« Aujourd’hui c’est une ferme décision qu’a rendue la justice française pour mon préjudice personnel d’une part mais aussi contre le cyberharcèlement, et toutes les formes de discriminations sur les RS [réseaux sociaux]. Il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir mais nous sommes sur la bonne voie », a déclaré l’artiste sur Twitter, le 12 décembre. Selon les informations du Monde et de l’AFP, le chanteur français a obtenu gain de cause dans le procès qu’il avait intenté pour cyberharcèlement. Onze des auteurs des faits, qui l’avaient notamment insulté de « gigantesque fiotte », ont été condamnés pour des peines allant de 3 à 6 mois de prison avec sursis. Six autres ont été relaxés par le tribunal correctionnel.
La haine des catholiques extrémistes
Il avait suffi d’un concert donné dans une église parisienne, en juin 2021, pour déclencher une vague de haine en ligne contre lui. Après avoir chanté à l’église Saint-Eustache, Eddy de Pretto avait dénoncé les quelque 3 000 messages violents qu’il avait reçus et les conséquences qu’ils avaient eu sur sa santé mentale. « J’ai eu très peur de sortir de chez moi, des troubles du sommeil (…) des troubles dépressifs, je n’arrivais pas à comprendre cette violence », avait alors témoigné le chanteur de 29 ans. Les messages qui ont valu à ses harceleurs d’être condamnés, par exemple, lui reprochaient d’avoir « souillé » leur foi catholique en interprétant en chanson sur l’homosexualité dans l’église. D’autres encore avaient vomi des propos abjects tels que : « Nous serons là à chaque date pour te rappeler que l’armée de Dieu ne laisse pas ce genre de blasphème impuni », ou encore « à bas la République qui nous fabrique des sous-hommes de cette espèce ».
Une victoire contre l’homophobie et le cyberharcèlement
Au grand dame des pourfendeurs de l’homophobie, Eddy de Pretto n’a jamais caché son homosexualité et dénonce l’homophobie mais aussi la masculinité toxique dans ses textes. Comme dans son titre « Kid », connu pour cette phrase « tu seras viril », dans lequel il pointe du doigt les injonctions à la virilité, et dont ces harceleurs sont de bien tristes clichés.
« Le tribunal rappelle qu’on ne peut pas impunément se livrer au lynchage numérique d’une personne dont les engagements publics, l’orientation sexuelle ou la personnalité ont eu le malheur de heurter certains extrémistes », a réagi M. Martin Lémery, l’un des avocats d’Eddy de Pretto. De quoi rappeler également que sur les réseaux sociaux comme dans la vie, l’homophobie est délit.
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