Le 19 avril 2019
Quand j’étais ado, j’étais persuadée que Dunkerque était en Autriche.
Faut dire, j’étais en section européenne et je passais pas mal de temps à apprendre l’anglais, mais aussi l’allemand. Donc je lisais doune-kerqueu, et je localisais cette ville dans un pays germanophone.
Quand la culture G nous plonge dans l’embarras
Si mes potes se sont bien foutus de ma gueule, ils étaient quand même bluffés par mes notes en Anglais, mes notes en philo (j’ai eu 17 au bac, cheh les rageux), et mes notes en sport (SI ÇA COMPTE).
Bref, j’ai dû expliquer aux moqueurs qu’on avait chacun nos points forts.
« Et puis en plus Amelia, toi t’sais même pas comment on dit moissonneuse-batteuse en allemand ».
Pour les curieux, ça se dit Mähdrescher !
J’ai longtemps, comme toi sans doute, essuyé les remarques de parents ou de premiers de classe, qui pour se faire mousser l’égo aimaient bien taper sur les points faibles de leurs cadets ou de leurs camarades de classe.
Mais voilà pourquoi il ne faut pas que tu culpabilises sur ton niveau de culture G !
La culture G, qu’est ce que c’est ?
Le dictionnaire en ligne L’Internaute, donne cette définition de la culture générale :
« Ensemble de connaissances qui ont de l’importance dans une société et qui concernent différents domaines intellectuels.
La culture générale est enseignée dès le plus jeune âge à l’école, mais s’acquière également par la curiosité personnelle et l’expérience.
C’est une notion importante en société qui permet de communiquer avec le plus grand nombre. »
Ok, c’est noté Michel !
Alors bon, la culture générale, je suis bien d’accord, c’est très important et c’est un outil de communication et de compréhension pour les membres d’une population.
Bien sûr, les fondamentaux de la culture générale peuvent varier en fonction du pays duquel tu viens.
Les Américains connaissent forcément plus de tips concernant leur pays que nous, et vice-versa.
Toutefois, certains éléments de la culture générale, qui découlent de l’Histoire par exemple, sont communs au monde, et pour mieux comprendre ce dernier il est nécessaire de les connaitre un minimum.
MAIS ne pas tout savoir, c’est PARFAITEMENT normal.
Même ton daron, avec ses petites lunettes rondes et son air d’intello d’amour, a des points faibles dans certains domaines. Car personne n’est infaillible.
Comment déculpabiliser sur ton niveau de culture G
Tu sais, il ne faut pas que tu te laisses shamer par tes camarades, tes potes, tes parents ou tes frères et sœurs.
Car s’ils excellent dans un domaine dans lequel tu as des lacunes, tu excelles ou du moins tu t’y connais sûrement dans un domaine qu’ils ne maîtrisent pas, ou peu !
Alors pour commencer…
Identifie tes points forts
(Ça c’est le mien)
Si, si, je t’assure, tout le monde en a. Le tout est de savoir en définir les contours.
Tes points forts ne sont même pas obligés de correspondre à une matière enseignée à l’école !
Si tu es plus balèze en séries télé qu’en mathématiques, et en Instagram qu’en géographie, ça n’est pas grave car
guess what, le monde a évolué et ses besoins aussi.
Aujourd’hui, il y a des métiers qui n’existaient même pas il y a quelques années et qui sont nés avec les réseaux sociaux comme le community management, par exemple !
Et pour exercer ces professions, le monde a besoin de gens calés dans ces domaines…
Aujourd’hui, kiffer les séries, ça n’est plus considéré comme une passion de branleurs, mais bien comme un vrai hobby qui nourrit le cerveau.
Bref, identifie ce que tu aimes et en quoi tu es bonne.
C’est ton point fort à toi.
Et peu importe de quelle nature est ta compétence, elle fait forcément partie d’un groupe plus large d’outils qui servent d’une manière ou d’une autre à la culture générale.
Ne te laisse pas démonter
Maintenant que tu connais tes points forts, tu as beaucoup plus confiance en toi et en ta génialerie.
Alors il n’est plus question de te laisser diminuer par les autres !
Tu ne sais pas en quelle année est mort Charles Martel ?
Déjà QUI SAIT ÇA à part ton prof d’Histoire et Jean-Eude, ton voisin de table méga fayot ? Pas grand-monde sans doute.
Surtout, ça n’est pas grave, tu chercheras en rentrant chez toi, mais en attendant, conserve le sourire et ta confiance en toi.
Car ton prof d’Histoire et Jean-Eude ont sûrement moins de notions féministes que toi !
Le tout désormais, c’est de conserver ta confiance en toi coûte que coûte et garder en tête que tu es forte dans tes domaines.
Apprends de tes erreurs
Je sais, ça n’est jamais agréable de rester comme deux ronds de flanc quand on te demande quelle est la capitale du Vénézuela.
Mais identifier tes faiblesses peut aussi et surtout te faire progresser.
Plutôt que de mal vivre cette expérience, de te recroqueviller comme un cloporte, et ne plus jamais ouvrir la bouche par peur de dire une connerie, fais des recherches une fois chez toi.
C’est bon ? Tu sais désormais que c’est Caracas ? Génial, tu as appris un truc ! Tu as acquis une connaissance, et c’est super pour TOI.
Pas pour ton prof ou Jean-Eude, pour TOI.
Se gourer ou ne pas savoir, ça n’est JAMAIS grave et ça force à se renseigner.
Alors sois curieuse et ne reste pas sur un échec. Va plutôt faire des recherches sur le truc que tu ne connaissais pas.
La curiosité est selon moi la clé de voute de l’apprentissage et par extension de la culture générale.
J’en profite pour te conseiller le compte Instagram ta_culture_g, qui publie deux fois par jour et t’apprends tout un tas de machins, que tu pourras aisément ressortir en société pour impressionner tes potos !
Relativise
C’est un conseil basique mais primordial, si tu veux mon avis.
Dis-toi qu’il est parfaitement naturel que tes aînés en sachent plus que toi. S’ils ont 62 ans, il ont plus vécu, plus vu, plus appris.
Quand tu auras 62 piges, toi aussi tu seras un puis sans fond de connaissances.
MAIIIIIIS, rappelle-toi également qu’il y a des éléments de la culture G et sans doute surtout de la pop culture, que tu connais mieux que ces fameux aînés.
Tu maitrises davantage les réseaux sociaux, les nouvelles technologies, Game of Thrones, tu sais chercher des informations précises sur la Toile, ton cerveau va à 2000 à l’heure car il est habitué à traiter tout un tas d’infos grâce notamment à Internet…
La culture, une histoire de partage
Je ne généralise pas. Il y a des darons hyper calés dans des « domaines de jeunes » et des jeunes mauvais dans ce qui est censé être « leur domaine ».
J’en suis l’exemple parfait, puisque j’ai 26 ans et ne sais toujours pas comment utiliser Facebook.
Et même dans ces cas là, chacune des parties possède un domaine dans lequel il est plus fort que l’autre.
Si tu veux mon avis, la culture générale ne doit pas être un prétexte à la rivalité mais au contraire au partage !
La culture générale est AVANT TOUT un ensemble de codes qui rassemblent les humains entre eux et leur permet de se comprendre.
C’est une matière importante dont il faut se servir à des fins positives.
Alors identifie tes forces, cesse de te laisser intimider par les Jean-Jacques-Je-Sais-Tout, et n’arrête jamais d’être curieuse.
Et tu culpabiliseras moins, j’en suis certaine.
Si tu as des solutions autres que les miennes pour aider tes camarades à ne plus se sentir mal, n’hésite pas à les partager en commentaires.
Le partage, les meufs. Le partage !
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Les Commentaires
Je trouve juste dommage de se forcer, de se bouger pour écouter/voir/lire quelque chose qui ne nous tente pas le moins du monde mais qu’on nous dit qu’il faut absolument le faire parce que c’est « un classique ». Justement, à l'école j’avais horreur des livres qu’on nous imposait de lire, c’etait des mauvaises expériences parce que ça ne venait pas de moi. J’ai fait une fac de lettres parce que j’adorais lire et que je voulais connaître l’histoire de la littérature, mais j’ai détesté tous les bouquins qui étaient au programme. Et un beau jour, comme je les avais sous les yeux, que j’en avais oublié le contenu, et que je devais faire du tri, je me suis dit « tiens, le rouge et le noir, je vais le relire pour me faire une idée avant de m’en débarrasser » bah ça a été une grande découverte: j’ai lu ce livre parce que j’ai été tentée de le lire, pas parce que c'était imposé. Je me suis réellement plongée dans l’histoire, j’ai adoré. Personne ne m’a poussée à m’intéresser, j’avais la liberté de m’en débarrasser sans l’ouvrir, sans qu’on me dise « mais c’est dommage de pas s’y pencher quand même... » et le livre était d’un coup beaucoup plus attirant. Ça m’a fait ça avec beaucoup de livres, de films, de musiques... je pense que la culture s’acquiert plus agréablement quand on a personne pour choisir ce qui est mieux, ce qui est valable, quand on nous donne pas de directives, parce qu’on a pas l’impression qu’on va être jugé sur nos savoirs et nos goûts. Et je pense aussi que quand on a envie de partager un savoir, c’est une meilleure solution de s’appuyer sur les goûts de la personne en face pour lui dire « peut être que ce film pourrait te plaire car il parle de tel sujet, c’est un thème qui a l’air de t’intéresser bien que tu ne sois pas fan du noir et blanc » plutôt que « tu devrais regarder ce film, c’est la base ». Personnellement, je perçois la première proposition comme une invitation à la découverte et la deuxième comme un point à ajouter dans la liste des courses à la reconnaissance culturelle et surtout une menace de jugement.