En partenariat avec Warnermedia (notre Manifeste)
Lorsque j’ai été invitée à regarder le documentaire Le Règne des super-héroïnes, j’étais assez dubitative : n’ayant absolument pas cédé à la frénésie de ces dix dernières années qui entoure la sortie de chacun des films signés Marvel et DC Comics, j’étais pleine d’a priori sur le genre.
Bien mal m’en a pris : je dois avouer que ce documentaire est une très belle surprise ! Surtout, il est accessible, même si vous n’avez jamais regardé un seul Avengers. Il traite de l’évolution de l’image des super-héroïnes — de la première, née dans les années 1940, jusqu’à aujourd’hui.
Le Règne des super-héroïnes ne parle pas seulement des films, il évoque aussi les comics, évidemment. Au fil des séquences, on comprend rapidement que les personnages féminins sont souvent inspirés de phénomènes de société, et qu’ils ont inspiré et influencé de nombreuses générations de femmes à travers le monde.
Les intervenants et intervenantes ont fait l’objet d’une soigneuse sélection et apportent un point de vue différent sur les femmes évoluant dans cet univers. Vous retrouverez dans le documentaire des artistes, dessinatrices, libraires, blogueuses, cosplayeuses, et même une spécialiste des représentations ! Ce sont des gens qui font et consomment les comics.
Venant des États-Unis, de la France, d’Italie, ces experts et expertes ne font pas que décrire leur travail, mais prennent du recul sur ce qui a été fait, et se remettent même en question quand il le faut.
Pourquoi un documentaire à propos des super-héroïnes ?
Le genre plaît, c’est un fait, n’en déplaise à Martin Scorsese qui ne considère pas les films de super-héros comme du cinéma : Warner, qui produit le documentaire, ne prenait pas beaucoup de risques lorsqu’elle a accepté le projet ! Adrien Fallu, directeur du pôle de marque et du digital de Warnermedia, nous détaillait comment l’idée a été appréhendée au sein de ses équipes :
« Nous avons accroché au projet dès qu’on nous l’a pitché. En interne, il y a eu différentes mobilisations des équipes en charge de l’éditorial, de la communication, de la création… Chacune d’elles était très emballée par ce projet unique.
C’est une première en termes de documentaire, avec un angle singulier, qui met en avant des femmes super-héroïnes. Nous étions très contents de cette proposition, on a pris le pari et nous sommes très heureux du résultat final. »
Les fans de super-héros demandent plus que de la fiction ! Ils et elles veulent tout savoir sur les personnages qui les font rêver et parfois les inspirent jusque dans leur vie quotidienne. La chaîne Toonami (disponible sur Canal, Bbox, Free, Orange, SFR et Molotov) sur laquelle sera diffusée le documentaire existe d’ailleurs pour ça :
« On y retrouve des films d’animation, des longs-métrages, des séries et un pas de côté avec le catch et des animations japonaises. Mais on a besoin d’offrir aux fans de super-héros tout l’univers qui les accompagne. Ils apprécient les contenus, mais également les coulisses : comprendre comment tout est développé, et connaître les personnes derrière ce monde. […]
Les deux points intéressants avec ce documentaire étaient la représentation des femmes à l’écran à travers les super-héroïnes, mais aussi dans l’industrie des comics. Ce documentaire offre une double vue : devant et derrière l’écran. Il rentre totalement dans la ligne éditoriale de notre chaîne. »
Les super-héroïnes, des modèles nécessaires pour les femmes
Pour Mélanie Boissonneau, docteure en études cinématographiques et audiovisuelles, il n’y a même pas de débat sur le fait que les super-héroïnes sont essentielles dans le paysage public :
« En termes de représentation, il est vraiment nécessaire que les super-héroïnes existent : les modèles sont importants dans la construction des enfants, et dans l’imaginaire collectif. Si nous n’avons aucune image de femme capable de sauver le monde, de construire des avions, ou d’être des femmes politiques, nous aurons moins de personnes qui tenteront l’aventure. Il y a cette idée de modèle qui est extrêmement importante.
Lorsque Trina [Robbins, intervenante dans le documentaire, autrice de comics, historienne et co-créatrice de “Wimmens Comix”, ndlr] explique qu’enfant, elle se rendait en librairie à la recherche de comics qui mettaient des femmes en couverture, cela illustre très bien l’envie de se reconnaître dans ces univers de fiction. »
Les cosplayeuses aussi illustrent parfaitement cela ! Ces femmes qui se lancent le challenge de fabriquer entièrement un costume ressemblant à leur personnage favori endossent également les valeurs de celui-ci : elles le personnifient littéralement. D’ailleurs, une partie du documentaire est consacrée aux cosplayeuses.
« Depuis une quinzaine d’années, les cosplayeuses sont plus nombreuses dans les festivals geek. Elles ont profondément changé une ambiance qui était jusqu’ici masculine.
Les lectrices avaient auparavant l’impression d’être isolées dans un hobby réservé aux garçons. Mais quand de jeunes cosplayeuses s’affichent en Oracle, Starfire ou Raven, cette présence change les règles. Grâce au cosplay, les femmes deviennent beaucoup plus visibles dans la culture du comics. »
Pour certaines femmes, incarner ces super-héroïnes les a profondément aidées dans leur vie quotidienne. Il ne s’agit pas d’un simple costume : le personnage les guide et les aide à avancer, à prendre des décisions, à trouver la force. Devenir une super-héroïne, c’est comme devenir une version plus forte de soi-même !
En retraçant l’évolution des personnages féminins, le documentaire veut montrer que les dessinateurs et scénaristes se sont davantage attardés sur les super-héroïnes au fur et à mesure des années. Ils leur ont donné plus de profondeur, afin qu’elles puissent avoir autant, voire plus d’importance que les personnages masculins.
Aujourd’hui elles sont enfin sur le devant de la scène, jusqu’à avoir droit à leurs propres films, à l’image de Wonder Woman, Captain Marvel et très prochainement Black Widow. Il était temps !
Pour découvrir Le Règne des super-héroïnes, rendez-vous le 24 mai 2021 à 20h55 sur Toonami puis à la demande.
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