Son nom vous dit peut-être quelque chose. Vous avez sans doute vu passer Crazy Sally sur Instagram (230 000 abonnés) ou sur YouTube (434 000 abonnés).
Et pourtant, malgré ses vidéos qui cartonnent et sa grande présence en ligne, elle n’est pas très bien référencée…
Crazy Sally, une youtubeuse beauté mais pas que
Invitée sur le plateau de l’émission « Pouce » de Clique le 6 octobre 2020, l’ancienne juriste, reconvertie en influenceuse beauté, mode et société, a évoqué sa place en tant que femme noire sur YouTube.
Dans ses vidéos et partages réguliers se mêlent des astuces pour prendre soin des cheveux afro, des tutos beauté, et des commentaires engagés sur l’actualité.
« Si je peux utiliser mon audience pour véhiculer des messages positifs et intéressants, c’est mieux »
explique-t-elle à l’animateur Redwane Telha.
Youtubeuse depuis seulement un an et demi, Sally a très rapidement habitué ses abonnés à visionner du contenu varié, n’hésitant jamais à donner son avis sur des sujets politiques.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ces vidéos engagées font autant de vues que lorsqu’elle parle de beauté. Mais elles ne sont pas monétisées, les marques étant frileuses de s’associer à ce type de problématiques.
Mais alors, pourquoi Sally et d’autres youtubeuses noires aussi populaires ne sont-elles pas autant mises en avant que les autres ?
Les vidéastes noirs sont moins visibles que les autres
« Il y a eu un phénomène d’invisibilisation des youtubeuses noires, où elles ont été mises de côté et les marques les ignoraient, alors que les femmes noires consomment énormément. Il y a vraiment un rideau entre les influenceuses noires et les influenceuses non-noires de manière générale. J’en rencontre plein ces derniers temps qui me disent “Je n’ai jamais vu ta tête dans mes suggestions”, alors que j’ai des vidéos qui font le million de vues. Et c’est vrai que moi non plus, je n’ai jamais vu leur tête dans les miennes. »
L’algorithme de YouTube catégoriserait donc les youtubeurs en fonction de leur couleur de peau, les enfermant dans des cases pour cibler un public bien précis…
Du côté des marques, l’argument économique entre en jeu. Elles prétextent une moins bonne visibilité de ces créateurs et créatrices noirs pour ne pas les embaucher, tandis qu’eux-mêmes sont pénalisés par YouTube qui ne les met pas assez en avant.
La boucle est bouclée.
Un seul homme métisse dans le Top 10 des youtubeurs : Mister V
Quand on sait que le top 10 de YouTube est composé à 100% d’hommes, dont Mister V, le seul homme métisse du classement, on se dit que les problèmes sont les mêmes à la télé comme sur le Net : les femmes noires sont toujours la dernière roue du carrosse.
Mais Sally est optimiste et constate le changement depuis une huitaine d’années, malgré l’opportunisme évident de certaines marques.
« Même si elles surfent sur la tendance, je me dis qu’au moins les petites ont une meilleure représentation aujourd’hui. »
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