En partenariat avec la 20th Century Fox (notre Manifeste).
Devenir militant du jour au lendemain, c’est plus ou moins ce qui arrive à Starr Carter l’héroïne du film de The Hate U Give — La haine qu’on donne.
Lors d’un contrôle de police, son meilleur ami noir se fait abattre. Cet évènement va changer la vie de la jeune femme, qui se lance dans une quête de justice tout au long du film, que madmoiZelle est fière d’accompagner en salles le 23 janvier 2019 !
Deux militants, deux histoires d’engagement
J’ai rencontré deux militants qui ont accepté de m’expliquer quel moment de leur vie a déclenché leur engagement auprès d’une cause.
La première militante s’appelle Lola. Elle est présidente de la section de Poitiers d’un syndicat étudiant.
Cette organisation étudiante permet de défendre la condition de vie d’étudiantes et d’étudiants et de les accompagner dans leur vie estudiantine. Son militantisme est présent au quotidien pour Lola.
Le second se prénomme Lucas, fondateur du projet Lille Sans Relou puis Ville Sans Relou.
Cette association, dont il ne fait plus partie aujourd’hui, vise à sensibiliser la population sur le harcèlement de rue auprès des femmes, mais aussi des personnes souffrant de discriminations entre autres racistes et homophobes.
Lucas, 23 ans, militant contre le harcèlement de rue
Lucas, 23 ans, estime que son militantisme existe au-delà de sa présence auprès de projets associatifs.
« Je pense que je milite 20h par semaine, à peu près si je prends en compte toutes mes lectures et les discussions que j’ai au quotidien. »
La harcèlement de rue, une banalité dans l’entourage de Lucas
Avant de lancer Lille sans Relou et Ville Sans Relou, Lucas faisait partie de l’association Stop Harcèlement.
Sa sensibilité aux comportements et insultes sexistes dans les lieux public est née d’une histoire qui est arrivée à sa meilleure amie de l’époque. Il raconte :
« Mon amie était à un festival. Le soir, elle m’a appelé au téléphone pour me parler de sa journée et m’explique qu’elle a eu très peur pendant un concert.
Un mec au bar l’a aperçue et l’a regardée avec insistance. Il a passé plusieurs minutes à la suivre partout où elle allait, se collant à elle de manière répétée. »
À lire aussi : Les agressions sexuelles et les viols, ça arrive aussi dans les festivals français
Sur le moment, Lucas ne réagit pas vraiment mais avec le recul, il avoue « s’être senti con ». Il ajoute :
« J’ai réalisé que si j’avais été là, je n’aurais pas su quoi faire à part avoir recours à la violence. Je pense que ça ne peut pas être une solution. »
Contre le harcèlement dans les espaces publics
À partir de ce moment-là, Lucas s’intéresse au sexisme que vivent les femmes au quotidien.
Il s’informe sur Internet, se renseigne sur plusieurs sites notamment via un article de Cheek Magazine et comprend ce qu’est le harcèlement de rue.
Depuis, il a élargi son combat contre les agressions verbales et physiques qui ont lieu dans l’espace public, notamment quand elles sont motivées par le racisme.
Lucas est lui-même victime de racisme, et ce depuis qu’il est enfant. Il se souvient :
« À l’école, les enfants me frottaient les mains pour voir si ma couleur pouvait partir. Aujourd’hui, je me fais régulièrement contrôler par les autorités.
À chaque fois, je dois expliquer que je suis né en France.
Les policiers et les gendarmes passent souvent plusieurs minutes à vérifier que ma carte d’identité n’est pas fausse. »
Lola, 19 ans, militante pour une meilleure vie étudiante
Contrairement à Lucas, Lola m’avoue n’avoir jamais participé à une vie associative avant de rejoindre le syndicat étudiant.
L’étudiante de 19 ans en licence d’anglais m’explique que c’est pendant le débat autour de la Loi Vidal, en 2018, que son envie de s’engager s’est éveillée.
La loi Vidal porte le nom de la ministre de l’Enseignement Supérieur, Frédérique Vidal. En 2018, elle a exposé un texte de loi afin de réformer certains aspects de l’Université.
Elle est aussi appelée loi ORE (Relative à l’Orientation et la Réussite des Étudiants).
Pour en savoir plus sur les mesures qui ont été prises depuis que la loi promulguée en mars 2018, tu peux lire cet article :
La réforme d’accès à l’université, ses risques et les critiques : madmoiZelle t’explique tout !
Le déclic militant de Lola, engagée dans un syndicat étudiant
Elle me raconte :
« Je suis arrivée à l’université de Poitiers à la rentrée 2017. »
À ce moment-là, le blocus des facultés se répand partout en France. Lola décide de se rendre dans une assemblée générale de son université avec ses amis, eux-mêmes proches de certains syndicats étudiants.
Elle poursuit :
« En voyant la fac bloquée et des examens menacés d’être annulés, je me suis dit que ça ne pouvait pas continuer comme ça.
Le mécontentement des étudiants et la réalité de leur conditions, j’avais tout ça sous les yeux, je ne pouvais pas faire comme si ce n’était pas important.
Je ne voulais pas que notre temps d’études soit sacrifié, ni prendre le risque de rater une partie de nos études. »
Lola a donc choisi de prendre la parole pour les étudiants et étudiantes en rejoignant le syndicat. En devenant présidente, elle se sent désormais légitime de s’exprimer au nom des jeunes.
« Certaines et certains ne parviennent pas à joindre les deux bouts avec une bourse à 550€ par mois. Je veux que ces personnes-là puissent être entendues. »
Militer pour les droit des étudiants
Depuis la rentrée universitaire en septembre 2018, Lola préside la section de Poitiers du syndicat, présent partout en France. Elle se rappelle :
« J’ai intégré le syndicat pendant une période d’élection des représentants aux conseils de l’Université.
Ces conseils donnent l’occasion aux syndicats étudiants et aux responsables du départements et de la faculté de discuter des mesures ainsi que de la condition de vie des étudiants et étudiantes. »
Lola a présenté sa candidature et a été élue. Aujourd’hui son rôle est d’accompagner au mieux possible les jeunes dans leur vie étudiante.
Cela va de distribuer des tracts, organiser et participer à des conférences pour les étudiantes ou étudiants, à demander une augmentation des bourses lors des conseils d’Université avec des hauts responsables.
« Je pense que c’est important que chaque étudiante et étudiant connaisse ses droits.
Il faut informer à ce sujet au quotidien, défendre les autres quand on juge qu’ils sont menacés.
En plus, j’estime primordial que le campus reste actif grâce à des soirées dans les cités universitaires ainsi qu’à des festivals culturels qu’on organise régulièrement. »
Lola s’épanouit dans le syndicat étudiant mais reconnaît qu’il est parfois difficile pour elle de trouver un équilibre entre ses études, sa vie sociale et son militantisme.
« Je viens moi-même d’une famille modeste alors je me sens concernée par les causes que je défends au sein du syndicat. Cela peut être compliqué et fatiguant, mais ça en vaut la peine. »
Pour continuer sur le sujet du militantisme, découvre The Hate U Give — La haine qu’on donne au cinéma le 23 janvier prochain !
À lire aussi : J’ai 15 ans, et je veux devenir militante écologiste
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Les Commentaires
Ce serait peut être pas mal de lire les articles correctement avant d'en faire la critique, surtout aussi virulente... -_-