— Publié le 5 décembre 2016
Depuis deux ans et des poussières, je suis célibataire. Ce n’est ni un choix ni une situation subie : j’espère trouver quelqu’un, je suis prête à tomber amoureuse et à être en couple, mais comme dit le vieux proverbe, mieux vaut être seule que mal accompagnée.
Avant ça, j’avais relativement peu souvent été célibataire, et rarement pour longtemps. Alors la fin de mon dernier « vrai » couple m’a menée à réapprendre pas mal de choses. Voire à apprendre tout court, en fait.
Notamment que, dans mon cas, bien des petites actions sont infiniment plus intimes qu’une partie de jambes en l’air. Alors que la sexualité est considérée comme l’une des choses les plus privées du monde.
Voici ce qui m’intimide (et me manque un peu, aussi) davantage que la levrette claquée du samedi soir.
Prendre une douche à deux
Ça fait deux ans que je suis célibataire et deux ans que je ne me suis pas douchée avec un garçon (ni avec qui que ce soit d’ailleurs, si on fait exception de mon chat qui me miaule dessus depuis le lavabo).
Je ne suis pourtant pas du genre à prendre la poudre d’escampette ou à mettre mon partenaire dehors dès le dernier gémissement étouffé dans l’oreiller. J’aime les câlins, les nuits à deux, les grasses matinées.
Ça fait deux ans que je suis célibataire et deux ans que je ne me suis pas douchée avec un garçon.
Des garçons sont passés dans ma baignoire et j’ai appris à manier les ballons d’eau chaude de quelques bruns barbus (ceci n’est pas une métaphore sexuelle). Simplement, ça s’est toujours fait en solo.
Quand j’imagine prendre une douche avec le jeune homme à bouclettes qui me fait des bisous dans le cou ces temps-ci, je me sens bizarrement intimidée. Pourtant, il m’a déjà vue nue, et je ne suis pas de celles qui se rhabillent dès qu’il faut mettre un pied hors de la couette !
Simplement, je trouve cette nudité naturelle, hors de toute situation de séduction, bien plus intime qu’un désir partagé.
Être malade et voir l’autre quand même
Quand la relation n’est pas vraiment sérieuse, on évite souvent de voir l’autre si on est malade. On annule le rendez-vous, on repousse en s’excusant.
J’en suis encore au stade où je mets un soutien-gorge assorti à ma culotte quand je sais que je vais découcher, ce qui est environ mon plus grand effort de femme fatale. Je ne suis pas prête à être vue fiévreuse, sueur au front, morve au nez, avec des cernes et la voix de Régine qui aurait fumé quatre paquets d’un coup.
Je ne suis pas prête à être vue fiévreuse, sueur au front, morve au nez.
J’esquive pour le moment les crèves hivernales et j’en suis contente parce que sinon, ma vie affective en pâtirait !
J’ajoute d’ailleurs les règles à la maladie. Personnellement, pendant mon deuxième jour de flux, je suis K.O. J’ai mal, je saigne abondamment, j’ai des nausées… et je préfère geindre au fond de mon lit qu’infliger ça à un garçon que je suis encore, au fond, en train de séduire.
Mise à jour : le lendemain de l’écriture de cet article, je me suis retrouvée à frissonner de fièvre sous les draps du jeune homme à bouclettes, terrassée par une laryngite impromptue. Il a été chou, il avait du Doliprane et il n’a pas supprimé mon 06. Encore une victoire de la mignonnerie !
Faire des activités à deux… mais pas vraiment ensemble
J’ai dit que j’étais célibataire depuis deux ans, mais ce n’est pas tout à fait vrai. J’ai vécu un « genre-de-couple » pendant quelques mois fin 2015.
On était pas censés finir ensemble, mais c’est arrivé quasi-naturellement, finalement. Et je me souviens m’être dit, pour la première fois, qu’on ressemblait diablement à un couple pendant un banal dimanche aprèm.
Je passais le week-end chez lui, et une fois le déjeuner terminé, il s’est attelé à une note de blog. Pendant ce temps, je bouquinais, grattouillant nonchalamment son gros chat.
On ne parlait pas, on ne faisait pas la même chose, et ça ne nous a pas gênés. Alors qu’au début, on faisait tout ensemble, profitant de chaque seconde pour partager des choses.
On était devenus assez à l’aise l’un avec l’autre pour séparer nos activités sans que ce soit un souci, comme je le fais avec mes très bon•nes ami•es.
La bonne crise de larmes des familles
Ah, j’ai failli l’oublier, celle-ci.
J’ai grosso modo deux façons de pleurer. Il y a les larmes adultes, qui coulent doucement et ne m’empêchent pas trop de m’exprimer. Et puis il y a la bonne crise de larmes enfantine.
Quand celle-ci débarque, il n’y a rien à faire à part attendre que ça passe. J’ai les hoquets, les sanglots, la morve, la gueule qui se tord, et c’est vraiment dur à contrôler.
Très peu de mes compagnons ont vu mes vraies grosses crises de larmes.
Ce n’est pas facile de faire face à ça parce qu’il n’y a pas trop de moyens d’action et que ça peut être impressionnant. Du coup, très peu de mes derniers compagnons l’ont vue (parce que ça m’arrive moins souvent en grandissant).
C’est probablement l’une des situations où je me sens le plus vulnérable et à choisir, j’avoue que je préfère vivre ces crises seule que les infliger à quelqu’un… surtout que je ne trouve pas ça très glorieux d’ouvrir à ce point les vannes. Même si je sais qu’il n’y a pas de honte — on est pas toujours rationnel•le, hein !
Je pourrais ajouter pêle-mêle à cette liste la rencontre des parents bien sûr, les situations de vulnérabilité comme un échec professionnel ou un gros souci de santé… Finalement, il y a plein de choses que je trouve plus intimes que la sexualité ! Et toi, t’en penses quoi ?
P.S. — Comme une collègue anonyme me l’a fait remarquer, le plus gros écueil à passer niveau intimité reste de faire caca quand l’autre est là, surtout vu la taille des appartements parisiens.
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Les Commentaires
Je me reconnais surtout dans la maladie et la crise de larmes.
Quoi qu'on pourrait ajouter la premiere fois que ton mec étend une de tes machines et donc tes petites culottes...
La derniere fois, je me suis sentie ultra vulnerable (et je n'ai aucune idee rationnelle de pourquoi) quand je disais chez lui que merde, j'ai pas pris ma tondeuse et que donc il m'a prêté la sienne... Mon tondre la chatte avec SA tondeuse a barbe, j'ai trouvé ca super intime.