Il y a plus périlleux, comme J’ai testé pour vous. J’aurais pu par exemple tester pour vous la pêche du poulpe à la planchette en combinaison de ski ou compter tous les Chocapic qu’il y a dans un paquet la tête à l’envers en haut de la Tour Eiffel. Attendez, pire encore : un truc hyper dangereux, genre, au hasard, une course en escarpins, par exemple. Mais non. Mon estomac sans fond, mes pieds dans des baskets bien à plat et moi, on a testé pour vous un cours dans un atelier de cuisine à Paris : « L’en-cas » à l’Atelier des Chefs (durée : 30 minutes, prix : 15 euros. Plus d’informations par ici).
12h13 : L’atelier commence à 12h15 mais on nous a demandé de venir à 12h05. Bon, évidemment, ma légendaire (non-) ponctualité me fait arriver avec 8 minutes de retard, mais apparemment il y a plus retardataire que moi : « des habitués, qui devraient arriver d’une minute à l’autre » me dit le chef cuisine. OK, j’accroche mes affaires au porte-manteau, je vais me laver les mains au savon et j’enfile le tablier en plastique qu’un assistant me tend.
12h15 : Le cours commence. Les 7 élèves (dont moi) se mettent autour de la table, sur laquelle une planche à découper nous fait tous face. Bertrand, le chef cuisiner, nous montre le moyen le plus rapide d’éplucher des carottes et nous explique comment les couper « en biseaux ». J’apprends au passage que tirer l’économe vers soi, c’est mieux que le pousser vers l’extérieur et que les couteaux en céramique sont plus coupants que les couteaux « normaux ». À ce stade du cours, je peux déjà me targuer de me coucher moins bête ce soir.
12h18 : On zeste les oranges. Le monsieur à l’extrémité de la table (oh le chouchou, un habitué !) s’y prend mieux que moi. J’essaye d’imiter sa rapidité et me retrouve à 2 doigts de me couper, mais Bertrand me vient en aide : il se charge de la dernière orange se trouvant sur ma planche. Mon sauveur.
12h20 : On balance de jolis morceaux de beurre prédécoupés dans une grande poêle, puis on ajoute les carottes. De l’eau et du sucre aussi (« pour faire BRILLER les carottes », explique Bertrand – ahh, on dirait de la poésie gastronomique, je suis émue).
12h25 : L’assistant a déposé un plateau de filets de bar sur la table. On en prend un chacun, et on s’attelle à sa préparation : il s’agit d’enlever la matière grasse puis de retirer les arêtes avec une pince à épiler géante. J’ai l’impression de jouer à Docteur Maboul, et exactement comme en 1998 quand j’avais 10 ans : j’aime ça.
12h29 : Bertrand nous montre comment colorer les filets de bar à la poêle, côté peau. Je découvre alors avec émerveillement que faire dorer un filet de poisson au préalable, avant de le mettre au four, c’est TOP pour le faire croustiller. C’est sûr : la prochaine fois, j’utiliserai cette technique à la maison.
12h33 : On a enfourné les filets de bar. Ils sont tout beaux, sous la lumière orangée du four et je rêvasse 30 secondes (ça me fait penser à cet été quand je me dorais la pilule sur la plage avec mes copines) avant d’être réveillée par le douce odeur qui envahit progressivement la cuisine.
12h35 : On apprend à faire la sauce au chocolat acidulée. Alors là, jamais ô grand jamais je n’aurais imaginé cuisiner, dans une même recette, des « petits carrés d’amertume » avec du poisson. Bonté divine, j’aurais dû y penser avant : ça va être DÉ-LI-CIEUX, c’est sûr. En tout cas, je fais confiance à Bertrand, qui s’active maintenant au-dessus de la poêle, dans laquelle il fait bouillir le miel, qu’il déglace avec le jus des oranges et épaissit avec les fameux carrés.
12h40 : On sort les filets du four. Bien sûr, j’ai la même photo sur mon iPhone (il fallait absolument que je me la pète auprès de Maman).
Bertrand attrape une assiette, y verse une petite montagne de carottes, par-dessus laquelle il pose délicatement un filet. Sur le côté de la merveille qui sent bon à 10 kilomètres, il ajoute une cuillerée de sauce au chocolat. Et lorsqu’il attrape un petit morceau de sopalin pour nous montrer comment « dessiner » (oui, à ce stade, c’est vraiment du DESSIN) une mince traînée de sauce le long de l’assiette, nous sommes tous éblouis. « C’est comme dans les plus grands restos ! », commente la dame à côté de moi. Émotion. Larmes aux yeux (bon, presque…)
12h43 : À la file indienne, tout le monde attend pour se faire son assiette. Bertrand me laisse manger celle qu’il a préparée en exemple devant tout le monde, c’est-à-dire « la plus belle ». *rire machiavélique*
Bertrand nous demande si l’on veut un peu de vin blanc avec. Évidemment, je suis la première à dire OUI.
12h45 : On mange, on parle, Bertrand nous demande si ça nous plaît. On répond presque la bouche pleine que, oui, évidemment, ça nous plaît, que c’est super, c’est trop bon, que l’alliance est surprenante, et que, bien entendu, on le refera tous chez nous.
12h55 : On commence à avoir terminé de manger. On discute, on plaisante, l’ambiance est chouette et je songe à ramener 6 copines avec moi la prochaine fois, histoire d’être en cours particulier avec le chef cuisinier. Mais pour tout vous avouer, j’ai un peu peur qu’elles tombent amoureuses de lui : il est tellement chou qu’il avait même déjà « préparé le dessert, ce matin »
En bref : je ne peux que vous recommander ce cours + déjeuner, pour pas plus cher qu’un déj en brasserie. J’y retournerai avec une brochette de copines, c’est certain. Et il me semble par ailleurs que c’est une très bonne idée cadeau cool.
Pour récapituler, 5 bonnes raisons d’essayer, vous aussi :
– C’est RAPIDE : le cours dure 30 minutes. Commander un double-cheese au McDo le plus proche de chez vous ne prend que 10 minutes à tout casser, on est d’accord. Mais 30 minutes à apprendre à cuisiner dans la joie et la bonne humeur, c’est un truc que Maïté ne sera pas la seule sur terre à vous recommander. Bien manger, c’est le début du bonheur, il paraît.
– C’est le cours le plus AGRÉABLE du monde, puisqu’à la fin, le prof ne vous demande pas de sortir votre agenda pour noter vos devoirs de la semaine prochaine, NON : il vous invite à glisser vos pieds sous la table, histoire de vous proposer de manger ce que tous ensemble vous avez cuisiné.
– Ça (ne) coûte (que) 15 EUROS. Bon, évidemment, on ne dépense pas tous les jours 7 fois un double-cheese. Mais quoi, une fois de temps en temps ? 15 euros, ce n’est pas plus cher que le steak tartare à la brasserie près de votre métro.
– C’est LUDIQUE : le chef vous explique les différentes étapes d’une recette et debout devant une grande table rectangulaire, vous l’imitez. Et contrairement à la jungle d’un amphi de fac, l’atelier de cuisine n’est pas bondé et tout le monde a la parole : vous pouvez donc poser toutes les questions qui vous taraudent, de la bonne façon de couper un concombre à l’assaisonnement de votre sauce béchamel.
– C’est PRATIQUE : pas besoin de carnet et de stylo avec vous. La recette vous sera envoyée plus tard par e-mail et vous pourrez refaire le plat à la maison. En veillant évidemment à inviter Papa Maman, votre copain ou votre meilleure copine gastronome. Soit que des gens qu’il vous tient à coeur d’impressionner.
— Vous inscrire en ligne pour un cours à l’atelier des chefs
Bon appétit !
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On a hâte de vous lire !
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Les Commentaires
Des plats que je n'ai pas l'habitude de manger (polenta), un épice qui à la base je n'aime pas du tout, est devenu un délice (le gout anisé du cerfeuil°), pas de calories en trop (cuit à la vapeur), et des techniques apprises (parer et désarêter un filet de daurade)
PS: objectif en faire un par mois, car cela vaut bien son prix riquiqui, pour apprendre en mangeant sans se forcer, dans une ambiance conviviale!
J'adore, j'adhère!