Couverture L'éloge de la fessée, Jacques Serguine
La Suède a récemment fêté les 30 ans de son interdiction des châtiments corporels infligés. Pendant ce temps-là, mardi, les 47 membres de l’Union Européenne étaient réunis à Strasbourg pour un grand débat sur la question, avec l’ONG Save the children.
Une récente étude américaine (réalisée par une université de la Nouvelle-Orléans et publiée dans le journal Pediatrics) révèle que les enfants qui reçoivent la fessée à 3 ans sont davantage enclins à devenir agressifs à l’âge de 5 ans.
Sur les 47 Etats membres du Conseil de l’Europe, 20 ont déjà interdit la fessée et 8 projettent de le faire.
La France (tout comme l’Angleterre) semble avoir une opinion différente : la fessée serait « une affaire de famille ».
Dans le Parisien, Alexandra Echkenazi affirme que la fessée fait de nouveaux adeptes en France, et cite le psychologue Didier Pleux : « Tombée aux oubliettes dans les années 1970, la fessée connaît actuellement un retour en force. Les parents sont de plus en plus nombreux à me dire dans mon cabinet que c’est l’unique moyen qu’ils trouvent pour exercer leur autorité. »
La punition physique est-elle un aveu d’impuissance des parents d’aujourd’hui, qui sont 87% à l’avoir déjà donné, contre 84% des grands-parents, génération d’avant ?
Dans les années 70, les théories éducatives voulaient qu’écouter les enfants et être plus permissif soit une bonne façon de les élever. Selon Didier Pleux, les parents se sont alors retrouvés face à des enfants qui ne supportent plus aucune frustration, et sans aucun autre choix que celui de recourir à la fessée.
Le Vice-président des droits de l’enfant de l’ONU, Jean Zermatten, va plus loin : la fessée, cette pratique ancestrale, pourrait laisser des séquelles psychologiques ou déboucher sur un rabaissement de l’enfant, à long terme.
La députée de Paris, Edwige Antier, de renchérir : « plus on lève la main sur un enfant, plus il devient sournois, menteur et agressif ». Pour le moment, les Français se déclairent hostiles à 82% à une loi interdisant la fessée (selon un sondage TNS Sofres réalisé en 2009).
Concrètement dans le débat, vous êtes nombreuses à différencier « la fessée » de « la gifle », que vous considérez être un geste physique réservé aux adultes, plus lourd de sens et plus douloureux.
TOUR D’HORIZON DE VOS AVIS SUR LA QUESTION (CF FORUM)
Vous mentionnez le fait que la fessée peut être une punition maîtrisée, voire méritée.
Les seules fois (très rares) où j’ai eu une fessée, c’était, je pense, à titre éducatif. Donc, c’était en quelques sortes calculé, et pas fait sous le coup de l’énervement (qui en général, donne des coups plus douloureux)
Il faut arrêter de croire que tous les enfants sont les mêmes, grandissent de la même façon et réagissent de la même manière à la correction. Oui, il y a des enfants « dociles » qui n’ont pas besoin de la fessée, mais il y en a d’autres qui sont durs et qui comprennent que les mots, c’est juste des mots.
Vous êtes nombreuses à vous prononcer contre une loi sur la fessée.
Une loi qui interdirait la fessée, je suis contre. Les parents sont libres d’éduquer leurs enfants comme ils le veulent ! Évidemment, il y a des limites à ne pas dépasser mais une fessée, ça n’a jamais fait de mal à personne.
Gringo :
Pour moi tout manque de respect à ses parents mérite une fessée voire même une gifle.
Vous basant sur votre propre expérience, vous soulignez avoir vous aussi reçu la fessée. Et que vous n’en sortez pas traumatisée pour autant.
Light :
Je ne suis pas forcément pour la fessée dans tous les cas, mais quand c’est avec modération et à une fréquence rare, ça n’a jamais tué personne. Pourvu qu’on explique juste à l’enfant ce qu’il a fait de mal.
:
Une fessée c’est différent d’un coup de martinet quand même. Je me suis pris des fessées et des claques étant gamine et je suis pas morte.
Vous mentionnez également que la problématique de la fessée est un faux débat, et qu’il y a bien d’autres problèmes plus importants à traîter.
Je trouve que c’est surtout l’arbre qui cache la forêt. C’est un moyen comme un autre de ne pas parler des vrais problèmes comme le chômage, le logement.
Personnellement je pense qu’avant d’interdire la fessée, ils devraient plutôt s’intéresser aux violences faites aux femmes, aux problèmes des pré-ados et ados qui deviennent des psychopathes (poussent les autres au suicide, poignardent les profs et tout) et plus généralement aux problèmes de violence dans la société.
Néanmoins, certaines d’entre vous trouvent le débat justifié.
Souffle :
Je crois surtout que le débat se situe autour de la banalisation de la fessée. Est-ce si « normal » de mettre une fessée à un enfant pour le punir ?
Je pense que cette loi aurait le mérite de définir clairement qu’on ne frappe pas ses enfants, même si elle ne sera pas appliquée, au moins officiellement on n’aura pas le droit de toucher ses enfants et ce sera clair parce que pour l’instant j’ai l’impression que beaucoup ne comprennent pas la limite à ne pas dépasser.
Elle a une importance symbolique pour affirmer un principe.
Alors, faut-il légiférer sur la fessée ou laisser ça au domaine de la vie privée ? Pensez-vous plus tard avoir recours à cette pratique dite « ancestrale » ?
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Les Commentaires
Le truc c'est que je pense que si on montre bien à l'enfant qui commande on arrive à se faire obéir le probleme c'est que la c'est les gens ils font des enfants rois quoi ils supportent aucune frustration et ^puis les parents cedent quoi ...