J’sais pas si vous avez remarqué*, mais les célébrités n’en finissent pas de mourir ces dernières semaines. Des stars de la musique, du théâtre, du cinéma, de la mode… Depuis le 2 janvier, on a dû dire au revoir à de nombreuses personnalités qui ont marqué leur domaine de prédilection et nos coeurs.
- Michel Delpech
- Michel Galabru
- André Courrèges
- David Bowie
- Alan Rickman
- René Angélil
Et j’ai seulement cité les plus connus, sinon la liste est IMMENSE.
*Pire début d’article, j’avoue.
« Gérer » la prise de conscience
On commence à connaître le processus. Pour les habitué•e•s des réseaux sociaux, ça se passe souvent de la façon suivante : on commence par voir apparaître de plus en plus de tweets qui disent juste « OH NON » ou « :'( »
Bon, déjà là, on sait que ça sent pas bon.
On voit fleurir des gifs de la personne en question, des « PUTAIN » et autres exclamations, et le nom de la célébrité apparaît de plus en plus souvent. À ce stade, on sait ce qu’il s’est passé, mais on espère encore, naïvement, que les deux tendances ne soient pas liées. Alors on prend notre courage à deux mains et on va googler pour voir si c’est vrai.
Et bon, bah souvent, c’est vrai. À partir de là se succèdent des situations bien connues des gens qui sont fans de célébrités décédées récemment, que je m’en vais dans la compassion vous aider à surmonter à travers ce guide pratique.
Moi quand j’ai l’air déterminé à vous aider à bien tout gérer.
Savoir gérer les blagues des autres
Twitter, Facebook, et même Google+ n’ont pas pour but premier d’héberger de bonnes grosses vannes, mais c’est là l’utilisation qu’en fait une grande partie des gens (moi la première, pour tout te dire) (même si je n’ai pas la prétention de dire que mes grosses vannes sont bonnes). Et c’est pas grave.
Chaque fois qu’un nom de ville, de personnes, ou un faits divers fait l’actualité, tous les jeux de mots et petites réflexions marrantes à son sujet sont faits. Mais ce genre de plaisanterie ne plaît pas à tout le monde, et encore moins quand il s’agit du décès de quelqu’un. Certain•e•s y voient une façon de manquer de respect au défunt et à ses proches. Ce n’est pas toujours (voire c’est rarement) le cas — parce que l’humour n’est pas vécu par tout le monde de la même façon.
Donc oui, je sais, c’est parfois pénible de voir dix fois en une heure la même blague, d’autant plus quand c’est une vanne sur quelqu’un que tu aimais drôlement bien et dont la mort t’attriste… Mais les gens ont le droit de plaisanter, et ça ne veut pas dire qu’ils te manquent directement de respect. Après, bien sûr, si la famille tombait dessus, ça pourrait lui foutre la rage, mais :
- Il y a peu de chances que ça arrive
- Tu ne la connais pas
- Ce n’est pas ton problème.
Décider de devenir une justicière qui défendra la personne décédée et ses proches en insultant les utilisateurs adeptes des vannes et/ou en essayant de leur faire comprendre ton point de vue risque de te faire vivre une bien désagréable vague de stress que je ne te conseille pas.
Mon astuce fraîcheur, si tu n’arrives pas à ne pas être stressée en lisant ces blagues : muter, unfollow ou masquer ce genre de publications.
Moi quand je sais pas si ma blague est safe ou pas et que l’hésitation me disloque le visage.
Les cyniques
La plupart des gens qui s’en foutent que des stars qu’ils ne connaissent pas personnellement meurent le gardent pour eux. Même si parfois, c’est dur. C’est toujours dur en fait (enfin, façon de parler, d’où l’italique : c’est plutôt moins facile), de voir un engouement fou pour un truc qui te laisse de marbre. Par exemple, moi, tous les ans, à l’approche d’une nouvelle saison, j’ai envie de dire à tous ceux qui tweetent sur Game Of Thrones que je m’en « bats les steaks de leur merde » tellement j’en ai marre d’en entendre parler.
Et puis ensuite, je me souviens : cet accès de violence n’a aucun intérêt. Il va juste énerver des gens, qui vont s’énerver contre moi, ce qui va m’énerver encore plus… Alors qu’à la base, la raison de mon agacement, c’est ? De ne voir parler que d’une série qui ne me plaît pas ! Tu parles d’un problème grave, sérieux.
Alors mon conseil aux gens qui se fichent de la mort des célébrités, c’est de muter le hashtag RIP + nom du défunt sur Twitter (j’ai pas de solution pour Facebook ; même moi qui adore Bowie, je peux te dire que la pourtant formidable vidéo par Helen Green de son évolution physique en dessin, à la fin, j’l’avais là (faut imaginer ici que je montre ma gorge) tellement je la voyais tout le temps). Ça ne va pas effacer tous les messages qui parlent de cet évènement, mais ça va déjà faire un sacré tri.
Tri salutaire, puisqu’il évitera de vous agacer et de finir par tweeter « BALÉKOUILL DE LA MORT DE MACHIN ET J’VOUS DÉTESTE TOUS CAR VOUS SENTEZ ENTRE LES DOIGTS DE PIED » — ce que vous ne pensez même pas vraiment et qui vous fera perdre des copains.
Mon conseil aux gens qui sont tristes et qui ne supportent pas les cyniques, c’est de demander à un•e proche de leur caresser les cheveux pour les calmer et de ne pas prêter plus d’attention que ça aux réseaux sociaux.
Les gens qui distribuent et/ou refusent le droit d’être triste
Il y a des gens, je pense qu’ils ont été adoubés par les cieux ; que Dieu, ou un Dieu leur a parlé ; qu’ils ont entendu une voix les promouvant au poste de physio à l’entrée de la tristesse post-décès d’une célébrité. Que ce soit sur Twitter, sur Facebook ou en 3D, ils sont facilement reconnaissables à une chose : leur exigence.
Alan Rickman dans le rôle d’un physio de la tristesse parlant dans un talkie-walkie.
Prenons par exemple le cas d’Alan Rickman. Pour un physio de la tristesse, tu n’as le droit d’avoir le blues que si tu remplis certaines conditions. Voyons voir un peu :
- Tu le connais principalement pour son rôle du professeur Rogue dans Harry Potter ? C’EST NON ALORS LÀ ÇA FAIT PAS UN PLI !
- Tu le connais pour la plupart de ses rôles, mais tu as partagé pour exprimer ta tristesse un article avec une photo de lui en Severus Rogue ? C’EST NON tu t’es cru chez mémé ah oé ?
- Tu le connais principalement pour sa carrière au cinéma ? C’est mieux… mais pour les plus pointilleux des physio qui pensent que la quintessence de son art se trouve sur les planches, C’EST NON !
- Tu connais très bien sa carrière mais tu as eu le malheur, pour faire savoir ta tristesse, de partager une citation qui lui était attribuée mais n’était pas de lui ? C’EST NON !
- Tu connais très bien sa carrière mais tu as fait une remarque sur Twitter sur le fait que le club des 69 était le nouveau club des 27 ou que l’année 2016 commence mal, peut-être sans savoir que cette remarque avait déjà été faite ? C’EST NON ! Le physio a lu cette phrase déjà cinq fois et sa patience a ses limites.
- Tu le connaissais personnellement ? C’est oui. Mais seulement si tu peux le prouver.
- Tu es le physio de la tristesse ? C’est oui.
Je sais : c’est pas facile, quand on est triste, de pas être en colère, mais j’crois qu’on gagnerait à plutôt partager les bonnes ondes et s’offrir des tartines virtuelles de bon fromage qu’à être pas très sympa en refusant de se mettre dans le même sac que des personnes qui n’admiraient pas le défunt pour les mêmes raisons que soi.
Alors en attendant, et parce que finalement, tout le monde a le droit de s’exprimer de la sorte et que c’est plus frustrant que grave, utilise les boutons unfollow, mute ou masquer sur les réseaux sociaux pour ne pas avoir à gérer émotionnellement les gens qui ne vivent pas les choses comme toi. Parce que pourquoi s’infliger de lire des choses qui agacent ? Ça vaut mieux pour les nerfs de tout le monde, même si le premier réflexe, ce serait de répondre.
Moi quand je mute en masse en disant « KESTUVAFER TU VAS RIEN FAIRE d’façon bah tu l’sauras jamais alors bon »
Du courage, des bisous, des chansons de Bowie et de Delpech, des films de Galabru et de Rickman sur vos jolies têtes. Muter, unfollow, masquer les gens qui ne vivent pas les choses comme vous, revenez en arrière quand ils sont calmés et quand vous vous sentez mieux armées et tout va bien se passer !
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.
Les Commentaires
Alors quand j'ai reçu une notification m'informant de sa disparition, mon cœur a éclaté. Je ne suis pas prête à vivre dans un monde sans Alan Rickman
#Potterhead <3