Initialement publié le 21 juillet 2014
Je dois vous avouer un truc : je suis fascinée par Cristina Cordula. Je crois même qu’elle est à égalité avec Philippe Gildas (et c’est dire parce que je le regardais tous les soirs quand j’étais petite avec mes parents dans Nulle Part Ailleurs) en tête du top 3 de mes personnalités de la télé française préférées.
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C’est à cause d’elle (ou grâce à elle, comme tu préfères) que je regarde avec plaisir des émissions comme Les Reines du Shopping ou Nouveau Look pour une Nouvelle Vie — alors que la mode, j’en ai rien à carrer. Bon, j’ai tout de même plus d’affection pour la seconde émission, parce que j’aime bien l’idée de donner un coup de pouce à des gens pour qu’ils prennent confiance en eux. Quelle que soit la forme que ça puisse prendre.
C’est ce que Cristina fait avec la mode alors j’aime bien. Et elle le fait avec tellement d’entrain, tellement de joie, tellement de blagues de maman (je trouve qu’elle fait les mêmes blagues que ma maman, oui, je l’avoue), que je ressors de l’épisode le coeur léger.
Et encore mieux : je crois bien qu’elle m’apprend des trucs. Voici quelques-uns des enseignements que je tiens de Dame Cordula.
On ne sourit jamais assez
S’il y a un truc qu’on remarque en regardant une émission de Cristina Cordula, c’est qu’elle sourit à peu près tout le temps. Moi, quand j’étais ado j’avais tendance à penser qu’avec mon sourire facile, les gens allaient me prendre pour une fille un peu con. Que si je tirais la tronche en regardant l’horizon d’un air lointain, on allait me trouver intrigante et mystérieuse. Alors j’essayais de faire la gueule, et c’était triste parce que c’était pas moi.
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J’avais surtout l’air d’être en pleine crise de constipation.
Et puis un jour, une grande dame qui sourit sans cesse (sauf quand elle fait semblant d’être en colère) est apparue dans ma télé. Elle sourit pas qu’avec les dents, elle sourit aussi avec les yeux, parce qu’elle ne se force pas (ou qu’en tout cas elle fait très bien semblant). Cette dame, c’est Tata Cristina. Est-ce qu’elle a l’air stupide ? Non, bien au contraire. Elle a simplement l’air heureuse et épanouie.
Jamais les collants couleur chair
Bien sûr, parfois, certaines de ses phrases sonnent comme des injonctions. « Celles qui ont des rondeurs, ne portez pas ça » ou « si vous avez une petite poitrine privilégiez les décolletés plongeants », c’est vrai que c’est un peu des ordres, mais je pense pas qu’elle serait du genre à me taper ou à appeler la fashion police (qu’elle incarne pourtant si bien) si elle nous croisait dans la rue, moi et mon 85B aplati par un bustier.
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Parmi toutes les recommandations un peu sévères qu’elle fait, il y en a une plus connues que les autres. Ça dit :
« Les collants couleur chair c’est in-ter-dit ! »
Ma première réaction a été de crier à ma télé « JE FAIS CE QUE JE VEUX HEIN, JE PEUX MÊME MANGER DES SANDWICHS CAMEMBERT-CARAMBAR ALORS JE PEUX PORTER DES COLLANTS CHAIR AUSSI, YOLO ». Et puis après j’ai compris un truc.
Ce truc, c’est que si je portais des couleurs chair, avant, c’était pour garder une barrière entre mes jambes et les autres. Mes jambes, je les déteste, alors quand vient l’été j’ai envie d’être en jupe et en short avec la peau à nu pour que chacun de mes pores reçoive l’air du ventilateur, certes… Mais ça me demande chaque année un petit temps d’adaptation pour ne plus avoir envie de cacher totalement mes jambes blanches avec des points rouges, parsemées de cicatrices et de bleus. C’est déjà pénible pendant quelques jours, mais c’est toujours mieux qu’avant.
Avant. Quand je supportais pas de ne pas porter de collants opaques avec mes jupes et mes shorts, même en été. Mais les gens me faisaient des réflexions. Du coup pour éviter toute remarque j’en mettais des couleurs chair, des collants, et je suais à en remplir des nappes phréatiques par litre, mais le reste du monde me laissait tranquille.
Je sais Cristoche. Pardon.
Heureusement, Cristina est arrivée dans ma télé et elle a pas arrêté de nous marteler à la face que « les collants couleur chair c’est in-ter-dit ». Bon, dans son cas c’est pour des raisons modesques mais je l’ai traduit dans ma tête comme « assume tes jambes eh, troudbal ! ».
Depuis, je porte plus jamais de collants couleur chair. J’assume mes jambes que je n’aime pas et ma peau qui fait poulet fraîchement déplumé. Ma vie est plus fraîche et personne n’a encore vomi quand j’ai fait péter les cuisses, même les jours où je me suis presque creusé la peau en me rasant trop fort.
Les complexes c’est nul
Tandis que je vous parle, j’ai une oreille sur Les Reines du Shopping. Cristina regarde la course d’une des candidates, qui vient de dire qu’elle avait des complexes. La sainte patronne de la mode a dit « T’as pas raison d’avoir des complexes ! » C’est pas la première fois que je l’entends dire ça, je dirais même que j’ai rarement vu une émission avec elle dedans sans qu’elle le rappelle.
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Et c’est vrai ! C’est le truc le plus vrai de la Terre, après le fait qu’elle soit ronde (la Terre, suivez un peu). Cristina c’est la Galilée de l’absurdité des complexes.
Bon, contrairement à la rondeur de la Terre, j’ai eu besoin de personne pour apprendre que les complexes n’ont rien à faire dans nos esprits. Mais qu’une personne le dise régulièrement à des heures de grande écoute, moi ça me rend heureuse.
On peut critiquer en étant bienveillant
La différence la plus notable entre Cristina Cordula et certaines candidates des Reines du Shopping, c’est pas le style. C’est pas le prix des fringues qu’elles portent. C’est pas leur coiffure ou leur maîtrise du maquillage. Leur différence, c’est leur façon de critiquer les tenues choisies par la concurrente du jour.
Les candidates se moquent parfois des autres. Celles-là sont méchantes. Et plus elles sont critiques, plus elles sont mauvaises. Pour moi, c’est pas avoir le sens de la compétition, c’est juste bitcher.
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Cristina, elle, critique, effectivement, quand ça ne lui plaît pas. Mais elle est la preuve qu’on peut critiquer la tenue, ou le travail de quelqu’un sans faire preuve de méchanceté : y a pas de jugement dans sa façon de faire, y a toujours l’oeil qui pétille et la voix qui chante, et le message sera bien compris pour autant. C’est la preuve, donc, qu’on peut rester bienveillante en disant à quelqu’un qu’il fait fausse route.
Et ça, c’est une leçon de vie, voire même de management, quoi.
Je suis un 8
Enfin je crois. Un 8 avec une base plus large que le haut. Ça me sert à rien de le savoir parce que je m’habille davantage comme j’ai envie que pour mettre ma morphologie en valeur.
Mais au moins je le sais.
Enfin je crois.
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Et toi, qu’est-ce que Tata Cristina Cordula t’as appris ?
Les Commentaires
J'ai depuis longtemps passé l'âge de porter ceci et de ne pas porter cela juste parce qu'ils l'ont dit à la télé. Je ne nie pas que la mode existe et que certains la connaissent mieux que d'autres, mais pour moi elle est à dissocier du style et même de la simple élégance.
Mais j'aime bien Cristina. Je pense à elle à chaque transgression : je porte très souvent des collants nude, tout simplement parce que je ne vois rien d'autre à associer à des robes printanières ; que mes jambes sont plus présentables malgré que je sois maigrichonne lorsqu'elles sont gainées par un collant; que je ne trouve guère hygiénique le port de chaussures fermées pieds nus, et que ça m'écorche les orteils.
Je porte du court, toujours avec collants, alors que j'ai plus de 50 ans, et tant pis pour les a priori: ça me va. Je ne porte plus de talons depuis 10 ans car je souffre du dos, je m'entête à ne pas couper mes cheveux fins... mauvaise pioche.
J'ai de longs bras maigres que je ne prends pas la peine de cacher. Zut, pour finir! Et si quelqu'un n'aime pas mon nez, je porte un masque?
Avec la mode, ce qui est obligatoire aujourd'hui sera interdit demain. Alors ?
Cependant, je respecte les circonstances et le bon goût. Qui vais-je voir? Travail, obsèques, shopping, réunion familiale, concert ?
Je suis loin d'être une rebelle. Mais les gourous et leurs décrets - en tous les domaines - m'ennuient. Parfois je me demande: croient-ils vraiment à ce qu'ils racontent?
Ou se marrent-ils doucement de voir à quel point nous pouvons être obéissants, manipulables, moutonniers, béni-oui-oui?
Je ne dis pas que celles et ceux qui suivent les conseils sont malléables. Simplement je fais une différence entre suivre des conseils et tout bien faire comme on nous dit même si cela ne nous convient pas.
Je le précise parce que le dernier paragraphe de mon message pourrait prêter à confusion et froisser certain-e-s, ce que je ne veux pas!