Vous voyez cette culotte ? Non, pas celle-là à froufrous, l’autre en bas à droite, en coton noir défraîchi, avec l’élastique détendu (et un trou au niveau de la fesse gauche). Eh bien cette culotte est incroyable, prodigieuse. Une vraie révélation.
Mais cette culotte, à vrai dire, ce n’est pas vraiment la mienne…
Revenons quelques années en arrière, aux côtés de la jeune ado de 15 ans que j’étais. J’étais alors sur un site de lingerie en ligne, bien décidée à faire chauffer la carte bleue parentale. Avec l’accord plutôt nerveux de ma mère, je sélectionne plusieurs ensembles, plutôt noir ou bleu foncé, en délicate petite dentelle. Quelques jours plus tard, le colis tant attendu était entre mes mains. Dès les premiers essayages, ma décision était prise : ma lingerie serait dorénavant sobre, chic et sexy.
Des années durant, j’ai donc passé chaque jour dans des ensembles délicats et terriblement féminins. Je vivais entourée de dentelle fine, de jeux de transparence et de petits nœuds en soie. Ma stratégie était imparable : toutes mes pièces de lingerie étaient choisies dans des tons noir et/ou rouge, et principalement en dentelle. Ainsi, tous mes ensembles étaient coordonnables, et même sous un vieux pyjama du dimanche, je savais que ma lingerie assurait.
La vie se déroule, je grandis et pars vivre seule à Paris pour mes études. Tout va bien, la féminité m’appartient. Vint alors ce week-end où je me rends en province à l’improviste pour passer du temps avec ma famille : mes parents et ma petite sœur, un chouette brin de fillette adolescente qui refuse de porter des jupes ou de se maquiller. Et là, le drame : je n’ai pas pris de sous-vêtements de rechange avec moi.
Je me tourne vers ma soeurette pour lui emprunter quelques trucs.
— Oui vas-y, tout est dans mon armoire tu peux farfouiller. — …mais t’as que des culottes en coton ? J’en porte jamais, c’est pas beau. — Ouais. Mais on s’en fout nan ?
Je pars me changer dans ma chambre, une culotte à la main, en marmonnant dans ma barbe un discours pontifiant sur l’importance de la sexynesse au quotidien… Deux minutes après, j’ai tout oublié.
QUUUUUUOI ? C’EST DONC POUR CA QU’ON DIT QUE LE COTON C’EST CONFORTABLE ? J’ai l’impression d’avoir posé mes fesses dans un nuage, d’être enroulée dans de la barbe à papa, de flotter dans un univers duveteux. J’ai 21 ans et je redécouvre le bonheur de la petite culotte en coton.
Depuis, j’ai compris que la féminité et le chic ne tiennent absolument pas à l’aspect de ma lingerie. J’ai donc « emprunté » depuis des mois cette culotte à ma sœur (si tu me lis, sache que jamais je ne te la rendrai) et j’en ai ajouté plusieurs à ma collection personnelle. Et c’est vraiment chouette : les jours où j’ai envie de traîner chez moi, ou au contraire quand j’affronte une dure journée, j’ai une mini-dose de douceur à portée de fesses dans mon armoire !
Comme quoi, le bonheur, c’est parfois simple comme une culotte en coton.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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Le coton, c'est la vie!
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