Nos protagonistes du jour habitent dans la rue Cul de sac, à côté de la voie Cul de sac, pas très loin de la place Cul de sac, tout près de l’avenue Cul de sac, à proximité de la Grande Muraille du Silence.
Voilà de quoi vous mettre dans l’ambiance tout à fait improbable de Cul de sac, un livre signé Richard Thompson, dont le premier tome qui réunit tous les strips vient de paraître aux éditions Urban comics.
L’avantage du strip, c’est son efficacité : en quelques cases, un bon petit éclat de rire est garanti.
Comme je viens de le préciser, il s’agit donc de strips (des petites bandes dessinées de trois cases ou d’une page), humoristiques, initialement publiés dans le Washington Post à partir de 2004. L’avantage de ce format, c’est son efficacité : en quelques cases, un bon petit éclat de rire est garanti.
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Cul de sac remplit parfaitement ce contrat de concision et d’hilarité. On y suit les péripéties et la vie quotidienne de la famille Otterloop, et plus particulièrement d’Alice, quatre ans, gamine complètement déjantée à l’esprit déjà bien affûté.
Son grand frère, Petey, est un adolescent lunaire, pas toujours très conscient de ce qui se passe autour de lui et souvent en pleine réflexion sur le sens de l’existence humaine.
Leurs parents sont quant à eux des parents aimants, pleins de bonne volonté et soucieux de transmettre leurs connaissances et leurs valeurs à leurs enfants.
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Le tableau peut paraître convenu, brossant un portrait de la bonne famille américaine de classe moyenne. Mais cette image parfaite est malmenée, et ce grâce à l’humour très décalé et subversif qui parcourt les pages.
On s’amuse de l’audace d’Alice et de son côté peste désinvolte qui n’en a pas grand chose à faire des affects des autres. On s’amuse aussi des maladresses et de la naïveté de Petey, de son côté empoté vraiment pas dégourdi. On s’amuse des pauvres parents qui essayent de s’imposer mais qui se font complètement troller par leurs enfants.
Autre figure incontournable de la bande dessinée qu’il faut absolument mentionner, c’est M. Danders, un hamster, mascotte de la classe maternelle d’Alice. Fin lettré quelque peu snob et condescendant envers le reste de l’univers (oui c’est un hamster qui parle), son cynisme de rongeur est divin.
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Dans la lignée des Calvin et Hobbes ou de Mafalda, Cul de sac joue avec un immense talent du mélange entre le côté candide et naïf et des réflexions très adultes et existentielles de la part des enfants.
Entre deux préoccupations d’enfant de maternelle ou d’ado confronté au poids de l’univers se glisse, en toute simplicité, une critique caustique de la société de consommation ou bien une plaisanterie légèrement bordeline qui pourrait heurter les esprits bien-pensants.
En outre, derrière ce mélange d’improbable et de piquant, un brin de tendresse n’est pas oublié, et de cette famille Otterloop émane aussi beaucoup d’amour.
Le réalisme universel et inter-générationnel de la bande dessinée mêlé à un humour vif et spirituel fait de Cul de sac une référence évidente en matière de strips !
Richard Thompson croque les humains, leurs angoisses, leurs joies, leurs interactions avec une vraie finesse, et c’est ce réalisme universel et inter-générationnel mêlé à un humour vif et spirituel qui fait de Cul de sac une référence évidente en matière de strips !
Cul de sac est sortie le 29 avril en librairie !
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