Cette semaine, pour tout t’avouer, j’étais un peu en panne d’inspiration.
Chaque jour, je me suis demandé ce que j’allais bien pouvoir te pondre comme « classique de la semaine ».
J’ai pensé à mille films et à aucun en même temps. Chaque fois qu’une idée pointait le bout de son nez dans mon cerveau embrumé, je la balayais d’un revers d’argument.
Il était soit trop déprimant, soit trop récent… j’en passe et des meilleures.
Et après mille tergiversations, j’ai tranché.
Je ne parlerai pas du Magicien d’Oz, ni de Peau d’Âne, ni de Sissi l’Impératrice (en dépit des NOMBREUSES demandes de Clémence Bodoc, notre rédactrice en chef adorée) mais bien d’une des petites pépites dont Wes Anderson a le secret.
Une nouvelle fois, je me suis heurtée à un choix cornélien : quel film choisir ? Ils sont tous si qualitatifs !
Après avoir songé à La Vie Aquatique ou La Famille Tenenbaum (pour une raison évidente qui est : Bill Murray y est extraordinaire), j’ai finalement penché pour À bord du Darjeeling Limited.
À bord du Darjeeling Limited, de quoi ça parle ?
Depuis le décès de leur père, Francis, Peter et Jack ne se sont plus adressés la parole.
Pour retrouver l’affection qu’ils se portaient autrefois, les trois frères entreprennent un voyage en Inde, à bord d’un train.
Mais leur aventure déraille rapidement et ils se retrouvent livrés à eux-mêmes dans un pays dont ils ne connaissent rien.
D’imprévu en imprévu, les trois hommes vont redécouvrir leur relation et vivre une odyssée qui les changera à jamais…
À bord du Darjeeling Limited, inspiré par un documentaire
Dans son long-métrage paru en 2007, Wes Anderson a mis beaucoup de son amour pour l’Inde.
Tu te demandes sûrement d’où lui vient sa passion pour ce pays ?
Moi, je supputais qu’il y avait passé du temps, qu’il avait voyagé à ses confins, et appris à découvrir sa population. Et qu’à l’issue de ce voyage bouleversant, un scénario lui était soudainement apparu en tête.
Mais que nenni ! Sa passion pour l’Inde est née d’une tout autre manière.
C’est en réalité en regardant un film que le grand Anderson s’est mis en tête de parler de l’Inde. Ce film, c’est Le Fleuve, de Jean Renoir.
Un long-métrage de 1951 que j’ai vu il y a longtemps, mais dont je conserve un très bon souvenir.
Sorte de romance impossible sur les bords du Bengale, Le Fleuve fait le portrait de trois jeunes femmes de Calcutta dont les vies vont se retrouver bouleversées par l’arrive du Capitaine John…
Pour Wes Anderson, le coup de foudre est immédiat !
Mais contrairement aux idées reçues, le réalisateur n’ira pas en Inde avant 2006. Il ne s’y rendra que pour étoffer son scénario et lui donner une dimension plus réelle.
À bord du Darjeeling Limited, des références distillées par-ci par-là
Ces valises ont été créées par Marc Jacobs spécialement pour le film !
En bon cinéphile, Wes Anderson a voulu faire des clins d’oeil à ses idoles.
Par exemple, les noms des trois frangins n’ont pas été pris au hasard…
Francis, Peter et Jack font en fait référence à Francis Ford Coppola, Peter Bogdanovich et Jack Nicholson. Rien que ça !
À bord du Darjeeling Limited, un casting d’habitués
Le réalisateur a ses acteurs fétiches.
Il avait déjà travaillé avec Owen Wilson sur ses trois derniers films et avait confié le premier rôle de son long-métrage Rushmore à Jason Schwartzman.
L’actrice Anjelica Huston avait également l’habitude de performer sous le regard aiguisé du maître Anderson.
Seul Adrien Brody n’avait jamais eu à faire à sa caméra. En revanche, il continuera de travailler avec le cinéaste par la suite, notamment pour le film The Grand Budapest Hotel.
À bord du Darjeeling Limited, le lieu de tournage n’est pas celui que vous croyez
Le titre du film peut s’avérer trompeur. À sa seule lecture, il serait facile de penser que le récit se déroule à Darjeeling, une ville du Bengale-Occidental, qui se trouve au pied de l’Himalaya.
En réalité, l’oeuvre a été tournée dans l’État du Rajasthan, notamment dans les villes de Jodhpur et Udaipur. Des lieux sublimes qui m’ont toujours attirée.
D’abord parce que leurs déserts me fascinent, mais aussi parce que c’est l’État qui a vu grandir mon père. Et il m’a raconté mille et une histoires sur cet endroit magique, où vivent librement les légendes et les contes.
À bord du Darjeeling Limited, une œuvre représentative de la filmographie d’Anderson
Dans À Bord du Darjeeling Limited, chaque détail porte la marque de son créateur.
De l’intrigue familiale, qui est toujours au coeur des réflexions d’Anderson (La Famille Tenenbaum, La Vie Aquatique, Moonrise Kingdom), au choix des couleurs vives, aux références, en passant par le rythme, il y a tout ce qui fait le cinéma de Wes Anderson.
Grâce à son sens du burlesque distingué, le dandy parvient à nous faire embarquer à bord de toutes ses histoires. Et c’est encore plus valable pour celle-ci.
Car ce récit est celui d’un train immobile : le rêve.
C’est encore une fois par ce biais que le cinéaste aux merveilles fascine, et s’inscrit au Panthéon des réalisateurs incontournables.
Si toi aussi tu aimes chacune de ses propositions, sache que son prochain long-métrage L’île aux chiens, sortira le 11 avril 2018.
Il s’agira du second film d’animation du réalisateur, qui avait déjà créé Fantastic Mr Fox en 2010. Un renard qui avait séduit le public et la critique !
Voilà mes petites ouailles, on se retrouve en janvier pour parler d’un nouveau film culte.
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