Ah, formidable. Depuis presque deux semaines, j’enchaîne les insomnies.
Je m’endors, je me réveille entre 30mn et une heure plus tard, je ne ferme plus l’œil jusqu’à 5 ou 6h du matin. Mes cernes sont des valises préparées pour un voyage visiblement sans date de retour.
C’est pas terrible.
Mes cernes sont des valises préparées pour un voyage visiblement sans date de retour.
Je pourrais perdre énormément en productivité, tant au niveau de mon travail que du sport, mais je m’accroche parce que dans ma vie ce n’est clairement pas le moment de flancher.
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Je pourrais m’inquiéter mais j’ai l’habitude.
Si ça traîne, j’irai voir un•e professionnel•le de santé (et je t’invite à faire de même en cas de problème, on ne déconne pas avec sa santé), qui me dira probablement « boh, vous êtes stressée, prenez ce petit cacheton à base de plantes ».
À force de régulièrement faire des phases d’insomnies, j’apprends à les connaître et à en tirer le meilleur (autant que possible, hein, je ne suis pas en mode « HAHAHAHA MDR LA VIE C’EST SUPER ALLEEEEZ ENCORE PLUS DE FATIGUE »).
Bouge pas, j’te dis comment.
Kenan Thompson se barrant en vacances avec ses slips dans mes cernes.
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Le sommeil, formidable indicateur d’état général
Aussi loin que je me souvienne, mes phases d’insomnies ont toujours eu lieu à des moments chargés en émotions.
Une choix à faire, une décision prise dont on attend les conséquences, une période de transition enthousiasmante mais avec son petit lot de flips…
À un moment, quand j’appréhendais ma reconversion professionnelle, c’était l’inverse : je dormais tout le temps. Dès que je rentrais chez moi le soir, je pionçais. Comme si mon cerveau ne voulait pas me laisser le temps de voir la réalité en face.
Il n’est pas con mon cerveau, mais il n’a pas arrangé mes affaires durant cette période de ma vie.
Avant, je subissais les insomnies sans trop comprendre leur origine.
Aujourd’hui, je sais TRÈS CLAIREMENT pourquoi j’en fais. Ce n’est pas grave, c’est juste dû à plusieurs sources de stress ou d’excitation que je ne sais pas encore gérer à 100%.
Avant, je subissais les insomnies sans trop comprendre pourquoi elles étaient là.
C’est en tout cas vraiment rassurant de pouvoir mettre le doigt sur le problème.
Ainsi qu’être capable de se dire « ah, mon cerveau m’envoie un pigeon voyageur afin de me dire un truc, j’vais profiter de ne pas dormir pour réfléchir à la cause et même chercher des solutions » et plus seulement « si ça se trouve je ne dormirai plus jamais bien ».
Mon cerveau réunissant les troupes pour m’envoyer un message le plus clairement possible.
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Les insomnies, des foires à l’inspiration
Il y a des gens, lorsqu’ils font des insomnies, ils se lèvent et en profitent pour avancer sur leur travail.
Dans ce brouillard quelque part entre l’endormissement et l’éveil complet, j’ai plein d’idées.
J’aimerais bien en être, seulement j’ai juste ce qu’il faut de tête dans le pâté pour ne pas être capable de produire de trucs carrés. Mais pas assez pour pioncer.
Par contre, dans ce brouillard quelque part entre l’endormissement et l’éveil complet, j’ai plein d’idées — de fictions notamment, vu que c’est plutôt mon truc. Avec un succès plus ou moins mitigé.
« Et alors là, le petit poussin il se rendrait compte qu’en réalité il a toujours aimé le beurre et il a mis une chanson des Clash sur Spotify et ça lui a fait baver de l’or. »
Je ne vais pas te mentir : j’ai hâte de repasser à des sources d’inspiration à d’autres moments de la journée et retrouver des nuits normales de sommeil récupérateur.
Mais écoute, dans ma quête pour voir le bon côté des choses, j’essaie d’en tirer un maximum de positif. Car si je me focalise sur le négatif, je vais encore plus stresser, et donc moins bien dormir.
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Les insomnies, un temps rien que pour soi
Dans la journée et la soirée — entre le boulot, la vie sociale, son possible couple, les coups de fil et la cup à aller vider (ou autre impératif) —, mine de rien, on n’a pas le réflexe de prendre un peu de temps juste pour soi (on dirait une pub pour un yaourt, heureusement que j’ai parlé de la cup).
Quand, entre 1h et 5h, je n’ai rien d’autre à faire que de contempler le plafond, j’ai le temps de me concentrer sur mes pensées, d’écouter de la musique à fond dans les écouteurs sans peur de pas entendre un livreur sonner. Ça, c’est du temps pour moi.
J’ai le temps de me concentrer sur mes pensées.
Je pourrais me compter les poils de sif car il n’y a personne pour me déconcentrer, c’est formidable !
Une nuit par exemple, je me suis ré-écouté toutes mes chansons préférées de Belle & Sebastian, et ça n’a vraiment pas du tout la même saveur allongée dans le noir à ne rien faire qu’en fond sonore en bossant.
(J’ai menti, j’aurais bien aimé dormir).
Alors bien sûr, je préfèrerais dormir tranquille.
J’aimerais ne pas me coucher en craignant de ne pas trouver le sommeil, ou de me réveiller une heure après mon endormissement, et de ne le retrouver qu’au petit matin.
Mais l’idée, et le conseil que je donne, c’est de ne pas paniquer, de ne pas se laisser envahir par la frustration qui n’arrangera pas notre problème mais le rendra encore plus désagréable.
Être frustré•e pendant une insomnie, c’est comme avoir vu qu’il y avait un ver de terre dans son assiette d’épinards et rajouter trop de sel par-dessus. Est-ce qu’on a envie de faire ça ? Bah non merci.
Sur ce, je vais aller m’acheter les huiles essentielles qu’on m’a conseillées et faire une sieste. Faut pas déconner.
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