Devinez-quoi… Un Burton. Complètement loufoque. Avec Johnny Depp et Helena Bohnam-Carter. Qui se passe dans les 70’s. Avec des gens BIZARRES. Dans le monde réel. J’arrête avec les phrases nominales sinon vous allez vous décoller la rétine, m’envoyer la note de l’ophtalmo et maudire ma famille sur les cinq générations à venir. Et vous auriez raison, les malédictions, c’est totalement dans le thème du film (qui en passant est l’adaptation d’une série des 60’s). Pour la facture, je suis étudiante, caissière et myope : je peux rien faire pour vous.
Tout commence à la fin du XVIIIè siècle. C’est l’histoire d’un homme, Barnabas Collins. Un homme qui aime une femme qui aime cet homme mais qui n’est pas la seule. Manque de pot, la rivale est une sorcière qui décide, pour se venger de cet amour non partagé, de mettre son grain de sel dans la trame familiale. Elle se débarrasse de Papa-Maman, convainc la fiancée de faire le grand saut et transforme le jeune premier en vampire. Immortel, buveur de sang, qui brille au soleil, tout ça tout ça. Mais comme elle aime pas faire les choses à moitié, elle l’enferme dans un cercueil, l’enterre durant deux siècles et entreprend, pendant ce laps de temps, de faire couler l’entreprise des rejetons. Là où ça devient intéressant, c’est que le cercueil est déterré et avec lui, la hache de guerre (elle était facile, je l’admets). Nous sommes en 1972, Barnabas Collins se réinstalle dans sa demeure en compagnie de sa petite-petite-petite-petite fillote, de la fille, du frère et du neveu de celle-ci. Sans oublier la jeune et jolie gouvernante et la psy alcoolique du neveu qui discute avec sa mère morte.
Histoire d’assimiler toutes ces informations :
On dit au revoir au gris fadasse de Sweeney Todd, adios au filtre sépia-bleu d’Alice au Pays des Merveilles
et on retrouve un Burton coloré à la Beetlejuice ou à la Mars Attack avec l’opposition qu’il affectionne tout particulièrement entre le monde réel et le monde fantaisiste encastrés l’un dans l’autre, à l’instar d’Edward aux Mains d’Argent. On retrouve également Depp (qui signe sa huitième collaboration avec le réalisateur) et Bonham-Carter dans des rôles sur-mesure qui n’ont plus rien de surprenant, les mêmes mimiques, le même registre : on ne change pas une équipe qui gagne même si elle commence à lasser. Sauf que le casting ne s’arrête pas à eux. Ils sont entourés d’une Michelle Pfeiffer étonnante, d’une Eva Green déjantée et d’une Chloë Moretz décevante aux moues agaçantes (la faute au rôle ou à l’actrice ? Je pencherais pour la première option).
En résumé, avec Dark Shadows Burton fait mieux qu’Alice ou Sweeney Todd, les couleurs sont rafraîchissantes, l’univers plaisant, le décor époustouflant, les situations cocasses et quelques dialogues percutants. De plus, on apprécie réellement les bizarreries burtoniennes et cette tentative, plutôt bien réalisée, de réinvention grâce à l’apport de sang frais. Cependant, le film pâtit de trop de bonne volonté : certaines scènes s’étirent dans le temps et semblent se répéter tandis que des révélations finales tombent comme un cheveu sur la soupe. Ce film m’a donné l’impression d’un sandwich bière-frite-Nutella-saucisson-sauce-samouraï-banane-cœur-d’artichaut : plein de bonnes choses qui font envie séparément et dont l’association chaotique n’est pas vraiment concluante.
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