Ce n’est pas un secret : les ingrédients au dos des produits sont très compliqués à déchiffrer et bien sûr : c’est fait exprès. Tout comme pour l’alimentaire, la police des ingrédients est volontairement petite pour te donner envie d’abandonner, et surtout pour ne rien comprendre. Entre labels chelous, appellation fallacieuses et noms scientifiques appelant à s’arracher les cheveux, on te l’accorde : tu pourrais te tartiner le frifri de tabasco que tu t’en rendrais même pas compte.
Labels et appellations : beware
Les labels bio et autres affirmations « 99 % d’ingrédients d’origine végétale » fleurissent sur tous les étalages de produits. Sauf que, ces labels ne garantissent pas la qualité ni la sûreté des ingrédients et les affirmations catchy sont destinées la plupart du temps à tromper le consommateur. Il faut savoir que certains labels, comme Cosmébio ou Ecocert, ne demandent un total que de 10 % d’ingrédients bio dans le produit fini pour être estampillé « Bio ». Pas de quoi être plus safe que n’importe quel autre produit. De plus, la labellisation d’un produit n’est pas automatique : la marque qui le commercialise doit payer le label pour qu’il accorde ou non son sésame. En clair, une marque peut prétendre au bio et ne pas se faire labelliser pour autant, et ce uniquement par manque de moyens.
Les pourcentages de produits naturels sont très à la mode en ce moment : ces produits ne jouent pas sur le bio, mais sur la tendance à fuir un peu les produits chimiques. Problème numéro un : aucun contrôle n’est effectué pour savoir si ces ingrédients d’origine naturelle sont de bonne qualité. Problème numéro deux : il faut savoir que l’eau est le premier ingrédient de presque tous les produits cosmétiques. Or, l’eau est forcément naturelle… et quand une crème possède 80% d’eau dans sa formule, pas dur de prétendre à un gros pourcentage de nature. Ca ne garantit pas pour autant que la crème ne comporte pas de substances chimiques, bien au contraire.Astuce > Pour le bio, vérifiez toujours le pourcentage d’ingrédients bio dans le produit fini. Pour exemple, la marque Doux Me utilise jusqu’à 90% de bio dans ses formules… ce qui change des 10% de chez Garnier Bio. Pour les pourcentages de naturel trompeur, pas d’autres solutions que de lire les ingrédients en entier.
Les substances décriées
Un doute sur la compo ? On lit à travers les mots.
– Les silicones : jamais tu ne trouveras le mot « silicone » dans une compo, et pour cause, il possède des noms scientifiques plus barbares. La forme la plus courante est appelée Dimethicone, puis tous les mots qui se terminent par -Cone ou -One, mais aussi dans les mots en -Xane. On les soupçonne de polluer (ils sont peu biodégradables), boucher les pores de la peau et ne réparer les cheveux qu’en surface
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– Les PEG : dès que tu trouves le mot PEG ou PPG dans une compo (bien souvent associé à un chiffre), cela veut dire qu’il comporte un dérivé de la pétrochimie. Même si on est pas sûrs de la dangerosité du produit pour la peau, les PEG étaient d’abord utilisés pour créer… des gaz de combats. Ça fait rêver. On peut aussi les reconnaitre sous leur nom hautement pompeux de polyéthylèneglycol et tous les noms ressemblants (propylène…). A noter que dans les produits bio, ils ne sont pas autorisés.
– Les parabens : c’est un peu quitte ou double. Soit ceux ci portent leur nom bien distinct (méthylparaben…), soit ils rusent et se cachent. Pour les déloger, on traque les mots en « zoate » comme parahydroxybenzoate de propyle. Cependant, relativisons : les parabens sont utilisés depuis le début du 20ème siècle (vers 1920), et les études n’ont jamais clairement démontré leur nocivité. De plus, les labos n’arrivent pas encore à créer des formules sans parabens complètement sûres : on n’est pas à l’abri que dans quelques années, les sans-parabens soient montrés du doigt comme potentiellement dangereux.
– Les mots latins : enfin du naturel ! Pour montrer les extraits végétaux présents, les compos utilisent leurs noms scientifiques en latin. Dès que tu croises un mot ne ressemblant pas à de la chimie, mais plutôt à une déclinaison que tu as encore en travers, bingo, c’est de la plante ! Tu trouveras donc par exemple du « rosa demascena » pour parler d’infusion de rose ou encore du « vanilla planifolia » pour l’absolu de vanille.
– La paraffine et les huiles minérales : elles sont accusées de boucher les pores de la peau et de pouvoir être comédogènes. Pour les peaux facilement acnéiques, on évite donc les ISOparaffin, tout ce qui ressemble à paraffinum, et les mineral oils.
– Le SLS : utilisé dans les shampoings et les gels douches, le SLS peut parfois causer des allergies ou des irritations. De plus, pour les shampoings, il agresse et assèche les cheveux crépus ou très frisés. On le reconnait sous le tendre nom de Lauryl sulfate de sodium, mais aussi sous l’acronyme ALS.
L’effet décroissant
Les étiquettes de produits sont écrites de manière décroissante : on commence par le produit présent en plus grande quantité, jusqu’à celui le moins utilisé. Donc, quand un produit vous indique être à base d’acide hyaluronique, mais que vous ne retrouvez « hyaluronate » qu’en avant dernier sur la compo : c’est qu’on vous prend pour des jambons.
On rappelle tout de même que : produits présents ou pas dans vos crèmes, vous n’allez pas mourir dans le mois qui vient pour avoir utilisé ces produits. De même que d’éradiquer ces substances ne vous garantira pas une vie de centenaire prospère et heureuse. A vous de décider ou non de regarder derrière le produit, car finalement le plus important, c’est encore d’avoir le choix !
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Les Commentaires
J'ai fait un petit test grâce à ce site avec quelques produits à moi, comme le soin fluide sans rinçage au beurre de mangue de Klorane... Je suis ravie de voir que je dépense autant d'argent pour m'étaler du caca dans les cheveux ! Youpi. A l'avenir, je vérifierai mieux mes étiquettes.