Adèle Pedrola pense que le bio, ce n’est pas si compliqué. Dans cet ouvrage, elle donne les clés pour comprendre les enjeux d’une consommation repensée et vous livre des conseils pour faire une petite place au bio dans votre vie.
J’ai rencontré Adèle pour qu’elle nous raconte. Interview totalement Feel Good.
madmoiZelle : Tu as écrit ce livre sur le bio. Ça, c’est Adèle Pedrola auteure. Mais quel rapport entretient Adèle Pedrola « dans la vraie vie » avec le bio ?
Adèle Pedrola : Au fur et à mesure que je rassemblais des informations sur le bio et la consommation responsable, mes placards ont subi une petite révolution !
Concernant l’alimentation, je privilégie au maximum des ingrédients de base bio pour faire la cuisine (farine, huile d’olive, oeufs, crème fraîche…), et d’une manière générale, je choisis des produits bio à base de céréales (muesli, graines à croquer), de laitages et de fruits secs car leur prix est quasiment aligné sur leur équivalent non bio. Pour les fruits et légumes, je choisis du bio surtout pour les variétés à la peau fine telles que les pommes, les champignons, etc., pour éviter de faire le plein de pesticides.
Et puis dans ma salle de bain aussi, il y a eu du changement : shampoings, savons et crèmes pour le corps et le visage ont profité de promotions et soldes diverses pour passer au bio. En fait, « dans la vraie vie », j’ai fait une vraie place au bio, sans pour autant virer maniaque ou hystérique !
Revenons à ton bouquin. Peut-on parler de « vulgarisation » du bio, comme une espèce de « bio pour les nuls » ?
Dans la jungle du bio s’adresse à tous ceux qui on envie d’en savoir plus sur le bio, qui souhaitent obtenir des éléments de réponse sur une consommation plus en accord avec la planète, afin de se forger leur propre opinion. Être clair, concis, pratique (et pas donneur de leçons, ni prise de tête) faisait partie des objectifs que je m’étais fixés pour la rédaction de cet ouvrage. Du coup, oui, on peut parler de vulgarisation dans le sens où les informations sont rassemblées, décortiquées, classées et qu’il n’y a plus qu’à piocher dedans !
Se mettre au bio, est-ce compliqué ?
Franchement, non. C’est une histoire de conviction et d’envie. Il suffit de bien regarder les étiquettes, de comparer les prix et d’acheter le meilleur rapport qualité/prix. Au fond, c’est faire ses courses en prenant soin de soi…
Quels sont les avantages d’une consommation bio ?
Il y en a pas mal à vrai dire. En choisissant des produits bio, on évite de faire ingurgiter un certain nombre de saletés à son corps et à l’environnement. L’agriculture biologique refuse notamment les pesticides et les engrais synthétiques (c’est-à-dire du poison !), les additifs chimiques, les ogms, l’élevage intensif d’animaux…
En revanche, grâce à des pratiques alternatives reconnues, respectueuses de l’homme, de l’environnement et des animaux, elle diminue fortement les risques de contamination des sols, des eaux souterraines, des cours d’eau et de toute la chaîne alimentaire qui en découle, du plus infime être vivant jusqu’à l’homme. Ça fait réfléchir, quand même.
Comment as-tu travaillé pour l’écriture de cet ouvrage ?
Je n’étais pas une experte du bio avant d’écrire ce livre (maintenant, un peu plus !) et c’est justement ça qui était intéressant. Avec l’éditrice Christelle Durantin, des éditions Tournez la page, nous nous sommes dits que c’était un avantage pour traiter ce sujet de façon simple et en profondeur.
Plus je rassemblais de documentation, plus je lisais d’ouvrages, plus je visitais de sites spécialisés, plus je visionnais de reportages et de documentaires, et plus je me posais des questions. J’avais envie d’en savoir plus.
Rapidement, j’ai compris que le bio n’était pas une fin en soi, mais qu’il participait à une action beaucoup plus large et tout aussi positive pour l’homme et l’environnement : un mode de consommation réfléchi et responsable. De toutes ces recherches et réflexions est né un plan : le squelette de l’ouvrage !
Ton livre traite des divers aspects du bio : ça va des smoothies au tourisme responsable en passant par les cosmétiques. Dis nous en plus.
Effectivement, Dans la jungle du bio ne se limite pas au bio : ce livre est délibérément tourné vers les choix qui se présentent dans la vie d’un consommateur au quotidien.
Rat des villes ou rat des champs, comment faire ses courses sans manger n’importe quoi, avec quoi se laver sans polluer trop ni décaper sa peau, que choisir pour la santé de son bébé, comment entretenir ses plantations tout en évitant de tuer abeilles et papillons, quelle isolation choisir sans s’intoxiquer à petit feu, comment se préparer des boissons et de bons petits plats sains ou encore quel mode de transport choisir pour les vacances… J’ai voulu proposer des solutions concrètes et pratiques aux lecteurs, pour que chacun puisse se rendre compte que ce n’est pas forcément compliqué d’adapter son mode de vie à la planète.
Quelque chose à ajouter ?
Pour ceux qui pensent malgré tout que le bio, le vert et la protection de l’environnement sont une vaste blague… En choisissant des produits sains, respectueux des hommes et de l’environnement, on encourage une consommation responsable. Alors les agriculteurs, les transformateurs d’aliments, les magasins sont bien obligés de prendre en compte ce que désirent les consommateurs : c’est la loi du marché… Logique !
— Manuel de survie dans la jungle du bio, paru aux éditions Tournez la Page depuis le 19 janvier.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Tout le monde crie au miracle concernant les aliments, soit-disant meilleurs pour la santé, parce que sans pesticides, etc. Déjà, l'enjeu premier du bio, la base, la raison pour laquelle ç'a été mis en place, est environnementale. L'histoire du "manger plus sain et naturel" n'est absolument pas prise en compte dans le cahier des charges du label Agriculture Biologique. Donc autant c'est vrai pour les fruits et légumes, autant pour le lait et la viande, niveau qualité du produit/produits chimiques ingurgités, ça ne change strictement rien. Le seul impact est environnemental, puisqu'un élevage bio polluera - a priori - moins qu'un élevage conventionnel (puisque plus extensif).
Ensuite, pour les cosmétiques... Disons qu'il faut avoir confiance. Tous les labels type Cosmébio sont privés (contrairement au label AB qui est public). Qui certifie que leurs produits sont bien conformes, que leur cahier des charges est respecté ? Eux-même. Même pas un organisme indépendant.
Puis bon, c'est aussi en bio qu'on pollue les sols avec des métaux lourds (le cuivre, pour ne pas le citer), à défaut de pouvoir utiliser des produits de synthèse. Un bon agriculteur en système conventionnel peut avoir bien moins d'impact sur l'environnement qu'un mauvais agriculteur bio.
Et quand il y a de moins en moins de place sur la planète, et de plus en plus de bouches à nourrir, est-ce que réduire nos rendements est vraiment une bonne idée ?
Bref, je suis pas une anti-bio, c'est juste que ça me gonfle de voir ce label accueilli comme le messie pendant qu'on lance des pierres aux méchants-agriculteurs-pollueurs-qui-se-font-du-fric-sur-la-santé-des-consommateurs. Allez, gloire à l'agriculture raisonnée !