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Il est drôle de constater comment un mot peut avoir tant de significations différentes. Une chose est sûre, l’incarnation de la « badass » diffère selon son âge et son milieu social d’appartenance ! Vous trouvez cette approche étrange ? Vous serez surprises de constater à quel point le portrait d’une personne badass peut différer selon ses propres aspirations.
Pour pouvoir illustrer ces propos et faire écho à Sky Rojo, la nouvelle série Netflix aux héroïnes aussi courageuses qu’intrépides, nous avons demandé à quatre filles très différentes quelle était leur définition de ce mot et quelle personne, réelle ou fictive, l’incarne le mieux. Les critères mis en avant sont à chaque fois différents, mais pour chacune d’entre elles, « badass » semble rimer avec « inspirante » !
La badass provocante
Emma, 18 ans, vit à Sevran ; elle est étudiante en première année de BTS communication à Paris. Et le mot badass lui fait penser à plusieurs femmes…
« Shay… et Léna Situations, par moments, mais surtout Shay ! Ça vient de leur attitude et de leur comportement : ce sont des filles qui s’en foutent et qui assume leur côté sexy et séducteur voire malicieux.
Quand je parle de Léna Situations, j’ai en tête quelques photos de son compte Instagram : durant certains shootings, elle arrive à devenir quelqu’un d’autre et à oublier ses complexes. Quant à Shay, elle reste vraiment ma figure de référence ! Elle est très crue, elle parle de sexe de manière décomplexée… Dans le milieu du rap, elle se place au même niveau que les mecs. J’ai l’impression que rien ne lui fait peur !
Un détail qui me marque durant ses interviews, c’est son regard, la façon de placer sa bouche. On dirait qu’elle cherche à défier le journaliste, et j’adore ! »
« Je la trouve provoc, mais pas dans le sens “scandale” : Shay n’a connu aucun scandale, par contre sa manière d’être est provocante. Je pense qu’on peut dire que tu es badass quand tu veux revendiquer quelque chose et que t’en as ras le bol. Shay, dans son attitude, montre qu’elle fait ce qu’elle veut sans laisser les autres la juger. »
La badass qui assume son côté sexy
Marie, 28 ans, est mère d’un petit garçon de 18 mois et banquière ; elle vit dans un village du Sud-Ouest. Et pour elle aussi, la badass est parfois sulfureuse…
« Je pense à Elektra King, jouée par Sophie Marceau ! Je m’explique : lorsque j’ai découvert cette actrice, ce n’était pas dans “La Boum” mais dans “James Bond : Le monde ne suffit pas”. J’étais enfant quand j’ai visionné ce film pour la première fois, et je me suis dit “Whoa, elle est trop belle…” »
« Pour moi, être badass c’est un ensemble entre la beauté, la puissance de la personne et l’image qu’elle renvoie. Quelqu’un de badass est aussi une personne qu’on met sur un piédestal. En l’occurence, je l’admirais beaucoup à l’époque : Elektra King est un personnage sexy et ambitieux, c’est l’archétype de la femme fatale pour moi.
Je ne connais pas sa vie personnelle, mais dans mon esprit Sophie Marceau est une actrice qui a un côté femme forte, fonceuse, qui assume sa féminité. À l’écran, elle n’a jamais eu peur de se confronter à des rôles masculins macho ou plutôt bad boy, ce qui m’impressionne ! Dans les années 90, on voyait souvent le même type de rôle féminin, et celui d’Elektra King détonait par sa force de caractère et son tempérament de feu.
Sophie Marceau fait partie des actrices françaises reconnues que j’admire beaucoup — par sa carrière, et parce que je pense qu’elle fait partie de ses personnalités qu’on a vu grandir et qui ont une place toute particulière dans le cœur des Français. Elle a su faire évoluer sa carrière intelligemment, j’aime à croire que les rôles qu’elle choisit se rapproche de sa vraie personnalité ! »
La badass fonceuse
Manon, 28 ans, vit à Paris ; c’est la fondatrice d’une start-up dans la mobilité urbaine. Et elle admire une femme entrepreneuse, comme elle !
« Quand je pense badass, j’ai tout de suite en tête l’expression “Rien n’arrête une badass !” Si je devais citer une personne badass en France, ça serait Hapsatou Sy : elle est journaliste, entrepreneuse et autrice. »
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« Ma définition de la badass serait une femme qui se reconnaît à sa tenacité et qui a une volonté farouche de se dépasser. Elle a vraiment une rage de vaincre, qui peut parfois l’amener à se perdre.
Hapsatou Sy correspond très bien à cette définition de la badass. Pour les idées qu’elle défend déjà, et pour l’exemple qu’elle donne aux jeunes à travers son livre et ses interventions sur les plateaux télé ou à la radio. Je pense notamment aux attaques qu’elle a subi de la part d’Eric Zemmour, et contre lesquelles elle a très bien su se défendre.
Pour moi c’est un modèle. Sa réussite dans l’entreprenariat est également admirable, c’est une vraie businesswoman !
Je cite Hapsatou, mais cela n’empêche pas que nous avons tous et toutes dans notre entourage, des femmes qui n’ont pas de prix ou de distinctions et qui sont quand même badass ! Nos actions, projets, prises de position, états d’esprit nous amènent sur le chemin de la “badasserie”. C’est un ensemble de choses. »
La badass passionnée
Aude-Line, 28 ans, est graphiste dans le Pays de la Loire. Et elle vient elle aussi vous parler de journalisme !
« Pour moi, la badass ultime ce serait Véronique de Viguerie. Parce que c’est une reporter de guerre ! Elle va dans tous les coins les plus violents de la planète : en Syrie, en Afghanistan, en Iran, dans les favelas…
Elle y va soit seule, soit avec une amie. Ce sont deux femmes qui parcourent le monde avec leurs petits appareils photos. Elles font connaissance avec des Talibans, c’est incroyable ! J’ai d’ailleurs une photo en tête, d’un Taliban avec des yeux flippants… Et en même temps, ce tirage est magnifique.
Pour moi, Véronique de Viguerie est badass pour deux raisons. Déjà, pour aller en Irak ou en Syrie, faut quand même en avoir du courage sachant ce qui s’y passe. Dans le même jus, pour rencontrer des narcotrafiquants, s’engager dans les favelas… Il faut garder son sang froid. Moi, je me pisserais dessus !
Ce que j’aime chez elle c’est qu’elle vit de sa passion. Elle serait prête à tout pour sa passion : à aller dans n’importe quel coin, peu importe à quel point il est dangereux, pour montrer ce qui s’y passe. »
« Je sais que Véronique de Viguerie a deux filles, et pourtant, elle y va quand même ! Je pense que sa passion est plus forte que sa raison, parce qu’on ne peut pas dire qu’elle n’a rien à perdre… Le côté “je peux peut-être mourir à l’autre bout du monde et mes gamines se débrouilleront avec leur père”, c’est quand même un sacré tempérament, une prise de risque. Même si dans ses photos, on peut parfois percevoir son côté maternel : elle photographie souvent des femmes enceintes, ou des femmes qui allaitent alors qu’elles viennent juste de mener un combat.
Dans ma tête, une badass est capable de tout par passion, elle n’a peur de rien et n’a rien à perdre. »
Quelle que soit leur définition de la badass, dans tous les cas nos lectrices interviewées y voient une femme qu’elles admirent, une personnalité forte qui inspire le respect par son parcours, son caractère, son courage. Et la bonne nouvelle c’est que s’il n’y a pas de badass-type, vous pouvez tout inventer et devenir la badass que vous voulez !
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