Une immense fresque vient d’être peinte par l’artiste Mahn Kloix. Elle se trouve dans le 3ème arrondissement de la ville de Marseille, sur les 200 m2 du mur de l’opérateur Orange, et représente Tursunay Ziawudun, main sur la joue et le regard au loin.
Vous ne connaissez peut-être pas le nom de cette femme, mais vous devriez connaître son courage.
Qui est Tursunay Ziawudun, icône du peuple Ouïghour ?
Dans un documentaire de la BBC, Tursunay Ziawudun, en larmes, a révélé en février 2021 les horreurs qu’elle a subies dans un camp d’enfermement du peuple Ouïghour en Chine. Attention : ses récits, terribles, peuvent choquer.
Une fresque pour donner de l’espoir
Depuis 2020, des organisations de défense des droits humains accusent Pékin d’avoir interné au Xinjiang au moins un million de Ouïghours dans des « camps de rééducation ». Amnesty International dénonce des « crimes contre l’Humanité ».
L’artiste Mahn Kloix explique à l’AFP qu’un de ses défis, c’est :
« De parler des choses négatives sans tomber dans le négatif, de toujours donner une image d’espoir. »
Comme beaucoup de personnes, le documentaire de la BBC sur Tursunay Ziawudun l’a « pris aux tripes ». L’artiste a posté son travail en soutien aux Ouïghours sur Instagram et a légendé :
« J’ai choisi de peindre le portrait de Tursunay Ziawudun en soutien au peuple ouïghour vivant dans les terres de l’Ouest de Chine… Ce peuple est violemment opprimé par le régime chinois au nom de la sécurité, du contrôle des terres et des ressources ainsi que de son emplacement géostratégique… Les ouïghours sont fichés, traqués, entassés dans des camps de concentration, torturés, soumis au travail forcé, les femmes violées et parfois stérilisées… »
Mahn Kloix a déjà à son actif plusieurs oeuvres représentants des personnes opprimées. Il a peint Nüdem Durak, chanteuse kurde emprisonnée en Turquie à Marseille ; dans Paris, à Oberkampf, il a représenté Shaza et Jimena, deux femmes qui ont dû fuir Dubaï où l’homosexualité est passible de la peine de mort, en train de s’embrasser.
Le projet MauMa
Cette fresque est la première d’un grand projet mené par l’association Méta 2. Cette association, qui a créée également des ateliers, se présente ainsi :
« L’atelier Méta 2 est un pôle de création artistique en arts visuels et arts urbains, fondé en 1999 par Malik Ben Messaoud, artiste sculpteur marseillais, et situé au cœur du quartier Saint-Mauront dans le troisième arrondissement de Marseille.
Le principe fondateur est à l’origine : l’accès à la Culture pour et avec Tous comme vecteur de cohésion sociale. »
Le projet dans lequel s’inscrit l’oeuvre de Mahn Kloix s’intitule MauMa : Musée d’art urbain de Marseille. Le but est de créer plusieurs oeuvres sous différents formes : fresques, sculptures, aménagements urbains… Tout cela dans le 2eme, 3eme, 14eme et 15eme arrondissement de Marseille, jusqu’à couvrir plus de 100 murs dans ces quartiers populaires.
Aurélie Masset, membre de Méta2 explique au journal La Provence que le but de leur association est de développer ces anciens territoires industriels et portuaires « complètement enclavés ».
Des oeuvres comme celles de Mahn Kloix sont plus que nécessaire, d’autant plus sous forme de street-art accessible à tous. Elles permettent d’éveiller le monde sur des crimes grave que des populations opprimées subissent, mais également apporter un peu d’espoir pour un avenir meilleur.
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Crédit photo : page Instagram de Mahn Kloix
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