Une histoire d’amour, mais aussi d’infidélité, et de reconstruction.
Des mois après La séance psy qui m’a réappris à respirer, voici le dixième épisode de cette série, à lire sur madmoiZelle.
Il y a un an, j’ai vécu un tremblement de terre.
Il y a un an, l’infidélité révélée
Il y a un an, j’ai découvert que le mec avec lequel je pensais faire une partie de ma vie me trompait.
Pas avec un coup d’un soir, pas avec une meuf croisée vite fait en club ou au ciné. Avec une fille que j’avais vue à plusieurs reprises et que je commençais à bien connaître.
J’arrive pas trop mal à cerner les gens, et s’il y a une personne que je pensais incapable d’un tel mensonge, c’est bien mon compagnon de l’époque.
Pour moi, nous étions dans une relation de confiance qui nous tirait tous les deux vers le haut. Aucun signe ne m’avait mise sur la piste d’une possible infidélité.
Avancer avec le cœur brisé
En mettant fin à cette relation, j’ai compris tout le sens de l’expression « avoir le cœur brisé ».
Cette expérience a amorcé des changements tellement profonds en moi que j’ai eu envie de venir le raconter ici, prise de conscience après prise de conscience, carnet après carnet.
Que devient-on, un an après une rupture difficile ? La confiance en l’autre revient-elle après une infidélité ? Est-ce facile de maintenir une relation avec une personne qui nous a trompé ?
Après des mois d’introspection, d’expérimentation et de rencontres, je viens écrire la suite de mon histoire.
Quand je vois le chemin que j’ai parcouru, je me dis que je n’aurais pas pu faire différemment : chacune avance à son rythme, avec ou sans aide.
J’ai décidé de vivre ma rupture pleinement. Plutôt que de construire des digues émotionnelles qui auraient retenu ma colère et ma tristesse, je les ai laissées s’exprimer.
Aujourd’hui, je réalise que c’est le plus grand service que je me sois rendue.
La colère a duré quelques mois. Et puis un jour, elle est passée. Pourquoi voulais-je maintenir un tel lien avec une personne que je ne comprenais plus et qui n’était toujours pas capable d’être totalement honnête avec moi ?
Pourquoi je n’ai jamais gardé contact avec mes ex
J’admire mes potes qui ont réussi à garder un lien avec leur ex, qui ne redoutent pas de se retrouver dans le même bar qu’eux, voire qui les invitent de temps à autres à boire des coups… parce que j’en suis incapable.
Sur le principe, j’aimerais vivre ce genre de relation simple, saine, dans laquelle les antécédents sont balayés.
Dans la réalité, j’ai dû couper les ponts avec tous mes ex.
Parce qu’ils espéraient raviver une flamme, parce que leur meuf actuelle était jalouse (ah, la jalousie envers les ex des mecs, sacré sujet) ou parce qu’ils n’étaient pas honnêtes avec moi.
J’ai essayé de construire une nouvelle relation basée sur l’honnêteté avec mon ex, mais il a continué à me mentir alors que des personnes de notre entourage commun étaient au parfum de certaines histoires.
Ça a réveillé un sentiment de trahison que je n’ai pas supporté. Mes potes m’en disaient trop ou pas assez sur sa nouvelle vie ; dans les deux cas, ça provoquait un pincement au cœur que je n’arrivais pas à chasser.
Un jour donc, j’ai décidé de bloquer mon ex.
Je me suis désabonnée de son fil Facebook, je l’ai unfollow sur Instagram, bloqué sur Twitter (on n’est jamais à l’abri d’un RT surprise), j’ai vérifié les soirées où nous risquions de nous croiser.
J’ai lâché prise.
J’ai dû creuser un peu pour comprendre pourquoi son histoire continuait à me toucher
, pourquoi je cultivais toujours l’espoir de construire une relation normale avec lui.
Et les réponses que j’ai trouvées en moi ne m’ont pas plu.
Je n’étais pas spécialement jalouse de sa vie, parce que je sentais qu’il continuait à lutter contre lui-même. De mon côté, je me sentais de plus en plus en phase avec mes aspirations.
Toujours ce sentiment d’injustice
Ce qui dominait et qui nourrissait ma colère, c’était un sentiment d’injustice.
Je trouvais profondément injuste qu’il donne l’impression de s’en sortir alors qu’il m’avait fait tellement de mal. Je trouvais injuste qu’il continue à jouer le mec cool, comme si rien ne l’atteignait, comme si notre histoire ne l’avait pas marqué.
Au fond de moi, dans la partie blessée que je n’aimais pas regarder en face, parce qu’elle était si loin de mes valeurs, je voulais qu’il paie.
À chaque fois que ma partie blessée par la rupture s’est exprimée, je ne me suis pas reconnue.
C’est elle qui a confronté « l’autre fille », c’est elle qui a entretenu ma tristesse pendant des semaines, c’est elle qui m’a donné envie de lui faire du mal.
Et plus je la refoulais, plus la colère montait.
Ma partie blessée, c’était mon ego en morceaux. À ce moment-là, il était incontrôlable.
Comment me débarrasser de tous ces sentiments négatifs qui ne me ressemblaient pas ?
Je pensais dur comme fer que je ne lui en voulais pas, que je lui pardonnais, qu’il méritait d’être heureux et que je voulais passer à autre chose, sans rancune… Mais entre l’intention et la réalité, le gouffre s’est creusé.
Ça a été difficile de le rayer de ma vie. On était complices, on avait plein de goûts et d’amis communs, on travaillait dans le même milieu.
J’ai mis du temps à combler le vide qu’il avait laissé. Mais avec le recul, je crois que je l’ai rempli de la plus belle des manières.
Je n’ai pas fait ce qu’on attendait de moi
J’ai fini par me trouver. En faisant face à mes boules de peur, en me recentrant sur mes amitiés, en m’épanouissant dans mon boulot, en prenant du temps pour voyager seule.
Bref, en m’accomplissant, pour moi-même, je me suis détachée de chaînes que je traînais comme un boulet.
J’ai laissé au bord de mon chemin le boulet de la normalité, le boulet de ce qu’on « attendait de moi », le boulet des « il faut », « tu devrais »…
Ces injonctions à la perfection et à la norme avec lesquelles j’ai grandi, dont j’ai déjà parlé dans un précédent Carnet. Et une fois ce poids soustrait, j’ai tracé ma route.
J’ai commencé à aller à des concerts toute seule, à voyager sans me soucier de partir avec quelqu’un, j’ai remis en question mon désir d’habiter avec mon compagnon quand je serai en couple.
J’ai abandonné le fantasme de trouver « the one », j’ai arrêté de me demander si un jour je voudrai des enfants.
Et quand enfin, j’ai commencé à cerner ce que j’attendais d’une relation… je me suis remise à rencontrer des gens.
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
Pas facile, les "ex" ... J'ai essayé d'être amie avec un ex. Il m'avait supplié de garder contact. 6 mois plus tard, on s'est revus, on rigolait, comme avant. Tellement comme avant qu'on a fini au lit. Au point que l'espoir d'un rabibochage avait fait son chemin. Au moment du départ pour rentrer chez moi, j'ai fini par évoqué le sujet. Bah oui, on fait quoi, on s'entend bien, on rigole, on prenait notre pied au lit... Ben non. Il ne se voyait pas en couple avec moi, dans la durée. . Bon, admettons. Je passe les poncifs du genre " ah c'est pas toi, t'es géniale, c'est moi qui ne tourne pas rond... " bref, le genre de phrase qui fait l'effet d''un bol de chocolat chaud à l'arsenic. Cela aurait pu passer, jusqu'à ce qu'il me propose un plan " sex friend". Genre, "meuf, je te garde sous le coude jusqu'à tomber sur la bonne " .
Garder le contact avec un ex, c'est aussi parfois garder sous les yeux son échec. Et surtout là, le mec ne se remet pas en question et défile devant toi la gueule enfarinée, heureux avec son amante devenue sa copine, et toi , brisée, ... Et continue de mentir...
Pas bon pour le moral ça ni l'amour propre...