Les trois quarts des jeunes de 16 à 25 ans pensent que le futur est effrayant, et 56% d’entre eux que l’humanité est condamnée. Ce sont les chiffres accablants que l’université de Bath a récoltés à travers le Royaume-Uni, la Finlande, la France, les États-Unis, l’Australie, le Portugal, le Brésil, l’Inde, les Philippines et le Nigéria.
« Tristes, effrayés, anxieux »
Pour cette génération d’adolescents et de jeunes adultes, l’éco-anxiété est fait partie du lot quotidien. Les 16-25 ans interrogés sont en effet presque 60% à affirmer être inquiets ou très inquiets à propos de la crise climatique, et près de la moitié (45%) sont affectés par cette angoisse chaque jour.
Les deux tiers d’entre eux se décrivent comme tristes, effrayés et anxieux, tant à cause des conséquences de la crise climatique qui se font un peu plus tangibles chaque année (incendies, inondations, canicules, ouragans…) qu’en envisageant leur futur individuel, un concept qui leur semble extrêmement lointain : l’étude révèle qu’ils sont nombreux à penser qu‘ils n’ont aucun avenir.
Une confiance au plus bas pour les dirigeants
Au-delà de la question de la peur légitime de la jeunesse, il y a aussi celle de la responsabilité des générations qui les précèdent. Nombreux sont celles et ceux qui déclarent se sentir abandonnés et trahis par les gouvernements et les adultes. Seulement 31% des personnes interrogées déclarent d’ailleurs pouvoir se fier à leur dirigeants.
Citée par la BBC, une personne de 16 ans déclare :
« C’est différent pour les jeunes — pour nous, la destruction de la planète est personnelle. »
Une manière de rappeler que ce sont elles et eux qui subiront les conséquences de la passivité des gouvernements successifs, qu’ils sont d’ailleurs 65% à juger décevants.
Les chercheurs de l’étude, qui ont affirmé avoir été bouleversés par la détresse de la jeunesse, mettent en avant d’autres indicateurs de l’anxiété de la jeunesse : 4 personnes interrogées sur 10 hésitent à avoir des enfants, et 83% affirment que l’humanité a échoué dans le soin de la planète.
La colère, la peur, mais aussi l’espoir
L’étude le soulève avec pertinence : l’anxiété de la jeunesse est directement reliée à l’inaction des classes dirigeantes. Et parmi tous les mots que cette génération utilise, dans l’enquête, pour se décrire — la colère, le deuil, la honte, ou la peur —, il y a aussi l’espoir.
L’espoir de faire changer les choses autant que possible, par l’action collective. Ainsi, au Portugal, six jeunes attaquent en justice 33 États pour leur inaction, en espérant la faire qualifier d’atteinte aux droits de l’homme par les juges. En Allemagne, c’est par une grève de la faim illimitée que six activistes, encadrés par des soutiens, ont décidé de lutter pour attirer l’attention sur la catastrophe climatique.
Des actions qui font écho à d’autres partout dans le monde, et, on l’espère, pourront changer la donne.
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Crédit photo : Markus Spiske
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Les Commentaires
Bon ben j'ai 22 ans et je me reconnais dans absolument tout ce qui a été dit sauf... L'espoir.
Y a eu un temps où j'en avais; mais plus je me renseigne, plus j'ai l'impression que c'est se voiler la face de penser qu'on va arriver à renverser la vapeur à temps. J'en suis au stade où pour moi c'est aquis, on va se manger un gros seau de merde sur la gueule, la question c'est de quelle taille et qu'est-ce que je prends comme parapluie.
Plus ça va moins les actions individuelles, même si elles prennent de l'ampleur, seront suffisantes; ce qu'il faudrait c'est une refonte massive et mondiale du système. Mais sérieux, rien qu'en France quand on regarde le paysage politique à l'approche de la présidentielle 2022, comment y croire ? J'ai beau essayer de m'y intéresser, ça me déprime d'avance.
C'est sûr que d'avoir vu la pandémie de Covid et comment on a géré ça, c'est pas très rassurant quant à notre capacité à se remettre en question au moment d'une crise de cette ampleur. On nous avait promis un monde d'après; moi j'attends toujours hein. On a l'impression que des météorites pourraient nous tomber dessus, qu'on serait plantés là comme des andouilles à se demander si on va quand même au bureau demain.
Alors bon, je continue de donner à des assoc' tout les mois, j'ai acheté un vélo électrique pour ne plus prendre ma voiture quand je vais au taff, je mange bio, j'ai quasiment arrêté la viande. J'ai pas l'impression que ce soit tellement par espoir, juste que bon, j'ai déjà une santé mentale toute pétée, si je pouvais me passer au moins de la dissonance cognitive et bah ce serait bien.