Live now
Live now
Masquer
"Chaîne YouTube de la Fédération Française de Cardiologie"
Santé

Crise cardiaque : les femmes mettent plus de temps à appeler les secours

Une récente étude suisse montre que les femmes mettent plus de temps que les hommes pour appeler les secours en cas de crise cardiaque. En cause : une difficulté à identifier les symptômes de l’infarctus du myocarde.

Dans les films, la crise cardiaque est souvent représentée comme une douleur fulgurante dans la poitrine et le bras gauche, avec un personnage – très souvent masculin – portant la main à son cœur. Une représentation qui fait parfois oublier que les femmes peuvent être elles aussi victimes d’un infarctus du myocarde (le petit nom savant de la crise cardiaque). Les maladies de l’appareil circulatoire (infarctus, AVC, etc) sont même la première cause de mortalité des Françaises.

Chaque minute compte

Il faut dire que les femmes qui font une crise cardiaque sont moins rapidement prises en charge que les hommes. Or, quand une artère liée au cœur se rétrécit ou se bouche, chaque minute compte pour pouvoir limiter les dégâts en revascularisant le cœur.

Une étude suisse réalisée au sein de l’hôpital de Zürich auprès de 4.300 patient·es montre que les femmes mettent en moyenne 37 minutes de plus que les hommes à appeler les secours. « Les femmes faisant une crise cardiaque sont moins susceptibles que les hommes d’attribuer leurs symptômes à une situation nécessitant des soins d’urgence », explique le Dr Matthias R. Meyer, coauteur de l’étude parue dans l’European Heart Journal: Acute Cardiovascular Care, 

Le cardiologue explique également que « les femmes ressentent le même niveau de douleur que les hommes pendant une crise cardiaque, mais que celle-ci peut être localisée différemment ». En effet, les hommes sont plus susceptibles lors d’un infarctus de ressentir une douleur vive dans la poitrine ou le bras gauche tandis que les femmes, ressentent elles souvent la douleur dans le dos, l’épaule ou l’estomac.

Des symptômes différents

Une analyse partagée par la Fédération Française de Cardiologie, qui explique que près de la moitié des femmes victimes d’un infarctus n’ont pas eu de symptômes classiques. Elle liste les autres signes qui doivent alerter : des palpitations, un sentiment d’oppression au niveau de la cage thoracique, des difficultés à respirer, un essoufflement à l’effort (et parfois au repos), une grande fatigue, des troubles digestifs et nausées…

La Fédération Française de Cardiologie a également réalisé un spot vidéo pour sensibiliser au problème. On y voit plusieurs comédiennes invitées à passer un casting devant une caméra. Elles n’ont aucun difficulté à jouer des émotions ou scènes de la vie quotidienne, jusqu’à ce qu’on leur demande d’incarner une personne faisant une crise cardiaque…

https://www.youtube.com/watch?v=A-oQ3_MwC1g

Si les infarctus concernent en général plutôt des femmes âgées, 25% des cas se produisent chez des femmes de moins de 65 ans. Plusieurs facteurs peuvent augmenter le risque de faire une crise cardiaque : le fait de ne pas faire d’activité physique régulière (je plaide coupable), le tabac (et encore plus s’il est associé à une pilule contraceptive – demande conseil à ton ou ta gynéco), le niveau de stress, le diabète, le cholestérol ou l’hypertension artérielle…

Une mortalité plus élevée chez les femmes

Cette difficulté à repérer les symptômes d’une crise cardiaque chez les femmes, et le délai plus long avant de prévenir les secours a bien entendu des conséquences. Ainsi, selon les résultats de l’étude suisse, le taux de mortalité des femmes admises à l’hôpital de Zürich pour un infarctus était de 5,9%, contre 4,5% pour les hommes.

Comme l’explique la Professeure Claire Mounier-Vehier, présidente de la Fédération Française de Cardiologie, « les artères des femmes sont plus difficiles à revasculariser, car plus fines et plus fragiles que celles des hommes… » Tout retard dans la prise en charge peut donc être dramatique.

Si un jour tu ressens une douleur vive et soudaine, pas nécessairement dans la poitrine, mais aussi dans le dos, l’épaule, ou l’estomac, accompagnée d’essoufflement, d’épuisement ou de nausées, prends-la au sérieux, et appelle les Urgences (le 15 en France, et le 112 si tu es en vadrouille en Europe). Et fais passer le message aux femmes de ton entourage…

Et toi, tu connaissais ces symptômes ? N’hésite pas à continuer la discussion dans les commentaires.


Ajoutez Madmoizelle à vos favoris sur Google News pour ne rater aucun de nos articles !

Les Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.

Plus de contenus Santé

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-13T154058.525
Santé

« Ah, on dirait que t’as le cancer » : Laure raconte comment l’alopécie affecte son quotidien

6
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T170053.120
Santé

« On n’en parle pas assez, mais être malade prend du temps ! » : Solène raconte son quotidien avec une maladie chronique invisible

1
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T115104.723
Santé

« Le sommeil occupe une place bien plus importante dans ma journée » : Quitterie, 25 ans, raconte son quotidien avec la sclérose en plaques

Capture d’écran 2024-09-06 à 16.28.20
Bien-être

« On souffre en silence » : 3 femmes nous parlent sans tabou de leurs douleurs menstruelles

Capture d’écran 2024-09-06 à 16.30.20
Bien-être

Douleurs de règles : et si on arrêtait de souffrir en silence ? Une experte nous explique pourquoi il est crucial de consulter

Woman at home suffering from menstrual pain. Menstrual cramps, woman warming the lower abdomen with a hot water bottle, endometriosis, and diseases causing pain.
Santé

Non les filles, ce n’est pas normal d’avoir mal quand on a ses règles !

basic fit minia
Sport

Revivez le talk Madmoizelle et Basic-Fit sur le sport et la santé mentale

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-09-19T102928.481
Santé mentale

« Toutes ces musiques ont été écrites sous antidépresseurs » : Lisa Pariente raconte sa dépression

Source : Unsplash / Tim Mossholder
Santé

« On m’avait dit qu’il ne me restait que 2 ans à vivre » : contaminée par le VIH en 1984, Pascale est l’heureuse grand-mère d’un petit garçon

2
3
Culture

« Si mon histoire peut déculpabiliser ne serait-ce qu’une seule femme, j’aurai gagné » dans Archéologie de l’intime, le tabou de l’accouchement raconté en BD

La société s'écrit au féminin