Parfois, je me prends à rêver qu’on me confierait le pitch d’un crossover entre deux séries – que ce soit des séries que j’aime, des séries dont je me moque, ou un savant mélange des deux. Mais le monde n’est pas forcément prêt à voir quelque programme télévisé renier son intrigue initiale. Enfin si. Mais pas dans le même univers.
Non mais c’est vrai, quoi : les séries, c’est bien, c’est addictif, mais au bout d’un moment on a envie d’un peu de renouveau, d’un souffle de vent frais qui viendrait balayer le temps d’un épisode nos petites habitudes. J’ai envie qu’on me sorte de mes charentaises et qu’on me fasse courir pendant quelques minutes dans des Louboutin sous la pluie, tu vois l’idée ? La surprise, le WTF : je ne désire que ça.
C’est pourquoi je prends le taureau par le poil et te propose quelques idées de synopsis de crossover entre quelques séries qui n’ont, à première vue, rien à voir.
Game of Thrones et How I met your mother
Tu sais ce qu’il manque à How I met your mother, selon moi ? Un peu de fantaisie, caractérisé par une pointe de fantastique. Et c’est justement ce qu’un crossover avec Game of Thrones pourrait apporter à la série.
L’intrigue pourrait s’apparenter à la suivante : c’est le soir d’Halloween (le soixante-quatorzième dont il est fait référence depuis le début de la série). Alors qu’il est toujours déguisé en bulletin de vote nul, Ted croise le regard d’une jeune femme. Ses longs cheveux presque blancs contrastent avec ses sourcils noirs et fournis, son air renfrogné et sa moue boudeuse.
« Les enfants, elle était parfaitement déguisée. Elle semblait y avoir mis tout son coeur, et je me suis dit qu’elle devait être dans l’ingénierie vu comme les deux dragons qu’elle avait sur l’épaule semblaient réels », dit-il alors à ses enfants, complètement saoulés : cette fois, c’est sûr, leur père se fout vraiment de leur gueule.
Il leur raconte alors comme il a tenté de séduire la jeune femme, qui semblait totalement perdue. En réalité, la dénommée Daenerys s’était perdue dans une faille temporelle : alors qu’elle était en train d’escalader le Mur pour aller à l’extérieur de Westeros, elle a misérablement chu. Elle est tombée tellement vite et de si haut qu’elle a été happée par un trou noir (j’ai pas dit que ça devait être physiquement probable, cette histoire, ok ? Surtout que, bon, Game of Thrones n’est pas réputé pour sa vraisemblance) et s’est retrouvée, je te le donne en mille, sur le toit d’un appartement new-yorkais.
Heureusement pour elle et pour le bien de l’intrigue, cette mésaventure a lieu le soir où tout le monde est habillé comme un con — et Daenerys de passer inaperçue aux yeux de tous, sauf à ceux de Ted, toujours à la recherche de son âme soeur, ce gros benêt.
Ted, justement, venait de réussir à choper, après moultes péripéties rallongeant la série de 10 saisons, le numéro de téléphone d’une femme (qui n’était autre que la mère de ses enfants, dis donc). Mais en s’approchant un peu trop près de Daenerys, fasciné, une épée de Damoclès dans le boxer, il s’est attiré le courroux des bébés-dragons de cette dernière, qui ont essayé de lui cracher du feu à la face.
Peu précis et aussi puissants qu’un tire-comédons (pas très très puissant, ça veut dire), leurs jets de flammes n’ont réussi qu’à atteindre les mains de Ted, brûlant le numéro de sa future femme.
Et c’est ainsi que l’intrigue repartie de plus belle pour 46 épisodes. You. Pi.
De son côté, c’est en se faisant torpiller par Barney, particulièrement en forme ce jour-là, que Daenerys a mystérieusement rejoint sa contrée et son espace-temps.
Julie Lescaut et Breaking Bad
Si on y réfléchit pas trop fort, les deux atmosphères de Julie Lescaut et Breaking Bad pourraient rendre un truc pas dégueulasse
une fois mélangées. Enfin si. Mais ce serait drôlement rigolo.
Synopsis, au cas où vous auriez raté le début de l’épisode : Walter White a décidé de prendre des vacances bien méritées en famille à Paris. Ce n’est pas de gaieté de coeur qu’il part : entre son fils qui va se plaindre toutes les trois secondes parce qu’il en a marre de marcher, sa femme qui va faire mille allusions par heure à ses activités secrètes, la plus jeune de la tribu qui n’est toujours pas propre et son business-empire-de-la-drogue mis entre parenthèses pour quelques jours, ça s’annonce relou. En plus, Walter, les musées, ça l’emmerde.
Alors du coup, il a décidé au dernier moment avant le départ de rendre un peu rentable ce petit séjour au pays de Jean Moulin : il a glissé dans la couche de sa gosse un peu de marchandise, histoire de voir s’il ne pourrait pas par hasard développer sa petite affaire à l’étranger.
Mais alors qu’il soulage sa vessie à l’aéroport Charles de Gaulle, Skyler décide d’en profiter pour aller changer la petite, qui ne fleure pas la marguerite, dans les toilettes des femmes. Grave erreur : alors qu’elle ouvre la couche de l’enfant à côté de l’évier, elle remarque le sachet de pépites glissées par son époux. Furieuse, elle ne peut s’empêcher de jurer dans sa langue maternelle, ce qui attire l’attention d’une femme qui fait la queue pour entrer dans les commodités.
Pas de chance : cette femme, c’est Julie Lescaut. Elle vient de prendre quelques cours d’anglais au Wall Street Institute et est très fière d’avoir su comprendre que « FUCK » voulait dire « PUTAIN ».
Elle baisse alors les yeux sur les fesses du bébé et remarque l’infamie : de la drogue. Ni une ni deux, elle dégaine son gros gun et crie « POUTIOR ÈNDZEUPE IN ZI ÈRE POUTIOR ENDZEUPE IN ZI AIR » à Skyler — confondant la formule consacrée avec la chanson de Danzel :
https://www.youtube.com/watch?v=6GZer26llbU
Et c’est ainsi que le couple se retrouve en garde à vue. Ils sont menacés de prison, d’extradition vers les États-Unis où ils purgeraient une peine de prison longue comme mon bras. L’interrogatoire est musclé, Skyler pleure, Walter baisse les yeux et se mord les joues.
C’est alors que lui vient une idée : en bon petit chimiste, il se souvient que si on frotte très fort deux bouts de scotch ensemble*, ça fait une explosion suffisante pour pouvoir semer le trouble dans le commissariat.
Heureusement pour TF1, aucun des personnages de la série phare de la chaîne ne meurt, même si Julie souffre d’une commotion cérébrale et reste inconsciente quelques secondes pour faire stresser la ménagère derrière son écran.
La famille White, elle, s’empare de faux papiers et réussit à repartir vers les États-Unis, un peu plus désolidarisée qu’avant. Autant dire qu’au retour à la maison, Walter fera ceinture pendant quelques temps.
*Non. Non, c’est faux.
7 à la maison et Buffy contre les vampires
Branle-bas de combat chez les Camden alors que Rosie vient d’annoncer qu’elle allait se marier. Il s’agit là de ses douzième fiançailles et Annie, la mère, décide d’avoir une bonne fois pour toutes une conversation avec sa fille autour d’une tasse de thé et d’une assiette de petits gâteaux à la fleur d’oranger. Le patriarche aurait bien voulu s’en charger, mais il a un enfant de 7 ans accro à la coke à sauver, et un bon révérend ne laisse jamais ses paroissiens dans la peine.
Rosie raconte donc à sa mère sa rencontre avec Spike : c’était un soir, il était tard, elle rentrait chez elle après une soirée pyjama chez sa tante et l’homme lui a directement embrassé le cou. « Ça m’a fait des guilis », confie alors la jeune femme, qui devrait franchement rendre son vocabulaire un peu plus mature si tu veux mon avis.
Elle annonce alors avoir invité le blond platine à dîner pour le présenter à toute la famille. Annie, bonne poire, accepte. Ça tombe bien : elle a justement préparé une grosse tarte aux myrtilles.
Le soir venu, la famille Camden, face à la porte, en rang, les mains derrière le dos, découvre Spike. Mais dès que celui-ci passe le pas de la porte, il tente de bouffer tout le monde : c’était un piège, et Rosie est effondrée de s’être faite berner.
Fort heureusement, la foi et l’amour des Camden est suffisamment fort pour combattre le mal. Le révérend Camden fait un si beau discours sur la joie de se réveiller dans une maison ensoleillée, entourée des siens, sur la beauté des rencontres et le pardon. Non, il ne lui en veut pas d’avoir essayé de sucer le sang de son clan. « D’ailleurs, je ne suis même pas du genre à tuer les moustiques », conclut-il, la voix tremblante.
Le petit sermon fait son effet dans le coeur de Spike, qui réalise alors que des larmes roulent le long de ses joues. Il avoue être réellement amoureux de Rosie depuis au moins dix minutes et vouloir l’épouser. Un sourire bienveillant sur son visage, le père accepte alors de lui donner la main de sa fille. « Enfin, façon de parler, n’est-ce pas », finit-il par dire. Bonne vanne : tout le monde rit. Rosie et Spike s’embrassent et le générique apparaît à l’écran.
Et puis bon, quelques années plus tard, il quittera Rosie pour Buffy mais eh, ils auront tous deux connu une bien belle histoire d’amour faites de pétales de rose et de jardin fleuri.
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Les Commentaires
J'imagine bien Columbo tourner autour de Dean avec ses petites questions innocentes, comme ça, et le soupçonner pendant que Dean pète un câble opcorn: