« Un échec de justice ». Interrogée par France Info, la porte-parole d’Osez le féminisme Céline Piques n’y pas par quatre chemins au lendemain de l’annonce : ce lundi 13 septembre, le juge d’instruction en charge de l’enquête pour viol qui vise l’actuel ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a décidé de mettre un terme aux investigations.
Cela signifie qu’il « oriente le dossier vers un non-lieu » a annoncé l’AFP.
« Gérald Darmanin a reconnu le rapport sexuel », rappelle Céline Piques. « Il y a un certain nombre de preuves qui montrent qu’il a extorqué ce rapport sexuel contre une faveur, contre une intervention de sa part, et on va vers un non-lieu… »
Est-ce la fin de la procédure ? Sophie Patterson-Spatz, la femme à l’origine de la plainte, a fait savoir qu’elle espérait formuler de nouvelles demandes d’enquêtes :
« Cette annonce de clôture de l’instruction m’attriste. J’envisage avec mon nouveau conseil de nouveaux actes qui permettraient de relancer cette instruction. Jusque-là, tout ce que nous avons demandé a été refusé »
Sophie Patterson-Spatz avait d’abord porté plainte pour viol, harcèlement sexuel et abus de confiance en 2017 pour des faits remontant à 2009. Elle accuse Gérald Darmanin d’avoir abusé de sa position pour obtenir des faveurs sexuelles en échange de son aide. La plainte avait été classée sans suite.
Une nouvelle plainte, cette fois pour abus de confiance, extorsion de consentement sexuel, escroquerie au consentement sexuel, viol et harcèlement sexuel, avait été déposée en 2018 avec constitution de partie civile.
Dans le même temps, Gérald Darmanin avait fait l’objet d’une autre enquête pour abus de faiblesse, accusé par une habitante de Tourcoing, ville dont il est l’ancien maire, d’avoir exigé des relations sexuelles en échange de son aide pour obtenir un relogement.
Une nouvelle claque pour les féministes ?
La nomination de Gérald Darmanin en juillet avait été une claque pour toutes celles qui sont engagées dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Elle arrivait juste après que l’enquête pour des faits de viol, de harcèlement sexuel et d’abus de confiance ait été rouverte.
Suite à cette nomination Emmanuel Macron avait pleinement assumé cette nomination, assurant avoir eu la fameuse discussion « d’homme à homme » avec l’intéressé. Et nous n’étions clairement ni soulagées de l’entendre, ni rassurées.
« Le parquet dispose de son côté d’un délai de trois mois pour formuler ses réquisitions définitives », indique aujourd’hui Ouest France.
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Crédit photo : Jacques Paquier via Flickr
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Les Commentaires
Trop hâte d'entendre que finalement tout est bien qui finit bien, les féministes étaient folles comme d'habitude, puisqu'il y a non-lieu il est donc innocent (non), et c'était tout un foin pour rien. Putain j'étais de bonne humeur.