HPI, ça vous dit quelque chose ? Portée par la fantastique Audrey Fleurot, cette série est une réussite pour TF1 qui signe des audiences impressionnantes. Le premier épisode (diffusé le 29 avril) a réuni 11,55 millions de téléspectateurs, un record pour une fiction TF1 sur les quinze dernières années. Une saison 2 est d’ores et déjà confirmée !
HPI, la série TF1 qui bat des records d’audience
Morgane Alvaro a 38 ans, trois enfants de deux pères différents, cinq crédits et… 160 de QI. Cette mère célibataire lilloise a ce que l’on appelle un HPI – haut potentiel intellectuel. Mais cela ne l’empêche pas de galérer niveau travail, surtout compte tenu de son problème avec l’autorité !
Pour gagner sa vie, Morgane est femme de ménage. Quand on la découvre dans le premier épisode, elle est en train d’astiquer un commissariat de Lille tout en dansant sur Heavy Cross de Gossip. L’ambiance est déjà posée.
En nettoyant, elle tombe sur le dossier d’une affaire en cours et un coup d’œil aux documents lui permet de voir que quelque chose ne tourne pas rond. Avance rapide à la fin de l’épisode : après avoir aidé à boucler l’enquête, elle est engagée comme consultante par la police. En échange, la commissaire (Marie Denarnaud) lui promet de l’aider à retrouver son ex-conjoint disparu il y a 15 ans.
Morgane doit alors faire équipe avec l’agent Karadec (Mehdi Nebbou) qui met du temps avant d’apprécier sa nouvelle coéquipière très exubérante…
L’homme-génie, un cliché habituel des séries policières
HPI reprend un schéma bien connu des séries policières : le petit génie qui aide la police à résoudre toutes les enquêtes avec son intelligence hors du commun. Vous avez un point bonus si cette personne est accompagnée par un acolyte un peu ronchon qui, au début, ne la supporte pas avant de devenir son ami (voire plus si affinités).
Quand on pense à ce genre de séries policières, on se rend rapidement compte qu’elles ont un autre point commun : ces génies sont très souvent des hommes.
L’exemple parfait est Sherlock Holmes, l’enquêteur brillant de Baker Street, et le docteur Watson. On retrouve ce célèbre duo aussi bien dans Sherlock avec Benedict Cumberbatch et Martin Freeman que Elementary avec Jonny Lee Miller et Lucy Liu. Dans cette deuxième série, John Watson devient Joan et même le méchant Moriarty est joué par une femme (Natalie Dormer)… mais le génie garde ses traits masculins.
Dans Scorpion, la personne avec le quatrième QI mondial est encore un homme (Walter O’Brien). Dans Mentalist
, Patrick Jane (Simon Baker) est le consultant indispensable de Lisbon (Robin Tunney). Dans Esprit Criminels, le petit génie de l’équipe est Spencer Reid, joué par Matthew Gray Gubler. Ajoutons à cela Dr House et The Good Doctor dans le genre médical.
À en croire ces séries, il semble impossible qu’une femme soit la plus intelligente de l’équipe. Heureusement, HPI et Morgane Alvaro viennent apporter de la fraîcheur à ce schéma un peu poussiéreux.
Morgane Alvaro, une femme intelligente qui ne s’excuse pas de l’être
Morgane Alvaro ne passe pas inaperçue, autant au niveau de son style vestimentaire – couleurs flashy, mini-jupes et imprimés animaux – que de sa manière de s’exprimer. C’est une femme exubérante qui ne s’excuse pas d’exister et surtout ne s’excuse pas d’être la plus intelligente dans une pièce !
Il arrive souvent qu’elle taquine son coéquipier à coup de « bah alors, vous ne voyez rien ? » : avec son épatante culture générale et son attention aux détails, l’héroïne est la seule à remarquer une chose aussi minime (mais cruciale) qu’une serviette mal pliée.
Morgane ne s’écrase pas dans ce milieu traditionnellement masculin et c’est extrêmement rafraîchissant de voir une femme qui n’a pas sa langue dans sa poche. Elle est pétillante, drôle, et surtout ne rentre pas dans un autre schéma : celui d’une personne qui ne vit que pour son travail.
Cette mère de famille n’a pas que ça à faire que de résoudre des enquêtes, elle doit aussi assurer avec ses trois gosses, aller à des réunions à l’école, faire les courses, etc. Le quotidien d’une mère célibataire, avec une charge mentale énorme, quoi. Comme elle le répète souvent à ses collègues : « J’ai une vie, moi ! »
Si, niveau réalisation, HPI reprend certains éléments des séries du genre comme Sherlock (les raisonnements rapides qui se traduisent à l’image par des montages rythmés et de gros plans sur des éléments qui échappent à notre attention), la série innove en nous présentant un personnage féminin que l’on n’a pas l’habitude de voir.
Car oui, les femmes aussi peuvent être des génies.
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