Qu’on le veuille ou non, l’évolution technologique a modifié notre rapport à l’amour et au sexe.
Il fut un temps où l’on attendait impatiemment des lettres d’amour (les vieux, pas moi, je suis née dans les années 90) puis un coup de fil sur le téléphone des parents (là par contre je suis concernée)… Et enfin on a eu un smartphone.
Tout à coup, avec Internet et ce petit objet d’ouverture sur le monde, on pouvait rencontrer des tas de gens, communiquer plus vite et plus souvent. Et rien ne dit que tout ceci ne va pas encore évoluer dans les prochaines années.
C’est la question que pose Arte Creative avec Cyberlove, sa web-série documentaire de dix épisodes de cinq minutes.
« Coucou tu veux voir mes bits. » Ils sont forts !
L’amour et le sexe au XXIème siècle
La web-série propose une évolution de la réflexion : on aborde d’abord le cas des sites de rencontre comme Tinder, puis on parle des nudes, ces photos de nous qu’on envoie sur Internet… Jusqu’à, logiquement, réfléchir sur le sexe avec des robots
.
En quelques clics, j’ai proposé un coup de téléphone à Laure Michel, à l’origine du projet. La preuve qu’il est hyper simple aujourd’hui de contacter n’importe qui n’importe quand, grâce au numérique. Elle m’a expliqué sa démarche :
« J’ai déjà fait trois documentaires pour Arte qui parlaient d’amour et de sensualité. J’ai parlé de bisexualité, du culte des seins… Et je me retrouvais à chaque fois à parler du virtuel.
Dans Cyberlove, le thème global c’est l’amour virtuel qui va crescendo. À force, on se retrouve plus vraiment à aimer des humains, mais plus une projection idéalisée de la personne et de l’amour en lui-même. »
Les fictions et documentaires qui parlent de relations virtuelles se retrouvent souvent à émettre des jugements négatifs. Love me Tinder proposait une réflexion hyper intéressante de ce type de relations, mais finissait sur une note assez triste.
Et la série Black Mirror est constamment pessimiste. Les relations virtuelles sont-elles vraiment si mauvaises ?
Laure Michel se refuse à émettre un jugement :
« J’ai l’impression que dans les médias français, on dit toujours que les nouvelles technologies c’est inquiétant, qu’on perd les gens…
Moi j’ai pas voulu tomber là-dedans. Je crois que ça relie les gens d’une façon nouvelle, même s’il y a des dérives. Pour ma part, j’ai essayé de rester la plus neutre possible. »
Les nouvelles technologies ou l’émancipation des marginalisé•es
Communiquer plus vite, ce n’est pas le seul bénéfice des nouvelles technologies : grâce à Internet et aux applications, on peut rencontrer des gens qui nous ressemblent. Des personnes qu’on n’aurait pas rencontrées dans la réalité parce qu’elles sont trop loin ou parce qu’on est trop timide.
Pour Laure Michel, cette évolution a été vraiment positive pour les groupes marginalisés :
« Dans l’un des épisodes, Florent Ruppert, auteur de BD, explique qu’Internet lui a appris à comprendre le corps des femmes.
C’est aussi un vecteur de socialisation pour les gens qui sont marginalisés : les adeptes de BDSM, les échangistes… Mais il y a quand même quelque chose d’inquiétant : on s’expose plus facilement sur le web ; et on devient d’une certaine façon des proies faciles. »
Les épisodes sont disponibles gratuitement sur le site d’Arte Creative et je préfère vous prévenir : c’est vraiment très passionnant.
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