Imaginez que vous viviez votre meilleure vie avec votre nouveau mari. Vous postez une photo de votre mariage tout frais sur votre compte Instagram. Et des inconnus ne trouvent rien de mieux à dire qu’ils trouvaient votre corps « mieux avant » — en se référant à une période où vous vous sentiez au fond du trou.
C’est ce qui vient d’arriver à Lena Dunham, qui vient de s’emparer de ce même réseau social pour s’insurger contre cette énième occurence de body-shaming et de grossophobie.
Lena Dunham s’insurge contre le body-shaming au lendemain de son mariage
Le 25 septembre 2021, l’actrice, réalisatrice et productrice pour la télé et le cinéma s’est mariée avec le musicien Luis Felber (dont le nom d’artiste est Attawalpa) à Londres.
C’est au retour de leur lune de miel qu’elle a pris le soin d’expliquer la violence absurde de la situation sur son Instagram le 6 octobre 2021 :
« La semaine dernière a été belle pour tant de raisons. Premièrement, je me suis mariée. Mon mari et moi avons voyagé dans la campagne et avons regardé des ruches d’abeilles et des champs de fleurs sauvages. J’ai pu ressentir l’amour intense de mes amis/de ma famille qui nous entourent. J’ai fait une petite pause dans mon travail, ce qui m’a rappelé à quel point j’aime ce que je fais et à quel point j’ai hâte de partager ce que j’ai fait avec vous en 2022. Je dis cela parce qu’au fil des ans, j’ai partagé de nombreux défis avec vous et ces moments de joie m’ont fait penser qu’on devrait admettre quand on est heureux aussi — ce n’est pas un crime.
Mais toute cette sécurité m’a fait oublier, un instant, pourquoi j’ai créé des limites si intenses avec Internet au cours des dernières années. »
« Quand arrêterons-nous d’assimiler minceur à santé/bonheur ? »
Révélée par son film indé Tiny Furniture en 2010, puis popularisée par la série Girls de 2012 à 2017 (deux de ses créations où elle tient les premiers rôles en plus des rênes de la réalisation), Lena Dunham a en effet beaucoup mis sa vie privée en scène sur les grands et petits écrans, ainsi que ceux des réseaux sociaux.
En s’exposant autant, l’artiste a pris l’habitude des critiques sur son art, mais aussi sur sa personnalité, et surtout son corps, poursuit-elle sur Instagram :
« Une chose avec laquelle je bataille particulièrement, en grande partie parce que je ne voudrais pas qu’elle pèse sur d’autres femmes, d’autres personnes, c’est que je devrais en quelque sorte avoir honte que mon corps ait changé depuis ma dernière apparition à la télévision.
Tout d’abord : “Est-ce que Lena a mangé le casting de Girls” n’est tout simplement pas une très bonne blague […]. Deuxièmement, c’est assez ironique de voir mon corps être comparé à un corps qui a également fait l’objet de mépris public — une chambre d’écho de la honte corporelle.
Enfin : quand apprendrons-nous à arrêter d’assimiler minceur à santé/bonheur ? »
En effet, beaucoup d’internautes s’« amusent » dans un odieux jeu de body-shaming à comparer le corps de la Lena Dunham du présent, y compris celle qui semble rayonner de bonheur sur sa photo de mariage, avec celle du passé (déjà jugée comme trop grosse pour passer à la télé par de nombreux haters et médias à l’époque de Girls), sans égard pour son humanité et sa santé mentale.
« Vivre dans son corps actuel sans le traiter comme une transition »
C’est ce qui amène la cinéaste à poursuivre, toujours sur Instagram :
« Bien sûr, la perte de poids peut être le résultat d’un changement positif dans les habitudes, mais devinez quoi ? C’est également le cas pour la prise de poids. Les photos auxquelles je suis comparée datent de l’époque où j’étais en période de forte dépendance, avec une maladie non diagnostiquée [le syndrome d’Ehlers-Danlos].
Ces quatre dernières années j’ai tâché de devenir sobre et de commencer à devenir une personne qui aspire à la santé et pas seulement à la réussite. Ces changements m’ont permis d’être le genre de sœur/amie/fille que je veux être, et oui — de rencontrer mon mari (qui, soit dit en passant, ne me reconnaît pas sur ces vieilles photos parce qu’il voit à quel point je suis éteinte dessus).
Je dis ceci pour toute autre personne dont l’apparence a changé avec le temps, la maladie ou les circonstances — c’est bien de vivre dans votre corps actuel sans le traiter comme une transition. Je le suis et je l’apprécie vraiment. Je vous aime tous. »
Qu’on aime ou non la personne et l’oeuvre de Lena Dunham, ce post reste un excellent rappel : ne pas tirer de conclusions hâtives d’une personne sur la seule base de son aspect physique.
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Crédit photo de Une : captures d’écran compte Instagram @lenadunham
Les Commentaires
Je lui souhaite tout le bonheur possible, son Instagram est très mignon/simple, effectivement et elle a l'air heureuse