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Je cuisine et je suis féministe (n’en déplaise aux esprits étriqués)

Margaux est rédac culinaire ET féministe : contrairement à certaines idées reçues, les deux ne sont pas incompatibles !
Aujourd’hui c’est #EnCuisineSimone ! Tu as envie de te (re)mettre à cuisiner, mais pas forcément de passer mille ans aux fourneaux ? Pas de souci.

Pas besoin de sublimer une viande rare comme dans Top Chef pour te faire plaisir… il suffit de lire nos articles du jour consacrés à la cuisine simple, économique, plutôt saine et surtout savoureuse !

Ma petite passion à moi, c’est la cuisine. « Merci de la précision, capitaine évidence », me direz-vous après avoir jeté un oeil à ma tartofrites et à mes grilled cheese.

meryl streep julie et julia

C’est moi si on oublie de compter l’anus d’animal mort tourné vers le visage

On m’a souvent fait remarquer que la cuisine, pour une fille, c’est pas super original. Ou même qu’avec ce que je fais, au moins, je ne dois pas me prendre de remarques sexistes.

Spoiler alert : si !  Alors quand je suis tombée sur cet article du Guardian à propos de la compatibilité cuisine/féminisme, écrit par Jessica Valenti… j’ai eu des coeurs dans les yeux.

L’auteure y explique comment elle a réussi à conjuguer féminisme et amour de la cuisine à travers l’éducation de sa fille.

À lire aussi : 15 mauvaises raisons de ne pas être féministe

Pendant longtemps, la cuisine a été un symbole de soumission de la femme : le cliché de la mère de famille qui reste faire le repas pour l’homme pendant qu’il va chasser le gnou a la peau dure.

Encore maintenant, il n’est pas rare que des personnes se prenant pour le prochain Bigard répètent sans cesse ces mêmes blagues pas drôles à base de « Ah ben, la femme dans la cuisine hein, eh, pouet, c’est de l’humour ça va hein ». Stop. Hammer time.

Moi, je n’ai pas d’enfants et je ne compte pas en avoir avant un moment, mais cet article a soulevé quelques questions intéressantes sur mon rapport à la cuisine et a fortiori, sur ma rubrique chérie… qui est un peu comme mon enfant, au fond !

Est-ce que je fais la cuisine parce que je suis une fille ?

Television - Downton Abbey

Oui et non. J’ai été élevée par une famille gourmande, jamais avare de bonne bouffe et la cuisine a toujours plus ou moins été une évidence pour moi. J’aimais bien traîner en cuisine, goûter ce qui se préparait et voir la magie s’opérer.

Évidemment, je n’ai pas dû forcer pour entretenir cette passion. On m’a fait comprendre que mon amour pour la cuisine serait un atout plus tard pour que quelqu’un accepte de faire la bête à deux dos avec moi, le fameux « bonne à marier » qui fait rire un peu jaune, sans même avoir de maïs entre les dents.

À lire aussi : Quelle leçon de tes parents as-tu dû « désapprendre » ?

Celles et ceux qui me conseillaient passait à côté de ce qui m’intéressait moi dans la cuisine.

Je me suis retrouvé le cul entre deux frigos : entre ceux qui disaient qu’il fallait continuer de cuisiner pour trouver quelqu’un et ceux qui me disaient qu’au contraire, je risquerais de m’attirer un macho qui me prendrait pour sa bonne, pas évident de s’y retrouver.

Le truc dans ces deux avis-là, c’est qu’ils passaient totalement à côté de ce qui m’intéressait moi dans la cuisine : MANGER (et expérimenter) !

J’avais pas envie de choisir ce qui me passionnait dans la vie en fonction de qui voudrait bien de moi, je voulais juste faire ce que j’aime.

big-arrete-etudes-fais-passionne-temoignage

Donc certes, cuisiner n’a pas été quelque chose de très difficile pour moi, je n’ai pas dû m’imposer ou me battre pour avoir le droit de le faire car cette activité fait partie des normes attribuées à mon genre.

Mais ce n’est pas parce que la cuisine est traditionnellement rattachée aux femmes (en tout cas, la cuisine non professionnelle) qu’en cuisinant et en parlant de bouffe je participe à ce cliché !

La cuisine, un truc vital

welcome to me kristen wiig

À lire aussi : Et si on arrêtait de juger l’assiette du voisin ?

À la base, manger, ça concerne tout le monde. Il faut se nourrir pour survivre !

L’auteure de l’article explique que la cuisine peut être un facteur d’émancipation, une manière de gagner son indépendance en sachant comment s’occuper de soi-même.

Savoir se préparer autre chose qu’un pot de nouilles instantanées peut devenir vachement grisant. J’éprouve toujours une satisfaction particulière lorsque je réussis à cuisiner un plat compliqué et technique.

Je n’aborde pas la cuisine comme si c’était une tâche qui me revenait logiquement. Quand j’ai envie de me vautrer avec un paquet de chips, j’enfile un pyjama et je fais ça et quand j’ai envie d’une tarte à l’avocat, je prends mon tablier et je fonce en cuisine.

Je n’aborde pas la cuisine comme une tâche qui me revient logiquement. Si je cuisine, c’est pour moi.

Je cuisine parce que j’ai besoin de me nourrir et de me sentir fière d’avoir accompli un truc, pour l’amour des textures et des saveurs, pour me détendre… pour moi, quoi !

Je ne vais pas arrêter d’avoir faim juste parce que la cuisine est habituellement attachée au rôle traditionnel attribué aux femmes, tout comme je ne vais pas arrêter de faire mes poussières ou laver mon linge, parce qu’être une fille ne me prive ni de mon allergie aux acariens ni de renverser ma sauce de burger sur mon t-shirt, malheureusement.

Je ne fais pas ces choses parce que je suis une femme mais parce que c’est essentiel, autant que déboucher mon évier ou mes toilettes.

julie et julia meryl streep

Faire sa chantilly comme une star

La cuisine ça concerne tout le monde

Moi, je suis pour la cuisine faite par tout le monde. J’aime faire connaissance avec les gens en parlant de bouffe, cuisiner avec mes amis et partager ça. Je ne pense pas que la popote soit réservée à un sexe ou à un autre, on a tou•te•s besoin de manger et de savoir se débrouiller seul•e !

À lire aussi : Ces trucs qui me manquent depuis que je vis « loin » de mes parents

Finalement je pense que le problème réside dans le point de vue. Chacun devrait pouvoir apprendre à cuisiner sans que ce soit associé à son genre… qui n’a, c’est le cas de le dire, aucun rapport avec la choucroute.

À chaque fois que quelqu’un associe automatiquement la cuisine à une tâche « féminine », il ou elle tend à renforcer ce cliché, même en voulant le dénoncer.

L’émancipation passe surtout par la liberté de choix. En parlant de la cuisine comme d’une activité réservée aux femmes et en expliquant aux filles qu’elles ne devraient plus cuisiner sous risque d’entretenir les stéréotypes, on les empêche de faire un choix.

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Cuisinez si vous voulez, nourrissez-vous de chips et de nouilles instantanées si c’est votre trip !

La cuisine n’est pas une activité qui requiert un genre particulier ! C’est un merveilleux moyen de se faire plaisir tout en s’occupant de soi-même.

Tout le monde peut s’y mettre à son niveau et m’y intéresser en tant que fille n’influence pas mon féminisme.

À lire aussi : « Femmes contre le féminisme » : décryptage d’un paradoxe

Tout comme mon intérêt pour la mode ou pour les dessins animés n’affecte ni mon féminisme ni ma maturité (eh non, les films d’animations ne sont pas que pour les enfants).

Comme d’hab, il suffirait juste de foutre la paix aux gens quand ils font quelque chose qui les passionne. La cuisine concerne tout le monde et je ne pense pas qu’en la fermant à un genre en particulier on fasse vraiment avancer quoi que ce soit…

Je suis rédac culinaire, je suis féministe et je pense que c’est compatible. Et vous ?

À lire aussi : #TesFéministeMais… tu suces ?

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Les Commentaires

48
Avatar de philatela
7 juillet 2015 à 15h07
philatela
Haha ça me fait penser que j'avais vu un reportage sur les îles feroe ou un cuisinier disait que la cuisine était affaire de force et de saveurs et donc d'homme et que d'ailleurs les femmes devraient y être interdites. Comme quoi les préjugés du genre se contredisent d'eux-même
2
Voir les 48 commentaires

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