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Rachel Weisz dans Faux-Semblants
Culture

De La Momie à Faux-semblants, ode à la fascinante Rachel Weisz

A l’affiche de la série Faux-semblants sur Amazon Prime, Rachel Weisz fait des étincelles dans le rôle de jumelles aussi brillantes que chaotiques. L’actrice britanno-américaine nous régale de sa présence à Hollywood depuis trois décennies déjà. Voilà pourquoi on l’adore.

Pour nombre de millenials, Rachel Weisz, c’est avant tout Evelyn, la libraire hot et intelligente de La Momie, sorti en 1999. Dans cette charmante comédie d’aventure à la sauce Indiana Jones, l’actrice tire son épingle du jeu et devient un sex-symbol. “Elle était plein de choses ! Elle était fougueuse et piquante, innocente et maladroite, intelligente et effrontée.” s’enflamme encore Rachel Weisz, vingt-ans plus tard. 

Des choix engagés

L’industrie hollywoodienne des années 2000 continue de lui proposer des rôles de faire-valoir du héros masculin. Qu’à cela ne tienne : Rachel Weisz sera un love interest inoubliable. Au-delà de sa beauté, l’actrice dégage quelque chose d’énigmatique et de potentiellement sombre qui rend ses personnages uniques. 

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Elle se distingue dans The Fountain de Darren Aronofsky (2006) et The Constant Gardener réalisé par Fernando Meirelles en 2005. Dans ce film sur les pratiques illégales de l’industrie pharmaceutique, elle incarne Tessa, une militante altermondialiste assassinée, qui prend vie à travers les souvenirs de son époux (Ralph Fiennes), en quête de justice. Quand elle reçoit un Oscar pour ce rôle de fantôme si vivant, Rachel Weisz rend hommage aux véritables militants qui risquent leur vie pour dénoncer les abus de pouvoir de ces entreprises toutes-puissantes. 

Cet Oscar lui ouvre les portes des rares rôles féminins principaux qui ne dépendent pas de personnages masculins. En 2009, l’actrice subjugue dans le très beau film Agora (réalisé par Alejandro Amenabar), où elle campe Hypatie, une philosophe et mathématicienne de l’Antiquité grecque qui conseilla les plus puissants hommes d’Alexandrie. Personnage historique en avance sur son temps, assassinée en 415 par des chrétiens fanatiques, Hypatie est devenue une icône féministe.

En 2010, dans Seule contre tous de Larysa Kondracki, Rachel Weisz se glisse dans le rôle d’une policière intègre, décidée à démanteler un réseau de prostitution. Vous avez dit sororité ? L’actrice alterne ensuite entre blockbusters, comme Jason Bourne : L’Héritage (2012) ou Le Monde fantastique d’Oz (2013) et drames remarqués tels que The Deep Blue Sea (2011) ou The Lobster (2015) de Yórgos Lánthimos.

“Souvent, les rôles féminins dans le passé, je les ai trouvés très simplifiés, et je pense que cela change, ce qui est vraiment bien. […] Ce que je recherche, ce sont des personnages compliqués. C’est une écriture intéressante et complexe.” explique-t-elle.

À lire aussi : D’American Pie à The White Lotus, ode à l’actrice Jennifer Coolidge

Icône lesbienne

Hollywood n’est pas tendre avec les actrices. Les rôles se raréfient tandis qu’elles dépassent la trentaine. La dernière vague féministe a toutefois permis la création de personnages féminins différents des archétypes poussiéreux. Depuis quelques années, Rachel Weisz s’épanouit dans des rôles où explose toute la charge subversive de son jeu, jusqu’ici étouffée par le male gaze.

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Entre sa partition délicieusement bitchy dans la comédie noire La Favorite, où elle incarne la maîtresse de la Reine Anne (Olivia Colman) de nouveau sous la caméra de Yórgos Lánthimos, le drame Désobéissance où elle vit un amour impossible avec Rachel McAdams et Faux-semblants, thriller psychosexuel centré sur la codépendance entre deux jumelles, dont l’une est lesbienne, Rachel Weisz est devenue l’objet d’un culte sapphique.

“ C’est très différent de jouer des scènes entre femmes seulement. De plus, j’aime la compagnie des femmes. Et donc je suppose que je suis intéressée par les histoires à leur sujet. […] L’histoire du cinéma est jalonnée d’amours hétérosexuels et de films de copains, que j’ai adorés. Mais je veux aussi plus d’histoires féminines. Pas vous ? », déclare-t-elle à The Guardian.

A 53 ans, Rachel Weisz n’a jamais été aussi vénéneuse et sensuelle que dans les rôles de Beverly et Elliot Mantle, les sœurs gynécologues de Faux-semblants, qui veulent améliorer la santé des femmes. C’est elle qui a eu l’idée de réimaginer ce film réalisé en 1988 par David Cronenberg et porté par Jeremy Irons, en changeant le genre du personnage principal. Elle a développé le projet avec la scénariste Alice Birch (Normal People). En résulte une série ténébreuse, gore, perverse, et un portrait de jumelles autodestructrices qui lorgne vers les classiques fantastiques (Docteur Jekyll et Mister Hyde, Frankenstein). 

Il aura fallu que Rachel Weisz incarne des jumelles pour que l’on ne parle plus de ses maris célèbres (Darren Aronofsky et Daniel Craig) ou de sa beauté, mais bien de son talent d’actrice.

Et si ce que nous disait la série, c’était que seule Rachel Weisz mérite Rachel Weisz ? 


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