Mise à jour du 25 juin — La Coupe du Monde bat toujours son plein au Brésil. L’Italie a perdu face à l’Uruguay hier, et ce soir, la France affronte l’Équateur… Autant dire que les postes de télévision ne sont pas près de souffler !
Ceci étant dit, les petits reportages au Brésil de Martin Weill continuent aussi. Ils sont tous aussi intéressants les uns que les autres, mais l’un des derniers est particulièrement surprenant. Il s’agit du reportage diffusé dans Le Petit Journal du 23 juin, dans lequel Martin part à la rencontre des footballeuses brésiliennes.
On a tendance à l’oublier, avec cet engouement si général pour le football, mais le sexisme y est bien présent aussi.
Impressionnant, quand on voit à quel point le football est une véritable institution au Brésil. On s’en rend compte notamment avec les Évangélistes, dans le reportage suivant, qui voient dans ce sport un moyen d’évangéliser les foules :
Ah ben oui, hein. Le football, c’est l’affaire de Dieu. Pas l’affaire des femmes. Ne confondons pas.
Mise à jour du 19 juin 2014 – Il s’en est passé des choses depuis le dernier reportage de Martin Weill, envoyé spécial du Petit Journal au Brésil pendant la Coupe du Monde. Il y a notamment eu le fameux « épisode » du 13 juin, qui montrait le contraste entre la répression violente des manifestations d’un côté, et l’euphorie des supporters de l’autre.
Mais la série de reportages est loin de s’être terminée là. Martin Weill et son valeureux cadreur continuent de suivre les évènements liés à la Coupe du Monde 2014 au Brésil.
Ainsi, le 16 juin, ils allaient d’un monde à l’autre au sein de la même ville, pour souligner l’écart (ou plutôt le gouffre) entre les pauvres et les riches au Brésil.
Le 17 juin, Martin Weill a poursuivi son exploration de la plus grande favela de Rio, en allant à la rencontre des jeunes… qui lui ont appris à danser le pasiño.
Puis vint le match du Brésil contre le Mexique ! Si finalement le match nul a été une petite déception pour les Brésiliens, toute l’importance que ces derniers donnent à la Coupe du Monde peut s’observer au moment du match : tous les magasins ferment pendant ces quelques heures, plus personne dans les rues ou sur les plages. « On a au moins droit à ça », dira même quelqu’un.
Un constat toujours doux-(très)amer pour la Coupe du Monde au Brésil, entre la joie des habitants et les trop nombreuses inégalités. Et l’équipe française pendant ce temps-là ? La suite nous le dira sans doute. Mais probablement toujours aussi populaire !
Article du 13 juin 2014 –
Ne vous fiez pas au jingle festif qui ouvre les reportages du Petit Journal sur la Coupe du Monde : comme à leur habitude, cette présentation est hautement ironique. « Tudo Bom », « tout baigne » est le titre de la séquence, dont l’objet est précisément de montrer tout ce qui ne baigne pas au Brésil, aux alentours des stades rutilants construits pour l’occasion.
Martin Weill va à la rencontre des habitants, sans misérabilisme ni condescendance, pour leur donner la parole et raconter leurs histoires, celles qu’on ne voit pas ou peu dans les autres médias.
Douglas, le jeune qui voulait changer de maillot
Le contraste est saisissant, entre l’étalage de richesses qui accompagnent les délégations étrangères venues s’installer dans leur hôtel, et la pauvreté des populations résidant dans l’immédiate proximité.
Les paillettes, le « bling bling » de ces athlètes millionnaires brillent moins que les étoiles dans les yeux des jeunes fans qui sont venus accueillir leur équipe préférée. Mais ils auront à peine droit à un furtif regard de deux joueurs de la sélection française. Les autres effectueront le trajet bus-hôtel impassibles, sourds aux acclamations.
Autour de l’hôtel des Bleus, Martin Weill est allé à la rencontre de Douglas, un jeune brésilien fan de l’équipe de France, qui espérait échanger un maillot de Ronaldo contre un maillot de l’équipe de France. Ce n’est pas gagné :
Le reportage de Martin Weill, mardi 10 juin
« Je suis extrêmement déçu »
Ce n’est pourtant pas la mer à boire. Échanger un maillot. En plus, le geste est fort de sens : un échange. Douglas ne demandait pas une photo, un autographe (il n’y a rien de mal à ça), il voulait échanger.
L’attitude de l’équipe de France est plus que décevante. Au micro du Petit Journal, un Brésilien exprime sa déception :
« Je pensais que les Français seraient plus enthousiastes. Les Allemands ont dansé avec les Indiens, les Hollandais sont allés sur la plage, et les Français n’ont même pas fait un signe de la main. »
« Ils sont très prétentieux », ajoute une autre Brésilienne. « Il faut qu’ils perdent, ils sont trop prétentieux ! »
Persévérant, Martin Weill est retourné à la charge le lendemain :
Le reportage de Martin Weill, mercredi 11 juin
La tension monte : reportage au coeur des manifestations
En duplex de Sao Paulo, Martin Weill revient sur le traitement médiatique mitigé de l’événement au Brésil, et Yann Barthès en fait la critique côté français :
Le Petit Journal du jeudi 12 juin
À quelques heures du coup d’envoi du premier match de la Coupe du Monde (Brésil – Croatie), Martin et Emmanuel (le cadreur) étaient à Sao Paulo, couvrir une manifestation contre l’évènement. Emmanuel a été blessé, il a reçu un éclat de bombe lacrymogène à la poitrine. Sa blessure est superficielle, assure Martin, en duplex du Brésil, où il a annoncé le sujet de son prochain reportage :
« Tout ce qu’il se passe ici, la contestation, la répression violente, on va vous le montrer demain »
Ce reportage sera diffusé ce soir (vendredi 13 juin 2014).
Suivez les reportages du Petit Journal au Brésil sur le site de l’émission, ou sur Canal+ (en clair) tous les soirs à 20h25.
Sur le même sujet :
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- Les manifestations au Brésil vues par une expatriée (juin 2013)
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Les Commentaires
Vers 2003 ou 2004, je me rappelle avoir vu passer l'équipe de France à Clairefontaine (où il y avait un tournoi entre des équipes amateurs, dont la mienne^^), il y avait les - de 19 ans de l'équipe de France féminine (qui venaient d'être championnes d'Europe !) qui étaient là aussi, pour les voir, ben ils les ont complètement snobbé.
Et il y avait à l'époque encore une bonne partie de la génération 98 en service.
Il y a un seul joueur qui s'est arrêté pour les saluer (Lilian Thuram), et a fait signe aux autres supporters.
Les Barthez, Zidane, Desailly, ils passaient en faisant semblant d'être super occupés sur leur téléphone pour ne pas jeter un regard.
J'avais trouvé ça super nul.