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Publié le 21 septembre 2018
Ah le fantasme du plan à trois… Sacrée histoire. En tout cas pour moi ça a toujours été un questionnement et un sujet d’excitation.
Un garçon, une autre fille, et moi.
Mais comme tout fantasme, il est resté très longtemps un simple rêve, un simple support irréel d’excitation. Ce fantasme inatteignable.
Mon fantasme du plan à trois
Je ne voyais pas dans quelles circonstances j’aurais l’occasion de faire ça.
Avec qui ? Où ? Comment ?
Je n’ai jamais été en couple avec un garçon avec qui je me serais sentie de franchir ce pas.
Ouvrir l’intimité de mon couple à une tierce personne, faire confiance à mon partenaire au point d’accepter qu’il embrasse, touche, pénètre une autre fille, et en plus devant moi…
Jamais !
Et puis un jour j’ai été célibataire. Pour la première fois depuis toujours. À tâtons, j’expérimentais le célibat. La liberté de ne penser qu’à moi en toutes circonstances.
La possibilité de me replonger dans mes désirs profonds, que j’avais souvent enterrés au détriment de la sauvegarde de mon couple.
Et le fantasme du plan à trois… Devenait finalement réalisable, si j’en avais l’envie.
Quête de rencontre pour un plan à trois
Je ne suis pas une grande sociable, ni une grande fêtarde. Ou en tout cas pas dans des lieux où j’étais susceptible de faire cette rencontre fortuite digne d’un film de Gaspard Noë.
Alors j’ai décidé de profiter des outils que le fait de vivre au XXIe siècle met à ma disposition. Outil pratique mais pas vraiment glamour : Tinder.
En ouvrant mon profil aux mecs et aux meufs, je suis souvent tombée sur des profils de couples qui cherchaient une fille pour pimenter leur vie sexuelle.
Mais qu’est-ce qu’ils me semblaient creepy !
Je n’avais pas envie de me contenter d’être à moitié attirée par l’un ou par l’autre. Je n’avais pas envie de me contenter des premiers couples sur lesquels je suis tombée.
Et surtout j’avais peur de tomber sur un plan foireux et malsain qui me mettrait dans une position délicate et traumatisante.
Alors au bout de quelques mois à ne pas chercher très assidument, j’ai complètement abandonné l’idée.
Liker et matcher le profil d’un couple
Et puis un soir d’ennui et de solitude, je suis tombée sur le profil de Joy et Alex, et je suis restée bloquée sur la photo.
J’ai d’abord cru à un faux profil, tant leurs photos de couples étaient belles, mignonnes, attendrissantes.
Contrairement à d’autres, ils n’avaient pas de photos à poil ou dévoilant leurs corps, juste des photos normales d’eux, et de complicité de couple.
Dans leur longue description, qui expliquait la raison de leur démarche, j’ai senti une envie de partage sincère, de nouer quelque chose au-delà du sexe.
Une amitié, une complicité. Quelqu’un pour passer des soirées tranquilles au coin du feu, et pourquoi pas plus si affinités.
Joy est bisexuelle, et elle ressent le manque du féminin dans sa vie et sa sexualité. Alors c’est elle qui a fait cette proposition à Alex, qui a finit par accepter.
J’ai liké, ça a matché.
Plan à trois : passer du fantasme à la réalité
Et s’en sont suivies plusieurs heures de discussion avec Joy. On a parlé de tout, de rien. Je ne me souviens plus de quoi exactement tellement ça m’a paru naturel.
Mon excitation et ma curiosité étaient piquées.
Au bout de quelques heures de conversation, elle m’a donné le numéro d’Alex, en me disant que c’était pour qu’on fasse connaissance.
Je me suis donc mise à parler à l’un et l’autre, dans deux conversations distinctes. J’avais l’impression tout d’un coup d’être un genre de friandise.
Un cadeau encore tout emballé qui attire toutes les convoitises. On s’est échangé des photos, de plus en plus osées.
J’étais encore en train de me demander si ce n’était pas un fake tellement tout me semblait si parfait et irréel, et tant il et elle étaient belle et beau.
Puis j’ai fini par former un groupe à trois, pour me rassurer moi-même, pour plus de transparence.
Je ne voulais pas qu’on se cache quoi que ce soit. Je ne voulais pas que naisse le moindre doute sur mes intentions. Je voulais qu’ils aient confiance en moi, et qu’on puisse tout se dire.
Puis après quelques semaines à discuter, à faire monter l’envie et le désir, je me suis lancée, et je me suis retrouvée à la porte de leur maison un vendredi soir.
Un coup de foudre amical
C’était une grande maison dans un petit quartier résidentiel tranquille. Une grande maison pour un couple de jeunes de 24 et 27 ans, qui provenait d’un héritage.
Avant de toquer à la porte, je m’imaginais déjà enchainée et séquestrée dans une cave jusqu’à la fin de mes jours.
Mais à la seconde ou Joy m’a ouvert la porte, tout le stress a disparu
. Elle portait une combi-short noire qui dévoilait son dos avec des détails en dentelle.
Elle avait ses longs cheveux châtains et lisses qui lui tombaient jusqu’en dessous des fesses. Alex était à la cuisine, il finissait de préparer un bon repas.
Il sentait bon quand il est venu me faire la bise. Un feu brûlait dans la cheminée, j’étais bien. Ils étaient exactement comme je les avais imaginé.
Nous nous sommes installés dans le salon autour de la table basse devant le feu. Et nous avons discuté pendant deux ou trois heures, en buvant et en mangeant.
Coup de foudre d’abord amical, tant le courant passait bien.
J’étais comme avec des amis, et pendant les premières heures, j’avais presque oublié l’aspect sexuel de notre rencontre.
Mon plan à trois, comme une scène comme au cinéma
Puis petit à petit le ton a changé. C’était comme un premier rendez-vous amoureux. Quand chacun sait de quoi l’autre a envie, mais que la timidité prime même quand les regards se comprennent.
Joy a pris les choses en main, elle a éteint une lumière, allumé des bougies, allumé une lumière rouge… Nous étions tout à coup plongés dans une atmosphère ouvertement sexuelle, mais chaleureuse.
Je l’avais enfin ma reconstitution de Love de Gaspard Noë !
Elle a lancé l’idée de faire un jeu érotique sur une application. Et au bout d’à peine quatre gages, à se déshabiller et se lécher les seins, on a oublié le jeu.
Et on a passé des heures à faire l’amour.
Tout filait, tout était naturel. C’était pourtant une première fois pour nous tous, mais j’avais l’impression qu’on avait été ensemble des centaines de fois.
Il y avait beaucoup d’amour, d’attention à l’autre. Je sentais dans leurs gestes et dans leurs attentions la volonté de ne pas me brusquer, que je ne me sente pas obligée, ni oppressée.
Des regards bienveillants posés sur moi
Tantôt nous faisions l’amour, tantôt nous discutions, puis nous dansions, puis nous nous enlacions.
Et surtout nous étions tous les trois choqués et émerveillés de la beauté du moment que nous étions en train de passer.
J’ai été particulièrement surprise de constater à quel point j’étais décomplexée. Dans mes relations passées avec des hommes, j’avais toujours cette petite main laissée pour cacher ma poitrine.
Ce petit réflexe de me couvrir quand je me levais pour aller aux toilettes. Et avec eux rien de tout ça.
Pour la première fois de ma vie je me balladais nue, sans avoir peur d’être jugée. Devant leurs yeux bienveillants et leurs mots doux portés à mon attention.
Puis au moment d’aller se coucher, alors que j’avais prévu de leur laisser leur intimité et de dormir dans la chambre d’amis, nous nous sommes couchés tous les trois, et nous sommes endormis collés et enlacés.
Au-delà du sexe
Alors que je m’attendais à partir le soir même et au pire le lendemain, je me suis retrouvée à passer trois jours chez eux.
C’était un weekend cocooning qu’on a passé à comater. On est passés du lit au canapé, du canapé au lit. Toujours enlacés, emmitouflés, et surtout toujours à trois, dans cet équilibre parfait.
On a regardé des séries et des films, fait des siestes et mangé. On a refait une ou deux fois l’amour dans tout le week-end, mais pas plus.
On a tout de suite noué une relation beaucoup plus que sexuelle, basée sur le partage et le dialogue, et ça nous allait. On a même passé une soirée à quatre avec ma meilleure amie, et à aucun moment ça n’a été étrange.
Alors ça a duré quelques semaines, puis quelques mois. On se voyait dès qu’on pouvait, on prévoyait de partir en week-end, une fois on est sortis en soirée.
J’étais exclusive, pas parce qu’on en avait discuté mais simplement parce que je ne me voyais pas aller voir ailleurs. J’avais peur que ce soit trop simple, trop morne, pas assez intense.
Comment retourner dans une relation avec un homme après avoir connu cette intensité ?
Parfois je m’imaginais pouvoir garder cette relation toute ma vie. Emménager avec eux, être témoin de leur mariage, et voir leur couple évoluer.
Mais malgré tout, quand je rentrais chez moi, j’étais seule. Et passer de ce trouple à moi seule dans mon lit avait quelque chose d’assez violent certains soirs de la semaine.
Je n’étais évidemment jamais complètement seule, il y avait les messages et mon travail qui me prenait énormément de temps.
Et puis petit à petit, un décalage s’est créé.
Quand le doute s’immisce dans la relation à trois
Toute ma vie je me suis demandée si j’étais hétéro, ou bisexuelle. J’avais déjà eu une expérience avec une fille pendant le lycée, mais elle était trop étrange et anecdotique pour qu’elle me permette d’être fixée.
J’ai toujours été assez ouverte d’esprit, j’ai toujours trouvé les femmes belles et sexy. Mais je n’ai jamais su si je pouvais me projeter dans l’amour et la sexualité avec seulement une personne de sexe féminin.
Et dans ma relation avec Joy et Alex, je me suis tout de suite rendu compte que mon rapport à lui et à elle était complètement différent. Je me suis rapidement rendu compte que ce qui m’excitait le plus dans toute notre relation, c’était lui.
Lui quand il était avec elle, lui quand il était avec moi, lui quand il nous regardait elle et moi. Pas parce que je l’aimais plus qu’elle, mais parce que je suis tout simplement hétérosexuelle.
J’aimais la tendresse qu’elle m’apportait, j’aimais lui faire plaisir, la faire jouir.
Mais j’avais besoin du masculin pour prendre tout mon plaisir, et il était plus naturel pour moi d’être complice avec lui dans les moments autres que sexuels.
J’aimais Joy, et j’aimais Alex, et ça ne m’a jamais traversé l’esprit d’être avec l’un sans l’autre, ou de préférer l’un à l’autre.
Mais un jour le doute s’est immiscé en Joy, et elle a ressenti ce décalage, qu’elle a vécu comme une mise à l’écart.
Heureusement nous avions cette facilité à dialoguer, et je ne crois pas que Joy ait douté une seule seconde de ma sincérité. Elle avait tout de suite senti mon hétérosexualité, et donc elle savait que c’était ça qui commençait à pêcher.
Alors on en a discuté, et de façon très synchronisée, nous avons décidé d’arrêter.
Nous ne voulions pas d’une relation avec le moindre doute, avec la moindre hésitation. Le but n’était pas de faire souffrir quiconque, ni de créer des soucis dans leur couple.
Alors la séparation s’est faite très en douceur, et très naturellement.
Ma vie sexuelle après mon expérience du plan à trois
Aujourd’hui, 2 ans après, nous sommes toujours en contact. Joy et Alex ne sont aujourd’hui plus ensemble, mais Joy et moi nous voyons régulièrement, en toute amitié.
Ma rencontre avec ce couple m’a changée à jamais, et je pense que je les aimerai toute ma vie tant ce qu’on a partagé est fort et particulier.
Depuis je me suis remise en couple avec mon ex, et j’ai pu voir la différence dans mon comportement entre notre vie sexuelle d’avant, et notre vie sexuelle maintenant.
Je me sens beaucoup mieux dans mon corps, dans l’affirmation de mes désirs.
Plus de main devant les seins, plus de honte de quoi que ce soit, et je pense que c’est le plus beau cadeau qu’il et elle m’ont donné.
Ils m’ont aussi montré que c’était possible, possible de partager son intimité dans la plus grande bienveillance, dans le plus grand respect, pour nourrir sa propre vie de couple et pour partager un amour inconditionné.
Aujourd’hui je ne sais pas si je pourrais recommencer une aventure de ce type, avec la même place, ou avec la place de femme dans un couple ouvert.
Mais ce que je sais c’est que ça fait maintenant partie de moi, et que je suis extrêmement reconnaissante d’avoir pu vivre ça.
D’avoir pu vivre ce fantasme qui s’est révélé plus beau que je n’aurais pu l’imaginer.
Et d’avoir partagé ça avec ces personnes-là.
À lire aussi : Je veux faire un plan à trois (ou plus), mais où trouver des partenaires ?
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