Pour les femmes, à la télévision, ce n’est pas la fête tous les jours : commentaires sexistes pendant les Jeux Olympiques, émissions conduites par des présentateurs masculins où les femmes servent de faire-valoir… Mais ça pourrait s’arranger : à partir du 1er mars 2015, le Conseil de Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) prend des mesures pour améliorer l’égalité hommes-femmes dans les médias. Et cela grâce à une délibération relative au respect des droits des femmes à la télévision adopté le 4 février dernier.
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Le CSA s’intéresse d’abord à la représentation féminine dans les médias audiovisuels.
Concrètement, ces derniers vont devoir compter le nombre de femmes et d’hommes qui apparaissent sur leurs chaînes de télévision : présentateurs•trices, animateurs•trices, journalistes, chroniqueurs•euses, expert•e•s et invité•e•s. Selon le Figaro
, France Télévisions s’est déjà engagée à augmenter le nombre de ses experts femmes, pour qu’il passe de 30 à 35% d’ici la fin de l’année.
C’est encourageant, mais il en faudra sans doute bien plus : pour rappel, en 2013, le CSA avait constaté que seulement 35% des personnes qui interviennent à la télévision française étaient des femmes, alors qu’elles représentaient 51,1% de la population.
Les programmes, eux aussi, vont être zieutés de près. Ils devront absolument inclure des contenus qui contribuent « à la lutte contre les préjugés sexistes et les violences faites aux femmes », qu’il s’agisse de programmes de fiction, de débats ou de documentaires. Leur liste devra être remise chaque année au CSA, qui s’assurera qu’ils sont montrés aux heures où les téléspectateurs sont les plus nombreux devant le poste.
Ozap explique aussi que les chaînes évalueront leurs programmes destinés aux jeunes, ceux de télé-réalité et les fictions selon une grille spécifique conçue par le CSA, pour déterminer si ces contenus présentent ou non une image de la femme stéréotypée.
Le CSA propose aussi aux médias, toujours d’après le Figaro, d’imposer sur leur antenne un nombre minimal d’oeuvres ou de sujets de journal réalisés par des femmes, mais cette dernière mesure n’a rien d’obligatoire.
Enfin, et c’est une très bonne nouvelle, la diffusion de propos sexistes ou d’images dégradantes pour la femme dans les médias audiovisuels sera susceptible d’être sanctionnée. Des poursuites pourraient alors être engagées, conformément à la loi du 4 août 2014 sur l’égalité réelle entre les femmes et les hommes en matière de communication audiovisuelle.
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