Des examens gynécologiques forcés à l’aéroport. C’est ce qu’auraient subi des passagères de la compagnie Qatar Airways en octobre 2020, alors qu’elles s’apprêtaient à effectuer un vol en partance de Doha vers Sydney. Au moment des faits, 13 d’entre elles, Australiennes, s’en étaient déjà plaintes. Selon l’AFP, 5 d’entre elles sont allées plus loin ce mois-ci et ont engagé des poursuites en Australie contre la compagnie aérienne et l’autorité qatarie de l’aviation civile. Elles réclament des indemnités et des dommages-intérêts pour le traumatisme subi, et exigent par le biais de leurs avocats que cet incident ne se reproduise pas. « Ce groupe de femmes courageuses a été forcé de saisir la justice pour signifier au Qatar que ce qui est survenu était inadmissible et ne devrait plus être autorisé à se reproduire, a déclaré à l’AFP l’avocat Damian Sturzaker. A moins d’un mois de la Coupe du monde, les femmes (qui voyageront au Qatar) sont en droit d’obtenir du Qatar l’assurance que les droits humains seront respectés. »
« Qatar : à faire et ne pas faire »
En matière de respect des droits humains, Amnesty International, parmi d’autres, a déjà indiqué qu’il était trop tard : « coupes et retards de salaires, confiscation de passeport, travail sous 40 degrés sans limite horaire, menaces, insultes… Des milliers de travailleurs sont morts sur les chantiers sans qu’aucune enquête ne soit menée », peut-on lire sur le site de l’ONG. Qu’en sera-t-il des droits des touristes, et en particulier des femmes, qui viendront assister aux matchs dans les stades (climatisés) qataris ? Le document, publié par le comité d’organisation de la Coupe du monde le 29 septembre, et que RMC Sport a pu consulter, nous livre un aperçu.
En 16 pages et 6 chapitres, le document intitulé « Qatar – Do’s and Don’ts 2022 », pour « Qatar : à faire et ne pas faire », liste toutes les règles que devront respecter les supporters et les supportrices lors de leur venue au Qatar. S’il est demandé à tous les visiteurs de s’habiller modestement et de porter des vêtements qui couvrent les épaules et les genoux, il est spécifié que les femmes devront porter des pantalons ou jupes longues et des chemises longues couvrant la poitrine et la nuque. Les chemises sans manches, robes ou jupes courtes, bas courts, hauts courts sont strictement interdits, tout comme les vêtements trop transparents ou « trop serrés ».
Respecter une distance entre hommes et femmes
Concernant le port du voile, aucune obligation d’en porter un sur les cheveux, sauf dans une mosquée, il est cependant bien vu d’en porter un « pour s’intégrer et respecter la culture locale et éviter les attentions indésirables. » Une certaine distance devra d’ailleurs être respectée entre les hommes et les femmes, qui seront également tenus de faire la queue séparément. A cela s’ajoutent, par exemple, les règles concernant la consommation d’alcool ou encore l’avertissement sur le fait de fixer un Qatari, comportement jugé « impoli et inapproprié ».
Des tensions entre la FIFA et le comité Qatar
Selon le compte Instagram Hugo Décrypte tenu par le journaliste Hugo Travers, le Comité suprême Qatar 2022 s’est dit « étonné puis fortement agacé » par ce document. Les autorités locales ne l’auraient pas relu et jugent plusieurs informations fausses, notamment celles concernant « l’habillement et la longueur des tissus adéquats » mais sans apporter plus de précisions. Des déclarations source de controverse, mais aussi la cause de tensions entre la Fifa et le comité d’organisation qatari. Si ce dernier en conteste la véracité, le document a bien été officiellement partagé par la Fifa, qui n’a d’ailleurs pas publiquement réagi. Si le Comité suprême Qatar 2022 affirme que certaines règles sont fausses, aucun document visant à remplacer le précédent n’a depuis été publié par aucune des deux instances.
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