Quatre mois après les révoltes qui ont débuté sur le territoire suite à la mort de Nahel, adolescent de 17 ans tué à bout portant par la police, la Première ministre Élisabeth Borne a présenté ce jeudi 26 octobre un plan de mesure contre les violences urbaines.
L’objectif ? « Garantir la sécurité de nos concitoyens, mieux soutenir les familles et renforcer la cohésion nationale », a-t-elle assuré. Le mot d’ordre ? Répression. Puisque entre toutes ses annonces, pas un mot sur la lutte contre les violences policières. Au contraire, le gouvernement souhaite donner plus de pouvoir à la police municipale. Comme par exemple, l’accès à certains « fichiers » pour « vérifier » les profils des jeunes appréhendés.
Des centres de redressements et un encadrement par les militaires
Le gouvernement souhaite également toucher au portefeuille des familles des jeunes ayant participé aux révoltes. Avec une « multiplication par cinq de l’amende pour non-respect du couvre-feu ». Amende instaurée en octobre 2020 durant la pandémie de Covid-19. Si elle était à l’époque de 135 euros, elle passera désormais à 750 euros.
Autre mesure phare de ce plan : le placement obligatoire de jeunes « délinquants » dans des unités éducatives de protection judiciaires de la jeunesse, une forme de camps de redressement. Une proposition qui sera soumise au Parlement.
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Mais aussi, le gouvernement souhaite mettre en place un encadrement de ces jeunes par des militaires. Ces derniers leur transmettraient « les valeurs de la discipline et de dépassement de soi ».
Un encadrement qui s’effectuera également sur les réseaux sociaux. Les comptes des internautes qui « diffusent » et « incitent à la violence » dixit Borne, seront davantage sanctionnés, avec l’aide d’un prochain texte de loi sur la sécurisation de l’espace numérique. Ils risquent « un bannissement numérique qui suspendra un compte pendant 6 mois ».
Les parents seront également sanctionnés
Outre les jeunes, le gouvernement souhaite également « responsabiliser » les parents. Durant les révoltes, Emmanuel Macron avait déjà ciblé les familles monoparentales, leur conférant la responsabilité des dégradations.
Pour cela, la Première ministre prévoit la création de « stages de responsabilité parentale », voire l’application de « peines d’intérêt général à l’encontre des parents » ayant « soustrait à leurs devoirs éducatifs ».
Si leurs enfants sont responsables de dégradations de commerces, les parents devront payer une « contribution financière citoyenne et familiale » auprès d’associations de victimes.
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Les Commentaires
Même principe, on stigmatise et on criminalise d'abord une partie bien choisie de la population, dans l'acquiescement général, et quand ces mesures seront étendues il y aura plus moyen de les contester.