Cet article est garanti 100% sans spoilers.
Plusieurs années après l’échec de son adaptation cinématographique, le comics Daredevil revient sur nos écrans, cette fois sous la forme d’une série avec Charlie Cox dans le rôle du justicier masqué (sans trous dans le masque). Produite par Marvel Television et diffusée par Netflix dans tous les pays francophones le 10 avril, elle s’inscrit dans l’univers cinématographique Marvel aux côtés d’autres séries telles que S.H.I.E.L.D ou, à venir, A.k.a Jessica Jones.
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Rien que pour ça, on a envie de donner sa chance aux 13 épisodes et, même s’ils font environ 60 minutes chacun, de profiter qu’ils seront tous mis en ligne en même temps pour se lancer dans un petit marathon improvisé. Un peu comme si on se consolait du fiasco du film avec une version de 13 heures !
Alors, « Daredevil le retour » saura-t-il combler les attentes désespérées des fans ? Après avoir vu les cinq premiers épisodes, je vous livre mon modeste ressenti. (Point #1 : je valide Charlie Cox. Voilà, une bonne chose de faite.)
Daredevil, une série bien sombre
Au premier épisode, on comprend que cette série n’est pas là pour rigoler. D’accord, Daredevil n’est pas franchement un héros qui aime la déconne, mais après les jolis costumes bariolés des Avengers, je… Je ne sais pas à quoi je m’attendais. Peut-être pas à une série aussi sombre qui, pourtant, s’accorde tout à fait avec la noirceur du personnage.
Et quand je dis « noirceur », je ne fais pas une référence foireuse à la cécité qui caractérise Daredevil. Oui, parce que pour celles et ceux qui ne connaissent pas très bien le comics, Daredevil alias Matt Murdock est devenu aveugle alors qu’il était enfant, lors d’un accident qui a mis ses yeux en contact avec des déchets radioactifs. Sauf qu’au lieu de simplement lui bousiller les yeux, le mélange a aussi développé ses autres sens à l’extrême.
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En grandissant, il a appris à contrôler ce nouveau « pouvoir » aux allures de radar qui, combiné à un entraînement physique intense, lui a permis non seulement de se débrouiller aussi bien que quelqu’un qui y voit… Mais aussi de pouvoir mettre une raclée pas possible à ce quelqu’un. Voire à plusieurs quelqu’un à la fois.
Du coup, oui, cette semi-obscurité permanente semble nous renvoyer à la condition de Matt Murdock, qui n’a pas besoin d’y voir. Mais elle fait surtout écho à l’atmosphère générale de la série, car Daredevil n’a rien d’une histoire rigolote. C’est le passé de Matt, qui ne vit plus que pour venger son père, qui se fait avocat le jour et justicier la nuit. C’est la ville dominée par le crime, les trafics et les meurtres.
Bouh.
Bon, c’est un genre, hein. Mais personnellement j’aimerais bien qu’on allume la lumière de temps en temps. Genre, pas la loupiote du fond du couloir désaffecté, non. Le PLAFONNIER.
Cependant, au-delà des capacités surhumaines qu’il a développées, lorsque Matt Murdock devient Daredevil, il reste une sorte de vigilante sans véritable super-pouvoir, et il fait avec — un peu comme Batman, mais sans le budget. C’est donc les débuts de ce justicier qui se jette dans le combat à mains nues, dans son premier costume improvisé (un foulard sur la tête)… et qui s’en prend plein la gueule.
…et un « super-héros » plus réaliste que jamais
Alors si vous cherchez du super-héros qui écrase en deux minutes top chrono les méchants de toute sa supériorité surhumaine, allez voir ailleurs. Quand Daredevil s’attaque à trois ennemis à la fois, il a beau avoir l’avantage de ses sens surdéveloppés (qui lui permettent de prévoir et éviter un coup de feu, par exemple) et être surentraîné, la baston n’est pas finie en deux coups de pied au derrière.
Avec les moyens du bord.
Daredevil est même une série assez violente. Pas autant que Game of Thrones, certes, mais on ne nous épargne pas le bruit des os qui se cassent. La baston est réaliste, c’est-à-dire qu’on comprend bien que ça fait mal… et surtout, que ce n’est pas facile. J’avoue, à bien des reprises j’aurais aimé que Matt EN FINISSE UNE BONNE FOIS POUR TOUTE avec son méchant, mais non. Ça dure. (Et allez, un p’tit doigt en moins…)
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La série fait ainsi partie des plus matures de l’univers Marvel, qui ne facilitent pas les choses ni aux héros, ni au spectateur. Oubliez vraiment le schéma « et super-Machin arriva pour sauver la planète », parce que ça ne marche pas comme ça avec Matt Murdock/Daredevil, personnage complexe s’il en est. Les évènements prennent le temps de s’enchaîner, et le héros traîne longtemps dans la boue avant, peut-être, de se relever triomphant.
D’ailleurs, les premiers épisodes s’enchaînent avec beaucoup d’action (et de bagarre), mais si on sait qu’ils ont la même trame de fond, on ne voit pas tout de suite où on veut en venir. Les flashbacks dans le passé de Murdock, qui permettraient d’en savoir davantage sur ses objectifs, arrivent au compte-goutte. Les journées se suivent et se ressemblent avec Matt en avocat fauché, et les nuits avec un Daredevil qui s’en prend plein la gueule.
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Pour autant, l’intrigue évolue, petit à petit. Et il faudra voir le reste de cette première saison pour arriver à un verdict définitif, mais le ton est donné : Daredevil est une série sombre et mature, qui devrait plaire aux fans du comics de par son réalisme. Et un peu moins aux angoissé-e-s dans mon genre qui ont un faible pour la lumière…
Daredevil sera diffusée le 10 avril 2015 sur Netflix, en version originale et en version française. Viens nous donner ton avis dès que tu auras mis la main dessus !
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