Derrière l’aspect strass & paillettes du Festival de Cannes, il y a les rouages de l’ombre, dans lesquels gravitent tous les gens qui viennent y travailler. L’un des exemples les plus flagrants reste les projections presse, programmées chaque matin à 8h30 – et les places étant limitées, il vaut mieux se pointer à 7h45 sous peine de se retrouver tout en bas à gauche de la salle.
Autant dire qu’après avoir monté la première vidéo made in Cannes jusqu’à 4h du matin, j’étais pas dans la forme la plus olympique pour apprécier comme il se doit De Rouille et d’Os, le film de Jacques Audiard, annoncé comme l’un des très bons opus de ce Festival 2012. Confortablement installé dans les sièges douillets du Palais des Festivals, il y avait même de grandes chances que je m’endorme comme une daube (par exemple, j’avais pas tout compris à Pirates des Caraïbes 4 l’année passée).
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Et pourtant, que nenni ! De Rouille et d’Os m’a globalement scotché sur place : j’ai grimacé (de douleur), j’ai été attendri, j’ai souri comme une midinette, j’ai pleuré, j’ai envoyé des uppercuts avec Ali, j’ai mongolisé devant les orques. Bref, Audiard m’a fait passer par toute une palette d’émotions qui m’ont tenu en haleine durant deux heures. Enfin, quand je dis Audiard, ça serait injuste pour les deux acteurs principaux qui sont… dingues.
Et pourtant, depuis La Môme
où elle m’avait scié, les prestations de Marion Cotillard m’ont globalement assez agacé. J’étais tout simplement incapable de rentrer dans ses personnages mais là, LÀ, elle est scotchante, touchante et d’autres adjectifs très positifs en -ante. Stéphanie est une dresseuse d’orques un peu paumée dans la vie. Son mec est un con, et il va d’ailleurs se barrer quand elle sera victime d’un accident à Marineland, qui lui coûtera ses jambes.
Quant à Matthias Schoenaerts, il n’est pas impossible qu’on reparle de lui très très très vite, aux alentours du dimanche 27 mai, par exemple, tellement sa performance est bluffante. L’acteur belge y interprète Ali, un père fauché, qui a récupéré son môme à sa mère (dans des conditions chelous), et qui va aimer (sans jamais vraiment se l’avouer) Stéphanie.
Les deux protagonistes vont se rencontrer par hasard, s’amadouer, lui va être d’une fantastique délicatesse avec elle, cherchant par tous les moyens à lui sortir la tête de l’eau après son accident. Sans jamais rien lui demander en retour.
Qu’en dire de plus si ce n’est que je vous invite à aller De Rouille et d’Os. C’est violent, ça tape, ça agresse mais on en ressort fondamentalement un peu différent – et ça marche d’autant mieux si vous êtes parent, je suppute.
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