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Lifestyle

Critiquée pour son décolleté, la créatrice d’Odette & Lulu riposte avec brio

Une femme poste une photo d’un produit de sa boutique dévoilant sa poitrine et explique pourquoi les commentaires suscités ne devraient plus exister.

Tu connais Odette et Lulu ? C’est une marque française, dont le très chouette e-shop regroupe des créateurs hétérogènes.

À la tête de cette petite entreprise qui monte, on trouve non pas un magnat du prêt-à-porter, ni une large équipe de commerciaux, mais une jeune femme : Elodie.

Elodie est une cheffe d’entreprise très proche de sa communauté. Elle a notamment rédigé un post Facebook pour expliquer combien il est compliqué pour elle de répondre rapidement aux nombreux e-mails adorables qu’elle reçoit de la part de ses client•es.

Ce n’est pas vraiment une pratique courante auprès des grandes marques de mode !

Lorsqu’Elodie porte des nouveautés de sa boutique, elle publie logiquement ses photos pour montrer les créations. Mais un récent cliché d’elle arborant un nouveau choker lui a valu un commentaire extrêmement désagréable, posté sur la page Facebook d’Odette et Lulu.

« Vous vendez le collier ou la paire de nibards ? Vu le cadrage de la photo j’ai un doute. »

#JeMontreMesSeinsSiJeVeux, n’en déplaise aux rageux

Le commentaire a suscité de nombreuses réactions : ce à quoi devrait ressembler une photo d’un produit ou à quoi devrait ressembler une femme en 2017.

Elodie, elle, a répondu à ces réactions par un post intelligent, expliquant son point de vue sur le fait de disposer de son corps comme elle l’entend.

Elodie explique que personne ne l’a « manipulée » pour mettre ses seins en avant, que ce n’est pas une société patriarcale et phallocentrée qui lui a fait penser que les montrer était une façon d’augmenter ses ventes.

« Je portais ce haut que j’adore. J’ai fait plusieurs photos. J’ai trouvé celle-là jolie. Point. J’ai pensé « moi j’aime bien les ras de cou avec les décolletés ». POINT. »

La jeune femme met en avant que c’est son corps et que, bordel, elle peut bien faire ce qu’elle en veut

. Elle invite toutes les autres femmes à en faire de même.

« Aucune femme n’a à avoir honte de son corps. Aucune femme ne mérite ce genre de commentaires déplacés sur son physique, par des hommes, par d’autres femmes, dans la rue, au bureau, en soirée ou sur Internet. »

S’habiller pour soi ou pour les autres ?

Elodie rappelle qu’elle a tristement l’habitude de se faire agresser pour la façon dont elle se vêtit. Finalement, la pression du regard extérieur questionne : est-ce qu’on s’habille pour soi ou pour les autres ?

« Tu veux t’habiller comme Beyoncé pour aller chercher le pain ? Tu veux mettre un boyfriend et un polo et sortir des codes soi-disant « féminins » ?

Tu veux la jouer sobre et discrète avec un col claudine ? Tu veux te promener en slip et décolleté plongeant ?

Bon sang on est en 2017, fais-le ! Je t’en prie. Et surtout, je ne te jugerai pas, je suis une femme, je suis solidaire des autres femmes. »

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Incarner une marque, le risque auquel s’exposent les petites entreprises

Si je vais au-delà des réflexions sur cette photo, sur ce à quoi devrait ressembler une pub pour un collier, ou sur ce qui relève de la bienséance, il y a autre chose qui me dérange.

Elodie est cheffe d’entreprise, apparemment impliquée dans son job à 100% (un comportement normal de cheffe d’entreprise), elle est également proche de sa communauté.

Cette proximité est renforcée par le fait qu’elle s’adresse directement à ses client•es.

Lorsqu’on est créateur•trice ou qu’on a une petite entreprise de vêtements, accessoires ou même beauté, il est récurrent que la personne dont c’est le business se mette en avant, par choix ou par dépit, faute de mannequin.

Visiblement, cette proximité peut aussi devenir une porte ouverte aux réflexions désobligeantes. Et c’est bien dommage, parce qu’il semblerait que trop de gens ignorent que c’est un investissement de tous les instants, et que ces comportements et remarques dénigrantes peuvent briser un rapport privilégié avec des client•es.

Le schéma dans lequel ASOS ou Zara verrait des critiques sur leurs photos de produits ou parce qu’un mannequin porte un décolleté alors qu’on vend le jean par exemple, me semble beaucoup plus rare.

Elodie le souligne dans son post : il est véritablement usant de devoir sans arrêt batailler pour… être simplement respectée :

« C’est déjà pas simple d’avoir son entreprise quand tu es jeune et que tu es une femme, car je dois me faire respecter, par mes fournisseurs et toutes les personnes avec qui je traite.

Je dois toujours, comme toutes, prouver ma compétence (souvent remise en question par le fait que j’ai des trompes de Fallope).

Alors pourquoi participer au jeu des sexistes, en attaquant les photos d’Odette et Lulu quand vous estimez qu’elles ne sont pas correctes ? Promis, ce sont celles d’une femme libre qui n’a pas honte, il n’y a rien à redire à ça. Tous à nos seins ! »

Je ne pense pas qu’Elodie ait besoin qu’on prenne sa défense, car elle a déjà tout dit dans son post, mais elle illustre parfaitement un phénomène de société fort désagréable auquel les créatrices s’exposent. Et plus vastement, auquel n’importe quelle femme sur Internet est confrontée.

Et c’est encore plus dommage que ce soient des femmes qui critiquent d’autres femmes. Elodie montre plus que jamais l’exemple d’une solidarité urgente et nécessaire.

Soutenons-nous, soyons fières d’avoir des commerces gérés par des cheffes d’entreprise telles qu’Odette et Lulu. Soyons fières de nos corps et laissons chacune faire ce qu’elle a envie avec. Cœur avec les doigts.

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Les Commentaires

15
Avatar de SoChanie
1 août 2017 à 20h08
SoChanie
Je trouve en effet que la photo est pas ouf pour mettre en avant le collier. Déjà parce qu'on le voit pas, et en effet, on est surtout attiré par la poitrine de la femme de la photo. Si je n'avais pas lu l'article, je n'aurais pas du tout fait attention au collier. De base, c'est pas ouf pour de la pub.

Le commentaire est agressif, certes. Par contre, c'est vrai que je doute sur le côté sexiste. En fait, moi aussi je me suis fait un peu la réflexion en voyant la photo en question, parce que j'en ai marre qu'on utilise le corps des femmes à des fins marketings. Le féminisme, c'est aussi lutter pour que les femmes soient libre de leurs corps, et puisse faire ce qu'elles veulent, mais c'est aussi contre la sexualisation à outrance du corps des femmes. Là, la démarche est assumée, toussa toussa, mais sans avoir de débat derrière, je me serais juste dit "On montre des seins pour me vendre un collier". Et du coup, j'trouve pas ça cool non plus (aussi beaux soient-ils, bien sur !).

J'me sens pas claire, mais j'ai essayé ! aillettes:

Dans tous les cas, le commentaire était par contre bien trop agressif, et aurait du être supprimé.
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