A lire sur Rue89, ce témoignage très second degré et très… DIRECT de Camille, consultante et chef d’entreprise, à propos d’une candidature reçue par un jeune chômeur.
Le téléphone a sonné, et je me suis décidée. C’est un jeune. Un jeune sans emploi. Giuseppe a une petite vingtaine. Il a une licence Infocom, il sait bricoler du HTML et il est assis sur une montagne de stages. Il veut du travail. Mais pas de l’exécution : lui, il veut faire chef.
Il m’avait écrit voici un mois, j’avais ouvert puis zappé son mail : pas assez de trésorerie pour prendre une bouche de plus à nourrir, et un CV oubliable, dont je n’aimais pas le bleu en entête. J’aurais pu – et dû – prendre 25 secondes pour lui adresser une fin de non-recevoir pas trop rêche, mais je ne l’ai pas fait.
« Je me le fais, il finira sa journée un peu moins naïf »
Au bout de trois semaines, il appelle. Il veut un poste de chef de projet en CDI ou en CDD – autant dire l’Everest, encore que ça dépend des boîtes, on le verra sous peu. Je me dis :« Pour une fois, celui-là n’appellera pas pour rien, je me le fais et il finira sa journée un peu moins naïf. »
— La suite est à lire sur Rue89, Camille ne prend aucune pincette ce qui ne l’empêche pas de conclure néanmoins sur quatre conseils de son cru à l’attention des jeunes chômeurs. Et ta stratégie à toi pour rentrer sur le marché du travail, c’est quoi ?
Image : Cruella, personnage des « 101 Dalmatiens » de Disney.
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Les Commentaires
J'ai aussi vu ce commentaire et je dois dire que ça me fait bien marrer ces conseils de "fuir à l'étranger". Je comprends que l'être humain ait toujours tendance à croire que l'herbe est plus verte ailleurs mais là ça commence à devenir grave. Je croise tous les jours un nombre hallucinant de français venus vivre en Angleterre parce que sois-disant ils vont gagner plus, trouver un job plus facilement... La plupart ne parle même pas un anglais correct et s'étonne de se faire refouler. Et 99% d'entre eux finissent par repartir la queue entre les jambes. La France a des avantages sociaux de malade comparés à la plupart des autres pays, les conditions de travail sont encore relativement protégées (espérons que ça reste comme ça...). Donc bref, c'est pas mieux ailleurs (et en particulier dans les pays anglo-saxons).
Pour revenir au sujet, je pense aussi qu'on fait trop rêver les jeunes, qu'on nous pousse à consommer mais en même temps on veut pas forcément nous payer beaucoup... c'est un cercle vicieux qui va finir par exploser, c'est certain. On peut pas tous être les chefs et avoir des salaires mirobolants. Il faut des exécutants, il faut des ouvriers... Je pense que c'est toute l'échelle de valeur qui est à revoir. Avoir un travail qui paye très bien ne rendra pas plus heureux. Je dis pas qu'il faut tout accepter mais il faut aussi un peu d'humilité. Il faudrait apprendre à se satisfaire d'un travail qui paye les factures et permet quelques extras... le bonheur n'est pas que matériel. Evidemment il faut un peu d'argent pour vivre mais gagner de l'argent pour se payer des trucs n'est pas non plus le but ultime de la vie. (je dis pas qu'il faut tous aller vivre dans des huttes en terre dans le Larzac hin, je dis juste que le bonheur c'est pas d'être chef d'un service dans un grand bureau en verre et de se payer le dernier Iphone lecteur blu-ray blue-tooth 3D intégré qui fait aussi brosse à dent et dit l'heure en 35 langues différentes).
Même dans la fonction publique c'est la guerre. Pas plus tard qu'il y a deux semaines, ils ont annoncés 16 000 suppressions de postes dans l'enseignement. Sachant qu'il y a des lycées qui sont obligés de recruter des gens en licence pour donner des cours.. c'est vraiment le genre de réforme qui fait dire que le monde de l'emploi marche sur la tête (dans le public, comme dans le privée).