En 2010, Julie Maroh publiait Le bleu est une couleur chaude. Poignante bande dessinée sur l’histoire d’amour de deux jeunes femmes, l’album a ensuite été porté à l’écran par Abdellatif Kechiche avec le film La vie d’Adèle.
Soyons honnêtes : on a trop peu entendu parler de Julie Maroh, bédéiste de talent.
C’est dommage, parce que sa sensibilité est vraiment captivante. Il vous faut un autre exemple ? Découvrez Corps Sonores, ouvrage sorti le 4 janvier dernier chez Glénat !
À l’occasion de la sortie de ce roman graphique, j’ai rencontré Julie Maroh, qui m’a un peu parlé de l’œuvre et des réflexions qui ont abouti à Corps Sonores.
Corps Sonores, plein de petites histoires
Mais de quoi ça parle ? Julie Maroh explique :
« C’est un recueil de nouvelles amoureuses qui se déroulent au fil d’une année à Montréal. Il y a des histoires plutôt profondes, d’autres plus « pop-corn »…
Dans l’ensemble, on suit l’histoire d’une relation amoureuse, mais en passant par plein de relations différentes. »
Corps Sonores c’est plein de petits récits qui se succèdent.
C’est l’histoire de ces deux garçons qui essaient de recréer le jour de leur rencontre dans une boîte de nuit, de cette femme qui repense à son défunt mari en triant ses vieilles affaires, de cette fille qui rêve à ce mec après avoir passé une nuit torride avec lui.
Montréal en toile de fond de Corps Sonores
Toutes les histoires se déroulent à Montréal, au fil d’une année entière : on se rencontre au soleil de l’été, on doute dans la neige de l’hiver, et on prend de vraies décisions au printemps… Le choix de la ville n’est pas anodin.
« Montréal c’est une ville très queer, il y a une énorme diversité à laquelle j’avais envie de rendre hommage.
Mais la raison n’est pas uniquement socio-politique : là-bas, les saisons sont très marquées, et je voulais que ça se remarque dans l’histoire. »
Rendre hommage, c’est généralement le but du travail de Julie Maroh. Dans ses bandes dessinées, on ressent une vraie envie de sortir de l’image du couple traditionnel
: le polyamour, la transidentité…
« En fait, je n’aime pas raconter d’histoire sans fond social ou politique. Je veux rendre hommage à cette pluralité, lui donner une visibilité. J’ai tendance à me dire que si je ne le fais pas, personne ne le fera ! »
Dans Corps Sonores, des tas de profils différents
De manière générale dans les récits de fiction, on croise rarement des personnes handicapées par exemple.
Ici, on découvre la vie d’un garçon muet qui attend avec impatience le retour de son copain, ou d’un autre en fauteuil roulant cramponné à son smartphone.
Les histoires ne tournent pas autour de leur particularité : ce n’est pas le but, et c’est ça qui est intéressant.
J’ai toujours adoré les histoires d’amour, de rencontres : c’est pour ça que je dévorais Gossip Girl, Friends ou encore How I met your mother.
Ici, c’est le même plaisir mais avec davantage de diversité. Du coup, c’est plus facile de s’identifier ! Je suis passée du rire aux larmes et à la surprise, avec des tas de situations que je découvrais ou dans lesquelles je me retrouvais.
Corps Sonores est disponible sur Place des libraires ou sur Amazon pour 25€ ! Et si vous avez flashé sur le style de Julie Maroh, vous pouvez retrouver certaines planches exposées à la Galerie Glénat à Paris, jusqu’au 28 février !
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