Cela fait depuis juin 2022 que le pôle national de lutte contre la haine en ligne du tribunal judiciaire de Paris est sur le coup. Mais les choses viennent de s’accélérer subitement : mercredi 5 juillet, l’AFP a appris de source judiciaire qu’un juge d’instruction a été « récemment » saisi pour enquêter sur le rappeur Booba, accusé par la femme d’affaires et papesse des influenceurs Magali Berdah d’avoir instigué une campagne de cyber-harcèlement massive à son encontre.
Sur Twitter, l’artiste se livre depuis plusieurs mois à une lutte acharnée contre ceux qu’il nomme les « influvoleurs », aux côtés d’un collectif « d’aide aux victimes d’influenceurs » pour déjouer les arnaques dont sont victimes les internautes. Magali Berdah figure en haut de sa liste : il a d’ailleurs déposé une plainte contre X pour dénoncer « selon lui, des pratiques commerciales trompeuses de Shauna Events (l’agence d’influenceurs de Magali Berdah, ndlr), engendrant l’ouverture d’une enquête préliminaire en septembre 2022 à Grasse », comme le rappellent nos confrères du Monde.
« On va pouvoir s’expliquer »
« Elie Yaffa (le vrai nom de Booba, ndlr) a hâte de s’expliquer, car il estime que dénoncer n’est pas harceler », a précisé auprès de l’AFP un porte-parole de l’agence de communication qui assure la représentation du rappeur. Ce dernier a d’ores et déjà été convoqué par le juge d’instruction, à une date non communiquée. S’il ne s’y présente pas, un mandat d’arrêt pourrait être émis à son encontre.
En effet, Magali Berdah a déjà déposé une dizaine de plaintes contre Booba, qui, convoqué par le tribunal judiciaire de Paris, ne s’est jamais présenté.
Toujours selon les mots du porte-parole, Booba se considère comme « un lanceur d’alerte » et « compte faire la preuve devant le juge d’instruction qu’il n’y a pas de cyber-harcèlement auprès de Magali Berdah et qu’il s’agit d’une stratégie de victimisation ». « On va pouvoir s’expliquer » a renchéri sur Twitter le premier concerné.
28 autres personnes mises en cause
« L’infraction de cyber-harcèlement a été créée par une loi de 2018. Elle peut être constituée dès lors que plusieurs personnes s’en prenant à une même victime savent que leurs propos ou comportements caractérisent une répétition, sans que chacune de ces personnes ait agi de façon répétée ou concertée » poursuit Le Monde.
Justement : le parquet a précisé mercredi que 28 personnes devaient prochainement comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris pour cyber-harcèlement aggravé, menaces de mort ou encore menaces de crime à l’encontre de Magali Berdah. La femme d’affaires a par ailleurs porté plainte contre Twitter pour complicité de cyber-harcèlement.
Le marché des influenceurs est scruté de près depuis quelques mois. En juin, le Parlement a voté à l’unanimité une loi visant à encadrer les pratiques des influenceurs. Affaire à suivre.
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