Live now
Live now
Masquer
culture-viol-bd-emma
Société

Le viol, « c’est pas bien, mais… » : une BD d’utilité publique

La culture du viol, ce n’est pas toujours aisé de la comprendre et de la combattre. La dessinatrice Emma en a fait une BD.

La définition du viol est juridiquement relativement simple :

« Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol. »

Pourtant, de nombreuses situations qui correspondent à cette description peinent à être classées par toutes et tous comme des « viols ».

De même, de nombreuses agressions sexuelles sont souvent minimisées, à tord. J’ai moi-même déjà entendu :

« C’est pas bien, mais… ce n’est pas un viol. »

C’est de ce sujet que traite la dessinatrice Emma dans son nouveau strip BD.

À lire aussi : Pourquoi je n’ai pas porté plainte après mon viol

« C’est pas bien, mais… », une BD sur la culture du viol

La dessinatrice commence par une anecdote personnelle qui plante le décor : alors qu’elle était enfant, un homme qui la trouve « mignonne » lui fait une quantité de réflexions qui la mettent mal à l’aise… Mais personne d’autre qu’elle ne relève.

C’est par ce genre « d’anecdotes », que l’on intègre, dès tout petit, que ce type de comportement est normal, d’autant plus qu’il est présenté comme tel dans nombre d’œuvres d’art et par des personnalités reconnues.

Cela explique par la même occasion comment il est possible que les agressions sexuelles se produisent parfois très tôt, entre enfants.

À lire aussi : Les agressions sexuelles entre enfants : vers la fin du tabou ?

En parallèle, on nous apprend tout de même à avoir peur des violeurs : ces individus effrayants et malfaisants qui nous attaqueraient la nuit tombée, dans une ruelle mal éclairée.

De la difficulté à s’identifier comme agresseur potentiel

En combinant ces deux apprentissages, on obtient en effet des adultes qui peinent à prendre un certain nombre « d’actes déplacés » pour ce qu’ils sont : des agressions sexuelles.

Et surtout, des adultes qui évitent de s’interroger sur leur propre comportement : puisqu’on leur a appris socialement qu’un agresseur est quelqu’un qui sévit dans un parking sombre, impossible de se définir comme tel… même en ayant potentiellement eu ce type de comportements.

Sortir de la culture du viol

Pourtant, faire le tour de ses propres comportements en matière de « séduction » et de « sexualité » , c’est la base pour éviter de les reproduire.

Alors, bien sûr, ça coûte beaucoup de faire cette remise en question. C’est loin d’être une démarche évidente : ça signifie potentiellement se rendre compte d’avoir « abusé », « insisté », « fait céder » quelqu’un un jour, sans même savoir que c’était mal.

Mais en réalité, il s’agit juste d’un apprentissage nouveau, de se débarrasser des lunettes « culture du viol » pour chausser celles qui correspondent à ce qu’Emma appelle « culture du consentement ».

À lire aussi : Culture du viol, consentement et « zone grise » : des concepts imaginaires ?

Sortir de la culture du viol, c’est faire disparaître la drague ?

Bon, certaines personnes s’inquiètent des répercussions que cela pourrait avoir sur la société :

Alors je propose à ces gens-là d’écouter ce petit passage de l’intervention de Geneviève Fraisse sur France Inter le 26 novembre, à 4:37 :

« La question de l’érotisme est une ritournelle, qui pour moi s’est inscrite au moment de la révolution française quand on s’est demandé si on pouvait conjuguer sexualité et égalité. »

L’historienne de la pensée féministe qu’elle est développe son propos, expliquant que les mêmes craintes étaient alors exprimées que celles qu’on entend aujourd’hui sur « la mort de la séduction à la française », ou celle de « la drague ».

Or, le désastre annoncé ne s’est a priori pas produit.

Alors, rassuré·es ?

À lire aussi : Harcèlement de rue ou compliment ? — Je veux comprendre


Les Commentaires

2
Avatar de pepe le moko
29 novembre 2017 à 18h11
pepe le moko
@Prismus en fait il faut aller sur la page Facebook de la dessinatrice Emma. Chaque case est représentée sur une image.
J'ai l'impression que le blog a été fermé en prévision de la vente de 2 albums BD :/
0
Voir les 2 commentaires

Plus de contenus Société

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-28T150710.132
Beauté

Elle avait dévoilé son crâne pendant le concours Miss Grand, Safiétou Kabengele nous raconte les coulisses de son parcours de miss

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-25T111624.319
Santé

« Et si mon corps était en perpétuelle réaction inflammatoire ? » : Charlie, 29 ans, raconte ses années d’errance face aux effets secondaires des contraceptions féminines

20
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-20T111708.991
Lifestyle

« L’alcool est une condition sociale et on peut rapidement être mis de côté si on ne la remplit plus » : Elena, 36 ans, raconte comment elle a arrêté de boire

Source : Getty Image / MARIA DUBOVA
Féminisme

Ève, 42 ans : « Quand il m’a demandé où était le nettoyant après six mois de vie commune, j’ai pleuré »

5
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-15T163147.788
Livres

Samah Karaki : « C’est la culture sexiste qu’il faut questionner, pas la présence ou l’absence de l’empathie »

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-13T154058.525
Santé

« Ah, on dirait que t’as le cancer » : Laure raconte comment l’alopécie affecte son quotidien

6
[Image de une] Horizontale (24)
Culture

3 raisons de découvrir Agatha, le nouveau thriller psychologique à lire de toute urgence

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T170053.120
Santé

« On n’en parle pas assez, mais être malade prend du temps ! » : Solène raconte son quotidien avec une maladie chronique invisible

1
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T164414.844
Société

« Je n’ai pas porté plainte parce qu’il y a des enfants en jeu » : Jade, victime d’exploitation domestique à 17 ans

1
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T115104.723
Santé

« Le sommeil occupe une place bien plus importante dans ma journée » : Quitterie, 25 ans, raconte son quotidien avec la sclérose en plaques

La société s'écrit au féminin