La santé, c’est sympa. Pas vrai ? On fait grosso modo ce qu’on veut : on mange, on boit, on fait un peu de gym à la limite… On est jeunes, et du coup on perd de vue ceux et celles qui n’ont pas la même chance que nous.
On aurait tort de ne pas en profiter, ceci dit. Mais j’espère quand même qu’en me lisant tu te décideras à jeter un coup d’œil à un joli projet qui se met en place et qui, qui sait, pourrait t’inspirer !
Sortez vos cahiers : aujourd’hui, vous allez prendre un cours de super-héros.
La Course des Héros
Il s’agit d’une course solidaire, créée il y a quatre ans pour que les associations récoltent des fonds. Pour reprendre les mots du site de la Course:
« Le principe est simple : chaque Héros, pour pouvoir courir, marcher ou voler 6 km, doit relever le défi de collecter auprès de son entourage (amis, famille, collègue,…) un minimum de 250€ de dons […]. Ainsi, plus de 100 000 personnes se sont déjà mobilisées et ont ensemble collecté plus de 5 millions d’euros pour plus de 300 causes différentes. »
La Course a lieu dans plusieurs villes en France, à Marseille (25 mai 2014), Lille (1er juin) Lyon (15 juin), Paris (22 juin)… Vous pouvez en apprendre plus sur le site officiel.
Pourquoi participer ?
Pour défendre une cause, celle que tu veux ! Toutes les associations sont les bienvenues. C’est aussi l’occasion d’échanger avec ceux qui défendent la même cause que toi, ou de découvrir d’autres projets.
Tout est fait dans une ambiance conviviale et chaleureuse : échauffement collectif, concours de déguisements, remise de prix…
Et moi, là-dedans…
Et moi bien sûr, j’y participe.
Je me joins à une petite équipe sur Lyon qui collecte pour le Centre Léon Bérard (CLB pour les intimes). C’est le centre de lutte contre le cancer de la région Rhône-Alpes. C’est un endroit qui respire la force et la combativité. Au-delà de la prise en charge des patients, un travail conséquent y est fait dans le domaine de l’innovation : 400 personnes sur le site travaillent pour la recherche !
Le taux de survie des patients atteints de cancer a augmenté grâce aux efforts de la recherche sur les vingt dernières années : aujourd’hui, plus d’un cancer sur deux est guéri. C’est juste énorme !
Mais moi et mon équipe, on en veut plus.
Nous répondons au doux nom des Toqués, des gens assez cinglés pour penser que l’on peut faire bouger les choses. Le cancer est la première cause de mortalité dans le monde, et la recherche est notre espoir pour contrer le phénomène.
Pourquoi ce projet ?
En mémoire de ma sœur !
Je pourrais vous sortir un paquet de statistiques sur le cancer, mais je préfère les résumer en une seule phrase : ma sœur, elle aurait dû jouer au Loto. Elle aurait eu plus de chances de gagner le jackpot que de mourir à 22 ans des suites d’un cancer assez rare pour que je décide de ne pas vous embrouiller le cerveau avec des termes médicaux qui feraient pâlir une ordonnance.
De ses 20 ans à ses 22 ans, elle a passé d’innombrables semaines à l’hôpital, elle a subi la pose d’une prothèse à la place de l’humérus, et pas moins de cinq opérations aux poumons, plus douloureuses et cauchemardesques les unes que les autres.
L’expérience a cassé pas mal de clichés sur la maladie dans ma famille. Il paraît que les cheveux tombent ? Oui, et les cils et les sourcils avec, et puis aussi le chiffre sur la balance, l’appétit, le moral, la mobilité, les notes en cours, la vie sociale… Il n’y a que le courage et l’espoir pour rester debout, bien droits.
L’hôpital est devenu notre maison numéro 2, beaucoup moins glauque que ce que vous imaginez. Notre home sweet home à nous, c’était évidemment le CLB. Le soutien de l’équipe, tant sur le plan médical que mental, nous a aidés à traverser les pires déceptions et les plus mauvaises nouvelles sans flancher, que ce soit une rechute, une longue hospitalisation à venir ou la généralisation du cancer.
Alors difficile de dire que parce que ma sœur n’est plus, je peux dire bye bye à l’établissement qui a tant fait pour nous…
C’est pour ça que j’ai rejoint les Toqués, équipe créée par les amis de ma sœur, pour soutenir la plus grande source d’espoir qu’elle ait nourrie pendant la maladie : l’innovation.
La maladie… et nous
Vous pouvez retrouver ma joyeuse équipe ici
. Je vous invite à cliquer sur le nom de celui ou celle dont la photo vous fait le moins peur afin d’en apprendre plus sur sa collecte personnelle.
Vous avez plusieurs solutions pour nous aider :
- Partager le lien de cet article autour de vous (réseaux sociaux, bouche à oreille…)
- Nous faire un don : un don de 5€ ne revient qu’à 1€70 ! (66% de réduction d’impôts)
Tout ceci est supervisé par le site Alvarum, leader en France de la collecte de dons en ligne : la Ligue contre le cancer, WWF ou encore la Croix-Rouge utilisent ce site.
Vos dons seront intégralement reversés au Centre Léon Bérard pour financer des postes de chercheurs.
On connaît tous quelqu’un qui a ou a eu un cancer. On connaît moins souvent un enfant ou un adolescent dans cette situation. On en diagnostique pourtant 2000 nouveaux cas chaque année en France, sur 350 000 cas de cancers par an.
C’est pour cela que je vous laisse sur un texte écrit par ma sœur à ses 20 ans. Que se passe-t-il dans notre tête quand le monde autour de nous s’effondre ? Quand notre propre corps nous veut du mal ?
Vingt-deux adolescents soignés pour des cancers à l’IHOP de Lyon (l’unité pédiatrique du CLB) ont participé librement à un atelier de création et d’expression photographique, et nous ont livré leurs autoportraits.
Les autoportraits ont été réunis dans une exposition, New spring, supervisée en 2011 et 2012 par Sandrine Vignes, à l’origine du programme L’art à l’hôpital du CLB. Ce texte a été écrit par ma sœur dans le cadre de cette exposition.
« Au commencement était la cellule dégénérée. La cellule était en moi, la cellule était moi. Tout fut par elle, et sans elle rien ne fut.
Et je vis que cela n’était pas bon. Pas bon du tout…
« Suis-je victime ou coupable ? »
Je ne sais pas si beaucoup d’autres malades se sont posé cette question quelque peu idiote, mais moi oui.
Je me sens responsable de mon corps, de ce corps qui s’autodétruit. À qui la faute ? Personne, sans doute.
On ne peut en vouloir à personne, donc on s’en prend à soi-même.
Ou alors on peut aussi en vouloir à tout le monde. Ils vont bien et moi j’ai mal, je n’ai pourtant rien fait de pire qu’eux. »
N’oubliez pas les héros de la Course: de 5€ en 5€, on va bien finir par lui faire la peau, à ce maudit cancer ! Et pour les Lyonnaises, le 15 juin prochain, pensez à lever la tête en direction du Parc de Gerland. Qui sait, vous me verrez peut-être voler ?
- La Course des Héros : le site et la page Facebook
- Aidez le groupe d’Hélène : les Toqués
- Le Centre Léon Bérard
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On a hâte de vous lire !
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Les Commentaires
Hey !
Merci, ce n'est pas moi qui ait eu ce prix, mais c'est bien quelqu'un qui courrait pour la même association.
Mais j'ai fait deuxième au concours de déguisement !
Je suis montée au-dessus des 2000€ de dons en tout cas, super méga trop contente.
Avis aux Madz qui ont une cause à soutenir: la Course des Héros offrent des possibilités énormes, notamment en termes de visibilité. Pour les maladies/handicaps les moins connus, c'est une aubaine!