Je n’ai pas envie de saler une plaie qui ne se refermera jamais mais c’est un fait : l’Amérique est toute puissante. Sans sortir ma baguette, mon béret et mon fromage qui pue en râlant, c’est vrai que c’est quand même contrariant cette histoire !
Quelques exemples de cette supériorité ? Ils ont la country, nous avons la bourrée auvergnate, ils ont Jolly Jumper, nous avons Cadichon, ils ont Dolly Parton, nous avons … Régine.
Alors pas de raccourcis dangereux, mon but aujourd’hui n’est pas de vous livrer les secrets de la corrélation entre Régine et la bourrée.
Non, je viens vous prouver en trois points que la country, c’est la vie. Tout simplement.
Tu le vois, mon GROS COLT ?
Venez à moi, pauvres pécheresses, l’âme vide de tout a priori du style…
- « Ouiiiii heu non mais la country, c’est pas ce qu’écoutent les fans de Johnny quand ils n’écoutent pas le sus-nommé Jean-Philippe ? »
- « Ouais mais non, j’peux pas, j’ai pas de cravate texane. »
- « Non parce qu’en fait, je ne vis pas dans Confessions Intimes. »
- « J’peux pas, j’ai poney ! ».
Quoique la dernière excuse puisse se révéler assez cohérente, vous le comprendrez par la suite.
Raison n°1 : la country rend profond
Pourquoi ? Parce que parfois, ça rend mélancolique, et la mélancolie a ce je-ne-sais-quoi, mi-baroudeur mi-romantique, un peu Herbert Léonard, qui vous ajoute un plus en société.
Parce que les paroles de la country ne tournent pas qu’autour de la gnôle et des bagarres de saloon, loin de là. Non, ça cause aussi solitude, tourments, sentiments, amours perdus/déchus/trompés … Bref, des trucs profonds quoi.
J’en veux pour preuve de nombreux standards du genre :
« I’m so lonesome I could cry » chantée entre autre par Hank Williams, une des références du genre, a un titre qui ne vous ment pas sur le contenu de la chanson, à savoir la solitude et la tristesse que ça engendre.
« I love you so much it hurts », que je vous conseille d’écouter interprétée par Patsy Cline, et elle y parle de choses bien connues : la peur de la perte de l’être aimé.
And last but not least « I will always love you » de notre chère Dolly, mais qui est plus connue pour avoir été chantée par Whitney Houston et reprise par la quasi-totalité des gens qui ne savent pas chanter.
Ceci s’explique en partie parce que la country trouve ses racines dans le blues et parce que manifestement porter des éperons c’est pas jojo tous les jours.
Raison n°2 : la country, modesquement parlant, c’est au TOP
L’influence de la country dans la mode est bien plus présente qu’on ne peut le penser de prime abord. Quand le rockabilly devient une des tendances principales ces derniers temps, la country vit un peu. Hé oui, sortir la chemise vichy et le stetson, c’est ok, c’est bath, c’est in.
Quand on enfile ses santiags en dehors des ranchs et des sentiers poussiéreux de Colorado Springs, on marche un peu dans la légende de la country. Et quand on enfile son jean, on enfile un peu les … Heu non, on fait renaître l’esprit des immigrés européens venus coloniser le pays de l’oncle Sam, et qui ont participé à ce mélange d’influences qu’est la country. Ils ne portaient presque que ça, et on peut en dire autant de nous !
Raison n°3 : la country rend bonne
[rightquote]OK on ponctue ses tapages de talons par des « Yipiyéééééééé ! », ce qui n’est pas le must du glamour[/rightquote]Et là je devine les oreilles se tendre, les yeux grand s’ouvrir et la bave poindre à vos lèvres tremblantes… Ou alors c’est une crise d’épilepsie. FAIL. Vous vous demandez sans doute pourquoi donc ça pourrait vous rendre encore plus bonne que la plus bonne de vos copines ?
D’une part, parce que la country s’accompagne parfois de danse, et la danse ça muscle le corps, ça galbe la silhouette, ça redresse le port de tête… En bref, ça gère. Alors OK on ponctue ses tapages de talons par des « Yipiyéééééééé ! », ce qui n’est pas le must du glamour, mais j’ai pas promis qu’y aurait pas des p’tites concessions à faire hein.
Mais je sais que la perspective de bouger son corps en rythme ne provoque pas de « Yodeléitou » chez tout le monde.
Me reste à vous proposer l’équitation, une des activités favorites des amateurs de country, et c’est à ce moment que l’excuse du « J’peux pas, j’ai poney ! » pourra prendre tout son sens !
D’autre part, le soleil de type texan qui rayonne au zénith, habilement manié, c’est bon pour le corps, ça vous dore comme un petit pain, vous pouvez laisser entrevoir des parties du corps que la bienséance réprouve, genre les chevilles, les poignets… (parfois même les genoux, scandale des scandales !).
Et puis ça donne l’occasion d’agir de façon hyper sensuelle, par exemple en se rafraîchissant à l’aide d’une canette glacée. Mon conseil ? Evitez la canette de 50cl de bière brune quand même, ça risque de pas charmer exactement le public désiré… Enfin chacun ses goûts !
Après vous avoir démontré que vous pouvez être bonne, bien sapée et mystérieusement baroudo-mélancolico-romantico profonde, tout ça en même temps et uniquement grâce à la country, je ne vois pas ce que je peux faire de plus pour vous prouver que si vous avez encore un a priori négatif, c’est que vous êtes has been.
Si vous me cherchez, je serais en train de chiquer une canette au coin du feu. Si vous êtes sympas, j’vous laisse une place sur ma paillasse et je sors les marshmallows.
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Et accessoirement, ça me refait penser qu'il faut vraiment, vraiment qu'on concrétise notre projet de road trip aux Etats Unis.