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Portrait : Briony May Smith, l’autrice d’albums jeunesse à succès

L’illustratrice et autrice britannique nous a présenté son travail, ses inspirations, sa passion pour le folklore, et nous fait plonger avec délice dans son monde féérique et poétique.

Si vous ne connaissez pas encore ses albums jeunesse, on ne peut que vous les recommander. Ce sont, à chaque fois, de véritables pépites. Mon amie la licorne, Ma petite sorcière ou encore le petit dernier Mon amie la petite sirène, publiés chez Gallimard, nous transportent dans un monde fait de légendes, de personnages mythologiques, le tout illustré avec douceur et passion.

Mais qui se cache derrière ces pinceaux et ces histoires toutes plus jolies les unes que les autres ? Rencontre avec Briony May Smith, la talentueuse.

Interview de Briony May Smith, autrice et illustratrice d’albums jeunesse

Madmoizelle. Depuis combien de temps dessinez-vous ? Avez-vous toujours voulu dessiner pour les enfants ?

Briony May Smith. J’ai toujours aimé dessiner – quand j’étais petite, je faisais poser mon frère et ma sœur et je dessinais les « personnages » que nous allions faire semblant d’être avant de pouvoir jouer ! J’étais l’aînée, donc j’ai pu inventer ces règles. Je pense que j’ai une mémoire et un lien très forts avec mon moi d’enfance, donc dessiner pour les enfants, c’est comme revisiter ce sentiment.

D’où vous viennent vos inspirations ?

Elles viennent de partout ! Souvent, c’est quelque chose que j’aimais quand j’étais enfant, des animaux et des créatures folkloriques comme les licornes et les sirènes, combinés à un lieu qui a un sens pour moi. Je dégote un endroit qui m’inspire vraiment, pour créer un monde dans lequel le personnage peut évoluer. Un chat dans un livre est inspiré par l’animal de compagnie d’un voisin, l’emplacement de l’un est celui où j’ai étudié à l’université, l’arbre sur une page pourrait ressembler à celui que je croise au quotidien…

Le folklore et les contes que j’aime lire inspirent le ton des histoires, et quand je me promène dans la campagne, les animaux et le décor me donnent envie de sortir mon carnet de croquis. Campagne et chaumières, ruines et châteaux, landes et montagnes, tous ces lieux me font penser à tous les possibles habitants magiques qui pourraient y vivre.

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Crédits : collection privée/Briony May Smith

Il parait que vous vivez dans la campagne anglaise, au calme. Est-ce que c’est votre environnement qui vous inspire des histoires si douces et poétiques ?

Je vis dans une petite ville du Devon [sud-ouest de l’Angleterre, NDLR], entourée de beaucoup de verdure, à quelques minutes de marche de lieux où il y a beaucoup d’espaces verts, c’est donc le meilleur des deux mondes. Marcher m’aide vraiment à me concentrer, ça me fait me sentir prête à reprendre le dessin quand j’ai le temps, et ça m’aide aussi à trouver des idées quand j’écris.

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Crédits : collection privée/Briony May Smith

Dans le cas d’un de mes livres, A Practical Present for Philippa Pheasantà paraître en français en avril sous le titre En avant, les animaux ! NDLR — cet environnement m’a directement inspiré. Lors de mon trajet sur les routes de campagne jusqu’à la maison de mes parents, de nombreux petits animaux sautent devant vous, et l’idée de la « poule faisane » de cet album m’est venue à l’esprit !

« Mon amie la licorne » a connu un grand succès. Comment vous est venue l’idée de cette histoire ?  

Merci ! Comme la plupart des gens, quand j’étais petite, j’étais obsédée par les licornes, les fées et les sirènes. J’adorais aussi les dauphins, je me souviens que j’avais un livre minuscule sur les baleines et les dauphins. Je pensais avoir lu que les delphineaux étaient gris et tachetés. Cela devait être un rêve d’enfant qui s’est transformé en un fait – parce qu’en vérité, ils ne le sont pas ! Mais c’est ainsi que le poulain licorne a obtenu son pelage de bébé dans mon livre.

Quant au décor de l’histoire, je l’ai choisi car la licorne est l’animal national écossais. J’y suis allée en vacances à pied pour trouver l’inspiration, et j’ai escaladé le Ben Nevis [le point culminant des îles Britanniques avec 1 345 mètres d’altitude, NDLR] le jour de mon anniversaire !

Je voulais un cadre moderne pour que les enfants puissent s’y identifier, mais qui avait toujours un lien fort avec la faune qui l’entourait. Je venais de déménager du Berkshire au Devon, puis dans la petite ville dans laquelle je vis maintenant. Il me semblait donc logique que Margaret — Lily dans l’édition française, NDLR — le personnage principal de Mon amie la licorne, ait également déménagé chez elle au début de l’histoire.

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Mon amie la licorne – Fnac – 14,90 €

Les licornes, et maintenant les sorcières dans votre nouvel ouvrage « Ma petite sorcière ». Qu’est-ce qui vous plait tant dans ces personnages mystiques ?

J’aime le folklore qui existe autour d’eux, et le fait que l’on puisse choisir tous les attributs que l’on veut pour les décrire ! J’adorais lire sur les créatures magiques quand j’étais plus jeune, et quand nous jouions à nos jeux inventés, nous utilisions les idées des livres pour enfants pour les sorts et les créatures féeriques. Lorsque j’ai travaillé sur Mon amie la licorne, par exemple, j’ai essayé d’inclure du folklore inventé, afin qu’il semble plus réel.

On ressent bien votre passion pour le folklore britannique dans chacun de vos ouvrages. Quel sera votre prochain personnage ?

Mon Amie la Petite Sirène parle de deux meilleures amies : une humaine nommée Zoé et une sirène nommée Océane. Le cadre est inspiré des Cornouailles, où j’ai étudié l’illustration, et de nombreux contes de sirènes en Angleterre qui viennent des Cornouailles. Dans Mon Amie la Petite Sirène, pendant la nuit de la lune, les créatures marines de Merporth peuvent sortir de l’eau et explorer la terre, et pour la première fois Océane est en âge de participer et de visiter la maison de son amie…

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Crédits : carnet de croquis – collection privée/Briony May Smith

De nombreux villages de pêcheurs des Cornouailles ont leurs propres histoires de sirènes. La mer semblait être l’un des rares endroits où une créature mystique pouvait encore errer, alors j’ai commencé à dessiner la ville de Merporth et la sirène qui y vit. Bien que je nage toute l’année sur une plage à environ dix minutes en voiture de chez moi — avec un thermos de chocolat chaud pour me réchauffer après — jusqu’à présent, je n’ai toujours pas vu de sirènes moi-même.

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Crédits : carnet de croquis – collection privée/Briony May Smith

Avez-vous un conseil à donner à toutes celles et ceux qui voudraient pouvoir vivre de leurs dessins ?

Je pense que vous devriez essayer de dessiner en vous inspirant de la nature et pour cela, je conseillerais d’emporter votre carnet de croquis partout. Plus vous faites de dessins d’observation, plus il est facile de se lancer dans un croquis. N’ayez pas peur des sujets délicats, plus vous vous mettez au défi, plus ces choses deviennent faciles ! Dessinez ce que vous aimez dessiner. Personnellement, j’aime dessiner les mêmes choses depuis que je suis toute petite, mais essayez de ne pas vous restreindre non plus.

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Crédits : carnet de croquis – collection privée/Briony May Smith

À lire aussi : Nos coups de cœur des albums jeunesse du mois de janvier


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