Un an, depuis la tuerie homophobe qui a eu lieu à Orlando. Un an que 49 personnes, en majorité des Afro-Américain•es et Latinos LGBT, ont trouvé la mort dans un club où ils et elles étaient venu•es pour faire la fête, car ils s’y sentaient bien.
Un an, c’est à la fois long et très court.
Dear World, Orlando : un hommage puissant
Pour rendre hommage à ces victimes, le projet Dear World qui a déjà photographié plus de 70 000 personnes dans le monde, a réalisé des portraits tous plus émouvants les uns que les autres.
La lettre de son fondateur que l’on peut lire sur le site concentre d’ailleurs elle-même une forte charge émotionnelle. Je vous l’ai traduite.
« Aux personnes rencontrées à Orlando,
Les survivants, et ceux qui ont rendu hommage aux défunts. Les officiers et les infirmières. Les serveurs et les DJs. Les sœurs et mères, frères et pères. Les meilleurs amis et collègues. Les amoureux, partenaires et époux.
Voici ce que l’on a appris de vous.
Les rêves qui vous donnaient le sourire vous manquent.
Les cauchemars demeurent.
L’argent se rappelle toujours à notre bon souvenir.
On peut presque pardonner.* *Le mot « presque » est le plus important dans cette phrase.
Le FBI a toujours votre téléphone. Un téléphone qui contient les photos d’une personne que vous aimiez.
Stanley buvait des gin-tonic.
Ça prend 4 minutes de monter un patient de la porte des urgences à la salle d’opération.
Les « Et si… » et la culpabilité du survivant sont des motherfuckers. Les réseaux sociaux sont des motherfuckers.
Vous avez perdu des amis qui sont morts. Vous avez perdu des amis qui ont survécu.
Vos enfants pensent que vous êtes meilleurs que Batman.
Parfois, vous voulez juste acheter de la dinde.
Et être une bonne mère.
Love, Robert »
Cette lettre introduit des témoignages qui, je ne vais pas vous mentir, m’ont brisé le cœur. Et qui sont nécessaires.
La journaliste de Hello Giggles, Jill Layton, a d’ailleurs eu des mots très à propos, décrivant un « voyage émotionnel important – un qui doit être entrepris année après année, de façon à continuer de se souvenir de ces innocent•es qui ont perdu la vie à cause d’un acte d’extrême violence dénué de sens ».
Des témoignages poignants sur Dear World
L’une des histoires qui m’a le plus touchée est celle de Marissa Delgado
, qui a perdu son meilleur ami Stanley Almodóvar.
Elle raconte comment elle l’a rencontré lorsqu’il avait 16 ans, en travaillant ensemble à McDonald’s.
« À mesure que le temps passe, tu réalises, « Putain, ça s’est vraiment produit. Ça t’es arrivé, il n’est plus là ». […]
« Tu dois sortir de ta coquille », il disait.
Il a toujours voulu que je sois heureuse. […]
Tu ne sauras jamais ce que la vie a à t’offrir si tu es toujours antisociale et si tu t’isoles en permanence.
C’était Stanley.
Dans la vie, tout le monde a besoin d’un Stanley. »
Hommage aux victimes d’Orlando : « Je vous aime tellement fort »
Il y a 27 portraits. Choisir ceux que l’on cite est un dilemme tant toutes ces personnes ont des choses à dire, des témoignages importants à livrer.
Mina Justice racontant le SMS qui l’a réveillée à 2h06, « I love you Mom », et les quelques paroles échangées au téléphone avant qu’elle ne se précipite sur le lieu de l’attaque.
Chris Hansen expliquant les trois premiers coups de feu, qu’il a pris pour les basses de la musique, les gens se couchant à terre, l’escalade du grillage de la cours, ses souvenirs de scout et la culture qu’il lui en est restée.
Robert Pressley se souvenant de sa mère et de son mauvais pressentiment, de ses mots avant qu’ils sortent, lui et son frère : « Je vous aime tellement fort, les garçons ».
Et tous les autres, toutes ces voix qui s’entremêlent pour tisser des parcours de vie, toutes heurtées par le même événement, il y a un an.
Illustrées par des visages, graves ou souriants, toujours plein d’humanité, que vous pouvez aussi retrouver sur Facebook et Instagram.
À lire aussi : Les réactions touchantes à la tuerie homophobe d’Orlando
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