L’épidémie de bronchiolite actuelle ne concerne pas le président de la République. Il y a un mois, 4 000 soignants l’alertaient sur l’état des services pédiatriques, incapables de faire face à une épidémie particulièrement virulente. Les professionnels de santé réclamaient alors des mesures immédiates pour améliorer leurs conditions de travail et endiguer la pénurie de personnel et les fermetures de lits. Si Emmanuel Macron n’a pas jugé utile de s’exprimer sur le sujet, les conditions d’accueil des malades se sont encore dégradées, comme le déplore une nouvelle lettre ouverte parue ce matin dans Le Monde.
Malgré les avertissements, la situation pédiatrique empire
Alors que la situation hospitalière empire, 10 000 soignants s’indignent aujourd’hui du silence du président de la République. Dans cette nouvelle tribune, ils alertent de nouveau sur l’état catastrophique des services pédiatriques, asphyxiés par l’épidémie nationale de bronchiolite.
Les soignants déplorent des hospitalisations de fortune dans des couloirs ou sur des brancards, alors qu’ils ne peuvent plus transférer leurs patients, faute de place ailleurs. Ils doivent désormais compter sur l’aide de leurs confrères non formés aux spécificités pédiatriques pour pratiquer des soins et des intubations, parfois sur de très jeunes enfants. Les interventions « non urgentes » sont sans cesse repoussées, ce qui menace la santé mentale et physique des malades.
Penser sur le long terme pour résoudre la crise hospitalière
Des mesures d’urgence ont été prises par le gouvernement pour affronter la crise. Le ministère de la Santé a débloqué 400 millions d’euros et étendu la prime d’exercice en soins critiques à tous les soignants. Il a également prolongé le plan d’urgence de cet été, permettant aux agences de santé régionales de gérer elles-mêmes leur budget. Mais il ne s’agit que d’actions à court terme qui ne règlent en rien les dysfonctionnements chroniques des services pédiatriques. Pour envisager l’avenir sereinement, le personnel hospitalier exige :
- L’amélioration de conditions de travail et de rémunération des soignants ;
- La reconnaissance de la pédiatrie comme spécialité à part entière ;
- L’augmentation du nombre de jeunes formés, notamment aux spécificités pédiatriques ;
- L’implication des acteurs hospitaliers « de terrain » dans le processus de décision gouvernementale.
En espérant que cette fois, ils soient entendus.
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