Peut-être que vous n’êtes pas (encore ?) une adepte de revente et achat de vêtements d’occasions sur Vinted, Le Bon Coin, Vestiaire Collective, Vide Dressing, Depop, et autre Collector Square ? Ces plateformes de seconde main affichent une croissance insolente, largement portée par une jeunesse qui tient à consommer moins mais mieux, dans un souci d’économie et d’éthique. Ce qui est génial, en soi !
Le hic, c’est que beaucoup de sites de seconde main se présentent comme un moyen de renouveler continuellement son dressing : pouvoir revendre des vêtements afin de mieux en racheter tout de suite derrière. Soit, non pas une manière de ralentir la cadence de la mode, mais plutôt de continuer à la consommer, et même en flux tendu, sans avoir à trop culpabiliser côté budget…
Et les conséquences, c’est qu’en se calquant ainsi sur les dynamiques de fast-fashion, certains sites en reproduisent aussi tous les travers, côté pollution numérique (le stockage d’images, de messages de négociations, les notifications et mails à tout va, ça a aussi un coût environnemental), mais aussi côté pollution des transports qu’on veut toujours plus rapide, toujours plus près de chez soi.
Pourquoi les fripes physiques sont de plus en plus chères et les plateformes en ligne peuvent virer à la fast-fashion ?
Pour bien comprendre comment les nouveaux acteurs numériques de la seconde main participent à sa plateformisation, j’ai fait appel à une experte, Élodie Juge.
Cette ingénieure et docteure en sciences de gestion est membre de la chaire industrielle TREND(S) — Transformation of Retailing Ecosystem(s) & New market DynamicS — de l’université de Lille. Elle étudie de près les comportements de consommations, dont les plus émergents, et a fait sa thèse sur la consommation collaborative telle qu’elle se pratique notamment sur un site comme Vinted.
Depuis quand est-ce qu’on achète des vêtements de seconde main ? Comment est-ce passé d’une pratique des classes sociales plutôt populaires à quelque chose de plus généralisé jusqu’aux classes privilégiées, et même parfois perçu comme hype aujourd’hui ?
Pourquoi est-ce que les friperies physiques deviennent de plus en plus chères ? Dans quelle mesure les plateformes en ligne de vêtements d’occasion alimentent la fast-fashion et son rythme effréné ? À quoi peut-on facilement faire gaffe pour consommer de seconde main de manière éthique et écologique ? Est-ce qu’on a vraiment envie de devenir des autoentrepreneurs de notre dressing, des conso-marchands qui veulent faire fructifier leur garde-robe à tout prix ?
On décrypte l’histoire, l’évolution, et les dérives de la seconde main dans le dernier épisode de Matières Premières, disponible sur le flux « Les mini-séries podcasts de Madmoizelle » !
Cette mini-série en sept épisodes raconte six familles de matières dans la mode : cuirs, laines, soies, cotons, caoutchoucs, polyesters. Et ce dernier sur la seconde main permet d’interroger l’idéal d’une mode circulaire. Si Matières Premières vous plaît, pensez à nous mettre 5 étoiles sur Apple Podcasts et nous laisser des commentaires. Bonne écoute !
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