Précédemment dans #62jours : Faire le tri dans ma vie, pour mieux voir l’horizon
Le choix, pour moi, est une source de paradoxes infinie. Je déteste avoir à choisir, ça me torture, j’ai peur de faire une erreur, de me planter, de le regretter ensuite. Mais soyons honnête : je ne supporte pas non plus… de ne pas avoir le choix.
Oui, je sais, c’est complètement paradoxal. J’ai cherché à comprendre pourquoi j’avais autant d’aversion pour les choix, tout en cherchant désespérément à avoir le plus de choix possible, tout le temps.
Avoir le choix, ce fléau… indispensable
Le pire, c’était pendant mes années lycée. J’ai fait un Bac S parce que « ça ouvre toutes les portes », parce que je voulais repousser le moment de choisir une spécialisation, pire, un métier, au plus tard possible dans mes études.
J’ai toujours choisi les voies qui me laissaient ensuite le plus de choix.
C’est dramatique, comme façon de (ne pas) choisir. Je poursuivais la possibilité de choisir, tout en refusant systématiquement d’exercer, d’éprouver toutes ces possibilités.
Un vrai paradoxe.
Pourquoi choisir me paralyse ?
Ah, la question à un milliard. Je sais pas pourquoi je déteste autant choisir. Parce que j’ai l’impression de renoncer ? Parce que choisir c’est forcément renoncer aux autres possibilités ? Sans doute.
Plus j’avance dans la vie, et plus je me dis que choisir, c’est un mouvement dans le temps.
Quand on veut avancer dans l’espace, on fait un pas vers l’avant. Quand on veut avancer dans le temps, on fait un choix.
La différence, c’est que dans l’espace, on peut souvent revenir en arrière. Mais pas dans le temps. Il faut faire un autre choix, et c’est toujours vers l’avant.
Est-ce que ma peur du choix est un avatar de la peur de vieillir, de la peur de la mort ? Peut-être. Je la ressens plutôt comme une peur de l’échec, une réticence à essayer, à risquer de me tromper.
Quand j’ai pas le choix… Je décide
Je me torture face à mes choix, mais si je suis honnête avec moi-même, je sais que je préfèrerai toujours avoir le choix, plutôt que l’inverse.
Quand j’ai pas le choix, le seul moyen d’avancer, c’est de prendre une décision. C’est comme un saut à l’élastique, sans savoir si la corde est trop longue, si je vais pas finir par m’écraser au sol.
Une décision, c’est souvent un saut dans l’inconnu. Pour reprendre ma métaphore du mouvement dans l’espace, je dirais que c’est un pas vers l’avant, mais un pas décidé, même si je ne vois pas où je mets les pieds.
Si t’hésites, c’est pas une décision, c’est une tergiversation.
Je décide donc j’agis
Je crois que je sais, au fond de moi, pourquoi mon rapport au choix est aussi tendu. C’est parce que c’est un rapport passif : j’ai le choix ou je ne l’ai pas. Ce n’est pas moi qui contrôle cette donnée.
En revanche, lorsque je décide, c’est moi qui agis. Et prendre une décision, c’est quelque chose que je peux faire, que j’aie le choix ou non.
Même quand j’ai pas le choix, finalement, c’est en prenant une décision que je m’octroie un choix. Entre subir ou choisir, la différence est parfois, tout simplement, la prise d’une décision.
C’est exactement ce que je fais lorsque j’écris une lettre de rupture à ma dépression : si j’avais le choix, je ne serais pas dépressive. Mais je n’ai pas le choix, alors je décide de m’en sortir. Il n’est pas dit que ce sera un succès… Simplement, je refuse de subir. Et ce faisant, je reprends du pouvoir sur ma propre destinée.
Il paraît que dans la vie, c’est le chemin qui compte, pas la destination. (Surtout si la destination, c’est la mort… On va dire que je ne suis pas pressée d’arriver !).
Chaque jour qui passe, je fais des pas, à travers chacun de mes choix. Et lorsque je suis coincée, arrêtée par un obstacle… Je décide d’avancer.
Mais c’est bien plus facile à écrire qu’à réaliser…
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