappelé qu’une action comme celle-ci peut être entreprise n’importe où, avec peu de moyens… et qu’il n’est pas nécessaire d’attendre d’être nominé•e pour agir !
À lire aussi : Que faire pour aider les réfugiés ?
« Montrons au monde que nos quartiers ont un cœur »
Ce défi a suscité un enthousiasme global et permis à ces jeunes de prendre la parole. Outre l’impact social et humanitaire de leur défi, un autre objectif était mentionné dans la vidéo, la volonté d’exister en tant que citoyens :
« Montrons au monde que nos quartiers ont un cœur et surtout une bonne éducation. »
Car oui, on parle souvent de ces banlieues, à Paris et ailleurs, mais rarement en termes flatteurs. Et quand entend-on la voix de ceux qui y vivent ? Omar Sy, lors de son passage dans C à vous hier soir a très bien pointé le problème :
« J’ai envie qu’on se concentre sur les gens qui ont besoin d’être entendus et c’est à eux qu’il faut donner la parole, à la jeunesse en particulier. Quand on me tend un micro à moi, Omar Sy, qui vit à Los Angeles, qui vit aisément, on me pose la question sur la banlieue aujourd’hui… J’ai quitté Trappes il y a 20 ans et c’est à moi que vous posez la question ?!
Il est déjà là le problème. Si c’est à moi qu’on pose la question sur la banlieue, on va jamais le résoudre. Allez-y et posez-leur la question, les jeunes ils sont là-bas il n’attendent que ça, qu’on leur tende un micro et qu’on leur donne la parole. »
De belles choses dans les banlieues, il s’en produit beaucoup plus que ce qu’on entend. Ce défi Facebook, au fond, c’est la pointe de l’iceberg. Et moi lorsqu’on me parle d’un iceberg, j’ai envie de plonger sous la surface pour découvrir ce qui se passe en dessous.
Appel à témoins !
Tu fais des trucs cool autour de toi, mais ça n’intéresse pas le 20h ? Viens me raconter tout ça, moi, ça m’intéresse ! Pour le moment, en guise de micro, une adresse mail : [email protected]
Pense à préciser en objet « Coucou Esther je fais des trucs chouettes ! » pour qu’on me les fasse suivre, j’ai hâte de te lire !
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Sinon, je trouve que c'est une très belle initiative même si, comme ils le disent eux-mêmes, ça ne réglera rien. Les assos de ce type parviennent tout juste à empêcher ces gens de mourir de faim et de froid et c'est déjà beaucoup. Mais il serait temps que le gouvernement arrête de se reposer sur les initiatives des citoyens au niveau humanitaire et qu'il monte un vrai plan de relogement et insertion. Il y a plein de logements vides, plein de gens qui ont des compétences professionnelles mais sont au chômage et aimeraient sûrement enseigner ce qu'ils savent contre un salaire relativement modique. Je sais pas vous mais je vois un début de plan se dessiner, là.
Parce que ça devient n'importe quoi... Même à mon niveau (et je ne suis pas vieille) je vois qu'il y a de plus en plus de SDF dans les rues. Je ne peux plus prendre le train sans voir de réfugiés, parfois avec leurs enfants. C'est très bien de dire qu'on les accueille mais après ils débarquent en fuyant la guerre, sans argent, sans rien, et ils ne parlent pas un mot de français. Comment vous voulez vous en sortir dans une situation pareille ? En plus l'hiver arrive, on va voir des enfants crever de froid dehors ?